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34e édition de la Journée du mouton : des éleveurs satisfaits

Samedi 3 juin, une quinzaine d'éleveurs de Seine-Maritime et de départements limitrophes ont exposé leurs animaux au marché aux bestiaux de Forges-les-Eaux. Un peu déstabilisés par le lieu, inhabituel pour ce rendez-vous annuel, les éleveurs ont toutefois très bien vendu. L'objectif est donc rempli.

C'est sous la halle bien ventilée du marché aux bestiaux de Forges-les-Eaux, que s'est déroulée cette année la Journée du mouton. Un événement en parallèle de la première édition du Festival de l'élevage, plus largement consacrée à l'élevage et aux concours d'animaux (voir pages 8 et 9). « La halle de la Boutonnière de Neufchâtel-en-Bray est en réfection cette année, raconte Fanny Lemoine, animatrice de la section ovine à la FNSEA 76 et de l'association d'appui technique Sein'Ovins, en charge de ce rendez-vous. C'est donc un changement de lieu pour nos exposants mais aussi de date puisque ce rendez-vous de l'élevage ovin a lieu un mois plus tôt que les années précédentes. » « Côté organisation, ajoute-t-elle, nous avons aussi eu un exposant de plus pour, au total, une centaine d'animaux présents, et avons accueilli une nouvelle race : la nez noir du Valais ».

À la hauteur des attentes

Côté ventes, l'objectif est atteint. « Les producteurs présents nous font part de bonnes retombées, caractérisées par la présence de nouveaux acheteurs », souligne Fanny Lemoine. Une situation que confirme Yves Delaunay, éleveur à Sainte-Hélène-de-Bondeville, un habitué. « Cinq de mes sept reproducteurs sont partis très vite », précise-t-il en soulignant qu'il élève des charollais depuis 1988. « C'est une race à viande qui se croise très bien avec n'importe quelle autre race ». Venu du département de l'Oise, Benoît Smessaert, éleveur à Catigny, a amené dix de ses bêtes. Les deux tiers ont rapidement trouvé preneurs.  « J'ai un élevage de 400 brebis allaitantes, des pures races suffolk, et 60 brebis solognotes pour l'écopâturage ». « La suffolk connaît une croissance rapide et c'est une race d'herbage qui se plaît en extérieur. Elle convient donc bien au Nord de la France et à la Normandie en particulier ». Passionné par son métier, l'éleveur souligne la qualité bouchère de ses animaux mais aussi l'implication que cela nécessite pour conduire à bien son élevage dans un contexte où il est difficile de trouver de la main-d'œuvre.

« On manque d'agneaux alors que la demande est là »

Arpentant les allées à la rencontre des exposants présents qu'il est venu saluer, Grégoire Mille, président de la section ovine de la FNSEA 76 et producteur ovin en Gaec, installé à Préaux, le souligne plus que jamais : « On aimerait davantage d'éleveurs ovins dans le département car le marché de l'allaitant est là, les prix aussi, et on ne peut y répondre pleinement. Le déficit de production ovine français est tel que, même si la consommation a un peu baissé, l'agneau est très, très recherché, surtout durant les fêtes de fin d'année et de Pâques. C'est malheureux car pour satisfaire la demande, la France a recours aux importations dans des proportions importantes ». « Bien sûr nous avons quelques espoirs, ajoute-t-il, notamment avec les jeunes générations que l'élevage ovin intéresse car les investissements nécessaires à cette installation ne sont pas très élevés ». L'affaire est entendue, la filière doit donc sans cesse communiquer pour susciter des vocations.
« Nous nous y attelons lors de ce rendez-vous annuel, notamment en ayant formé depuis plusieurs années maintenant un partenariat avec le CFA Naturapôle d'Yvetot, souligne Grégoire Mille. Près d'une trentaine d'étudiants se mobilisent ainsi tous les ans dans le cadre d'un module d'initiative locale (MIL) pour animer des ateliers autour de l'élevage ovin. Leur présence, leur dynamisme et leurs initiatives sont pour nous très importants ».

L'enseignement agricole aux avant-postes de la promotion de la filière

Solène Anquetil, formatrice en zootechnie au sein du CFA, est chargée d'accompagner les élèves sur ce MIL. « Cette année, ils sont 26 en BTS productions animales première année à participer à ce module qui compte pour l'obtention de leur diplôme. Ils se sont répartis en six groupes et chacun a choisi l'angle qu'il voulait mettre en avant. Un premier groupe s'est chargé de cuisiner des burgers à base d'agneau, un second d'organiser une tombola avec des lots de paniers garnis pour les trois premières personnes qui donnaient le poids de l'agneau présenté sur leur stand, un troisième a souhaité promouvoir les races ovines laitières et les transformations possibles, un quatrième groupe s'est attelé aux débouchés de la laine et le cinquième, plus technique, s'est chargé de tondre des brebis et de procéder à leur parage. Ils ont d'ailleurs effectué des démonstrations sur site qui ont beaucoup plu aux professionnels présents. Enfin, le sixième groupe, composé de Solange Marais et Maëllys Parc (absentes sur les photos, NDLR), a pris en charge la communication de la journée ». Parmi ces élèves en productions animales, deux se destinent assurément à l'élevage ovin et une troisième y pense très sérieusement. Pauline Ferry (du groupe cuisine), en apprentissage chez un éleveur seinomarin, n'a aucune hésitation sur son avenir : « J'ai une passion pour ce métier d'éleveur depuis toute petite, avec une petite préférence pour la race suffolk. Je ne suis pas issue du monde agricole mais mon père et mon grand-père avaient un petit élevage de moutons. Ils m'ont transmis l'amour des animaux, explique-t-elle. Je pense, après encore quelques années d'études, m'installer en élevage, faire de la transformation et y joindre des grandes cultures car l'ensemble se marie bien. » Célie Beller, qui durant ce MIL a travaillé sur la promotion des races ovines laitières, se montre tout aussi passionnée. « Nous avons rencontré Céline Renaux de la Fromagerie de la Garenne à Heuqueville pour voir comment elle transformait ». D'ici quelques années, la jeune femme entend reprendre le petit élevage ovin bio de sa mère, installée dans la Somme, et la transformation qui l'accompagne, avant d'y associer d'autres animaux. « Mais avant cela j'ai besoin d'acquérir davantage de connaissances en termes de gestion d'entreprise pour savoir comment bien m'engager dans une reprise ».« Devenir éleveur est aujourd'hui un défi, mais je compte bien me dépasser pour y arriver », conclut Célie Beller. •
 

 

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