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De la luzerne et du lin pour produire du lait Bleu-Blanc-Cœur

À Saint-Hilaire-au-Temple, dans la Marne, les vaches des frères Blanckaert produisent du lait Bleu-Blanc-Cœur prouvant que santé humaine et bien-être animal sont compatibles et économiquement pertinents.

Jean-Charles Blanckaert : « Nous avons une obligation de résultat, tous les 10 jours le lait est analysé pour vérifier que nous avons un bon équilibre en oméga-3, acides gras saturés et insaturés ».
© R. C.

À Saint-Hilaire-au-Temple, (Marne), Jean-Charles Blanckaert et son frère Didier produisent du lait qui répond au cahier des charges Bleu-Blanc-Cœur. Il implique une obligation de résultat sur la qualité nutritionnelle. Le volume annuel est de 850 000 litres. Il est collecté par l’industriel Schreiber et transformé pour le distributeur Système U. « Nous avons démarré en 2019 », explique-t-il, quand Schrieber a investi dans un nouvel atelier ultrafrais en Lorraine.
Aujourd’hui, les 90 vaches laitières de race holstein sont alimentées par une ration à 85 % locale. Elle provient notamment des 160 hectares en culture sur lesquels sont implantées de la luzerne et des céréales. « Nous respectons un cahier des charges Système U ultra-frais, sans OGM ni huile de palme », souligne l’éleveur. L’alimentation est enrichie en lin. Les vaches produisent un lait qui contient davantage d’acides gras oméga-3 et moins de graisses saturées, pour réduire le risque de maladie cardiaque.

Travailler autrement

Outre le bien-être animal, l’alimentation est un point de vigilance important qui a dû demander des adaptations. « Nous avons appris à travailler tout à fait autrement », analyse Jean-Charles Blanckaert. « Nous nous sommes appuyés sur le fourrage de base, la luzerne qui est montée de 35 % à 50 % de la ration ». L’expérience aidant, la luzerne est fauchée à des stades plus précoces « cela nous permet de baisser le taux de cellulose pour augmenter la disponibilité et la valorisation ». Plus le transit est lent, moins la vache va donner de lait. Au contraire, avec des aliments faciles à digérer, elle dépensera moins d’énergie et produira davantage de lait. Et moins de gaz à effet de serre, « notre démarche écométhane* est reconnue ».
« La luzerne favorise aussi le transfert des oméga-3 du lin dans le lait », observe Jean-Charles Blanckaert. Chaque vache consomme quotidiennement 1 kg de lin extrudé fournit par l’entreprise bretonne Valorex. « Nous avons une obligation de résultat, tous les 10 jours le lait est analysé pour vérifier que nous avons un bon équilibre en oméga-3, acides gras saturés et insaturés ». Pour le consommateur le principe est de « manger mieux avec des produits qui restent bons ».
L’éleveur observe que le lin a des effets bénéfiques sur la santé des animaux et qu’il apporte « une énergie très bonne en post-vêlage ».

Complémentarité

L’élevage des frères Blanckaert a pour priorité la complémentarité avec les grandes cultures. Un cercle vertueux à plus d’un titre et qui répond aux enjeux sociétaux de souveraineté alimentaire et de réduction d’émission des gaz à effet de serre. Les cultures stockent du carbone, l’autoconsommation réduit le transport, les effluents fertilisent les parcelles. Le bien-être animal est une priorité, « c’est l’éthique la plus importante pour l’éleveur et les résultats techniques sont améliorés », affirme Jean-Charles Blanckaert. La traite est effectuée par des robots et les vaches accèdent librement à la pâture. •

 

* La démarche environnementale de Bleu-Blanc-Cœur, aussi appelée démarche écométhane, permet d’une part de diminuer les émissions de méthane, et d’autre par de mesurer la quantité de méthane non émis par ces vaches laitières. Elle s’appuie sur un socle scientifique étayé et repose sur de nombreux travaux de recherche collaborative.

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