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Parcours sans faute pour le centre équestre Annouv’Équid

Situé à Annouville-Vilmesnil, Annouv’Équid a bénéficié du soutien financier de la Région pour développer 
et pérenniser son activité. Visite des nouvelles installations du centre et de la pension équestres.

Dans un cadre verdoyant, à une dizaine de kilomètres de Fécamp, Jérôme Lévesque, 40 ans, est à la tête d’un centre équestre et d’une pension de chevaux dans lequel il s’est beaucoup investi. Et pour cause. Fils et petit-fils d’agriculteurs, il est la 4e génération à labourer ce petit coin de paradis du pays de Caux qu’il s’évertue avec sa femme Marie à valoriser avec passion. Ensemble, en quelques années, ils ont converti l’exploitation laitière initiale en activité équine sur 30 des 60 hectares en location puis acheté le corps de ferme.

La transformation de l’activité agricole en activité équine

En 2015, la mise aux normes des bâtiments d’élevage et le prix du lait payé au producteur ont eu raison de l’exploitation laitière. Mais loin de s’en laisser conter, l’agriculteur a anticipé l’évolution de son activité dès 2009, en prenant en pension quelques chevaux de propriétaires. Le bouche-à-oreille fonctionnant très bien, il a mis à leur disposition une partie de ses prairies et construit petit à petit des installations équestres pour y accueillir un public de plus en plus important. 
Aujourd’hui 55 chevaux de propriétaires ont pris pension et Jérôme et Marie sont à la tête d’une écurie d’une trentaine d’équidés pour accueillir quelque 215 licenciés férus d’équitation de loisir. Une monitrice d’équitation diplômée d’État se charge des cours et un certain nombre d’inscrits participent régulièrement à des compétitions.

Le soutien financier de la région 

Pour arriver à l’équilibre économique de leur centre équestre, Jérôme et Marie Lévesque se sont notamment affranchis de tous les achats d’intrants possibles. « Nous récoltons notre propre fourrage, cultivons notre herbe, produisons du ray-grass pour faire notre foin car nous avons besoin de 727 boules par an ». À cela s’ajoutent également 30 hectares de cultures de vente avec de l’orge, du blé, du colza érucique et de la betterave sucrière. Côté installations, ils ont engagé des travaux afin d’accroître leur capacité d’accueil et de monter en gamme. Dans cette perspective, et pour mieux accueillir les cavaliers (voir le témoignage), ils ont investi 267 500 euros en 2019 dans la construction d’un grand manège couvert de 32 mètres par 42, 10 boxes supplémentaires (sur les 47 que compte désormais le centre) et une fumière. Une partie de cet investissement (148 721 euros) a fait l’objet d’une demande de subvention auprès de la Région qui, depuis 2016, a mis en place une politique de soutien à la filière équine, reconduite en 2022. Après approbation, celle-ci leur a octroyé 25 000 euros (dont la moitié vient du Feader). « Cette subvention est bien évidemment accordée sur critères, explique Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région Normandie, en charge de l’agriculture, de la pêche et de la forêt, convier à visiter les nouvelles écuries. Globalement, les investissements qui entrent dans ce dispositif sont ceux qui permettent aux entreprises équines de s’adapter aux enjeux environnementaux et climatiques, d’améliorer les conditions de travail et de réduire la pénibilité, de renforcer la sécurité sanitaire et la prise en compte du bien-être animal ». « Ce sont 300 dossiers depuis 2016 qui ont été subventionnés à l’échelle de la Région, ajoute la vice-présidente, et la collectivité territoriale mobilise chaque année 6 millions d’euros pour soutenir ces entreprises ». « L’examen du dossier de subvention a duré quatre mois environ, précise de son côté Jérôme Lévesque. Sans cette aide, il aurait été plus compliqué de mener à bien le projet... il nous fallait vraiment investir dans un outil de travail supplémentaire pour élargir notre offre ».
Sans relâche, le couple n’a eu de cesse de se diversifier et le centre équestre accueille désormais une mini-ferme, un marché à la ferme ainsi que des emplacements de camping pour ceux qui veulent profiter d’un séjour en pleine nature. Puis Jérôme et Marie s’étant toujours évertués à mettre en place des bonnes pratiques pour préserver l’environnement, l’entreprise a été labellisée EquuRES à l’échelon “engagement” en 2022. Cette démarche qualité certifie qu’ils préservent la biodiversité et œuvrent au respect du bien-être animal. 
Mais pour se faire connaître encore davantage, le couple s’est là aussi retroussé les manches. Ils organisent tous les ans depuis 2014 une Fête de l’été dont le nombre de visiteurs ne cesse de croître. Près de 3 000 personnes ont ainsi fait le déplacement en juin dernier. 
Désormais rassuré par les choix entrepreneuriaux qu’il a entrepris, le couple espère dans un avenir proche, et toujours dans un souci d’autonomie, pouvoir exploiter 17 hectares de terres en location qui se trouvent à 1 km de leur exploitation. « J’aurais ainsi la possibilité de récupérer des hectares d’herbage autour de chez moi », conclut l’éleveur. •
 

« Tout a été pensé pour le confort de l’animal comme du cavalier »

Marie Legay, 32 ans, est installée à Bréauté, à quelques encablures d’Annouv’Équid. « J’ai commencé à monter vers 10 ans. puis arrêté à 20 ans quand j’ai suivi des études. Cela fait six ans que j’ai repris l’équitation et que je me rends dans ce centre équestre plusieurs fois par semaine. Durant trois ans j’ai monté les chevaux de Jérôme en club mais, à la suite du confinement, j’ai fait l’acquisition de Unity, une jument de race Connemara avec laquelle je suis des cours et fais de la compétition. Elle est en pension ici. Le manège nouvellement créé est plus grand que la carrière et couvert, donc il est plus confortable pour travailler son cheval et utilisable lorsqu’il pleut. Il en est de même le soir en hiver, après le travail, car le lieu est éclairé. Les nouveaux box, où tout est à portée de main, sont aussi très pratiques car attenants au manège. Aujourd’hui c’est un centre multidisciplinaire, où l’on se fait aisément un cercle d’amis ».
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