Aller au contenu principal

Strip-till : Quand intervenir en solo ou en combiné ?

La technique du strip-till demande de bien observer le sol pour réussir son semis. Elle est dépendante du type de terre et des conditions météo, qui conditionnent notamment la période et le mode d’utilisation du strip-tiller en solo ou en combinaison avec le semoir monograine.

Le strip-till a fait l’objet d’une forte communication de la part des constructeurs et des instituts techniques dans les années 2010 à 2015, mais depuis, ce mode cultural n’est plus sous les feux de la rampe. Il présente pourtant des avantages agronomiques et économiques, en ne travaillant qu’un tiers de la surface et en limitant le nombre de passages dans les parcelles. Compatible uniquement avec les cultures à grand interrang (45 à 80 cm), ce procédé qui s’apparente au semis direct constitue une bonne solution pour lutter contre l’érosion et l’évaporation en assurant une couverture du sol. Il est en revanche peu compatible avec le désherbage mécanique et reste alors dépendant de l’application de produits phytos. De nombreux agriculteurs adeptes du strip-till partagent leur appareil avec d’autres utilisateurs, via notamment les Cuma, ou font appel à des ETA. Le fait de raisonner en groupe permet de limiter les investissements, mais aussi de mutualiser les expériences pour en tirer des enseignements.

Un outil idéal pour les semis d’été

Les évolutions des conditions météorologiques liées au réchauffement climatique vont peut-être relancer cette technique, qui s’accommode bien des conditions sèches. « Le strip-till fonctionne très bien l’été pour les semis de colza. Il permet simultanément d’ameublir, de créer de la terre fine et de fissurer pour favoriser le développement du pivot. De plus, à cette période, il est tout à fait envisageable de réaliser en un seul passage la préparation du sol et le semis, en attelant le semoir monograine sur le strip-tiller », souligne Damien Brun, ingénieur agroéquipements à Arvalis. Le strip-till est assez apprécié des méthaniseurs qui sèment du maïs comme Cive* d’été, fin juin début juillet derrière l’orge par exemple. Comme les conditions sont sèches, l’implantation s’effectue en combinant strip-tiller et semoir ou en utilisant un appareil dédié comme le Focus TD de Horsch, par exemple. L’intervention en combiné procure un bon débit de chantier, mais elle impose d’utiliser un tracteur suffisamment puissant, comme avec un ensemble herse rotative semoir, qui n’est pas toujours compatible avec la nécessité de respecter la structure du sol. Il apparaît donc important d’être exigeant sur le choix des pneumatiques et le respect de leur pression de gonflage pour limiter les tassements.

Des interventions en décomposé pour le maïs

En maïs fourrage, les semis entre le 15 avril et le 15 mai sont plutôt à réaliser en décomposé, car à cette période le ressuyage du sol prend parfois du temps. « Le raisonnement des interventions avec le strip-till doit être calqué sur celui d’un itinéraire conventionnel. Il est ainsi important d’intervenir en conditions de sols friables pour ne pas créer de lissage, souligne Damien Brun. En sols lourds, l’outil, dont la dent évolue entre 15 et 20 cm de profondeur, est à passer à l’automne en retirant les équipements pour émietter. La reprise éventuelle au printemps s’effectue en remplaçant la dent par un accessoire adapté, comme un double disque gaufré, afin de créer de la terre fine et faire fleurir la terre. Le semis demande d’attendre quelques jours que le sol soit suffisamment ressuyé. Attention à bien disposer sur le monograine d’un système de rappuyage efficace, qui va assurer un bon contact terre graine et ne pas laisser le champ libre aux ravageurs. » En terres légères, l’ingénieur Arvalis recommande un seul passage au printemps avec le strip-tiller, en laissant la terre se ressuyer quelques jours avant de semer, excepté lorsque les conditions sèches autorisent à intervenir en combiné.•

* Culture intermédiaire à vocation énergétique 
 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

L'événement a réuni les passionnés de la race prim'holstein de tout le département et au-delà.
Grand succès pour le 34e Prim’Team Show

Une fois encore, les halles de Buchy ont accueilli le Prim’Team Show le 19 juin. La 34e édition de l’événement a abouti à la…

Philippe Damarin a présenté une situation financière très saine pour le GIE Labilait avec une capacité d'autofinancement de 484 000 euros.
Labilait/Uriane : une fusion en faveur de l'excellence et de l'innovation

Le Labilait a tenu son assemblée générale le 28 juin à Aumale, sous la présidence de Jocelyn Pesqueux. Sa fusion avec Uriane…

Lucie Bigot, technicienne au GDMA 76 chargé du déploiement de la section équine
« Le GDMA 76 veut prévenir les risques sanitaires pour les équins »

Le Groupement de défense contre les maladies des animaux (GDMA 76) a créé une section équine. Lucie Bigot, technicienne…

La filière laitière se remet de la poussée inflationniste

Au cours d’une réunion de producteurs de lait, le 5 juillet à Caen, Benoît Rouyer, économiste au Cniel, a dressé un…

Les différentes étapes de l'obtention d'un agrément CE.
Obtenir l'agrément CE en atelier de transformation

Si vous avez un atelier de transformation à la ferme en activité ou en projet, vous pouvez avoir besoin d'un agrément CE.…

Didier Anquetil.
« L'hydroseedling, une méthode pour gérer les abords de cultures »

Didier Anquetil, gérant des pépinières d'Elle à Villiers-Fossard (50), revient sur un test d'hydroseedling réalisé dans…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole