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Démarche collective : investir dans l’irrigation en Cuma

Parce qu’il n’arrivait pas à obtenir des autorisations de forage et d’exploitation dans un secteur à forte tension d’usage de l’eau dans l’Oise, Xavier Leroy, agriculteur à Ravenel (60), a finalement pu installer l’irrigation sur sa ferme en investissant avec d’autres agriculteurs dans une Cuma.

Xavier Leroy, ici avec son fils Wandrille, a pu installer l’irrigation sur son exploitation grâce à une démarche collective en Cuma.
Xavier Leroy, ici avec son fils Wandrille, a pu installer l’irrigation sur son exploitation grâce à une démarche collective en Cuma.
© D. L.-C.

Installé depuis 2004 sur une ferme de 160 ha sur le plateau picard, Xavier Leroy cultivait des pommes de terre de consommation depuis 2010 sur une petite quinzaine d’hectares. Dès 2011, il fait une demande de forage et d’exploitation dans le secteur du bassin de l’Aronde, où les tensions entre les différents usages professionnels, industrie et agriculture, s’opposent aux besoins de la ville de Compiègne. Une zone de répartition des eaux est mise en place et les nouveaux demandeurs ont du mal à trouver leur place dans des volumes alloués à l’agriculture toujours plus contraints. Malgré plusieurs demandes, aucun accord n’est donné.
« La seule possibilité était de forer en dehors de la ZRE mais cela faisait une grande distance pour raccorder le forage à ma ferme de Ravenel, à 6 km, hors de prix pour moi », concède l’exploitant. Entretemps, il a subi de mauvaises récoltes et il doit trouver de nouvelles sources de revenus. Il licencie son personnel et obtient un contrat de production avec McCain. Même si l’industriel ne l’exige pas, il garde en tête l’idée d’irriguer pour sécuriser sa production, mais ne se sent plus l’énergie de faire une nouvelle demande.

Réflexion

C’est lorsqu’il rencontre un voisin que l’idée de partager les investissements d’irrigation et notamment le réseau, germe. D’autant plus que de l’eau est trouvée à proximité, chez un autre agriculteur qui est d’accord pour vendre une partie de parcelle pour installer le forage, à condition de participer à l’aventure. Un quatrième rejoint le groupe et ils créent ensemble une Cuma. C’est elle qui portera tout l’investissement nécessaire : l’achat du terrain, le forage, la pompe, l’installation électrique et le réseau de tuyaux, essentiellement enterré, qui apportera l’eau chez les associés.
Le forage est réalisé en août 2020 et testé. Une pompe est installée, la capacité est suffisante pour les exploitants. Par chance, le forage est stable, il y a peu de rabattements. La Cuma fait une demande d’attribution de volume qu’elle répartit entre les associés. « Tout est écrit dans le règlement intérieur de la Cuma et nous faisons un point en cours de saison pour faire preuve de souplesse selon les besoins de l’un ou de l’autre », précise Xavier Leroy.

Premières campagnes

Aujourd’hui, Xavier Leroy irrigue la moitié de sa ferme : ses pommes de terre, mais aussi des pois de conserve en cas de besoin et, cette année, il va se lancer dans la production de haricots verts grâce à un contrat avec Ardo, un industriel belge. « Pour obtenir le contrat, l’irrigation était obligatoire afin d’assurer la qualité requise », précise l’agriculteur. En ce qui concerne ses pommes de terre, il n’a pas augmenté son rendement mais les tubercules ont un calibre supérieur. « Ce que je vise, c’est sécuriser mes productions à forte valeur ajoutée, hors de question d’irriguer si ce n’est pas nécessaire. » Xavier Leroy s’est formé à l’irrigation avec Arvalis et se fait accompagner par un technicien McCain.•

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