Côté sortie

Visite d’été aux Minis de l’Arbalète

C’est dans un décor bucolique à Saint-Maclou-de-Folleville, non loin du moulin de l’Arbalète, que Christine et Gérard Morisset veillent sur leurs plantes à parfum, aromatiques et médicinales et leurs mini-animaux.
L’activité principale de la microferme consiste en l’élevage de chiens de race berger américain, d’ânes américains miniatures, “les Minis” qui constituent une partie du nom de l’exploitation. Christine et Gérard Morisset élèvent aussi des ânes du Cotentin dans le cadre du programme de sauvegarde de la race porté par la région Normandie et l’association L’Âne du Cotentin.
Les autres activités consistent en la culture de plantes à parfum, aromatiques et médicinales avec lesquelles ils élaborent des tisanes et des cosmétiques.

Reconversions professionnelles

« Depuis mon adolescence, je m’intéresse aux plantes médicinales, explique Christine Morisset. J’ai grandi sur une petite exploitation avec des vaches où l’on produisait du beurre, de la crème. Ma mère Léone Dubois était précurseure. Elle se soignait avec les plantes et l’homéopathie. C’est elle qui m’a appris à les cultiver ». Dans le but de travailler avec les plantes, Christine Morisset commence sa carrière professionnelle en exerçant le métier de préparatrice en pharmacie. « Très rapidement je me suis aperçue que mon travail consistait davantage à être derrière le comptoir à servir les ordonnances plutôt qu’à réaliser des préparations avec les plantes. » Qu’à cela ne tienne, elle passe alors le concours hospitalier pour intégrer la pharmacie du CHU. Mais là encore, le travail ne correspondait pas à ses attentes. Elle abandonne alors le métier le temps d’élever ses trois enfants et change radicalement de domaine en se formant à la gestion pour devenir formatrice en comptabilité au Greta de Rouen. Mais l’idée de travailler avec les plantes ne l’a jamais vraiment quittée.
« C’était resté dans un coin de ma tête. Mon mari et moi ayant des problèmes d’eczéma aux mains, j’ai d’abord créé des produits cosmétiques pour notre usage personnel », se souvient Christine Morisset. Le projet de la micro-ferme commence à se dessiner en 2013 avec l’intention de cultiver des plantes médicinales pour en faire des tisanes et des cosmétiques. En 2017, le couple trouve son petit coin de paradis. Christine lance officiellement son activité en 2020, le temps d’obtenir les autorisations pour vendre ses cosmétiques. Son mari Gérard, également formateur en gestion, la rejoindra un an et demi plus tard.

Tisanes et cosmétiques

Le couple cultive entre 40 et 50 variétés de plantes différentes en bio sur deux hectares de terrain dont une partie est allouée aux ânes. Christine cultive les plantes destinées aux cosmétiques, tandis que Gérard celles utilisées pour la fabrication des tisanes. Ils récoltent aussi des coquelicots, des fleurs de tilleul et de l’aubépine chez d’autres agriculteurs en bio à Bonnetôt et à Héricourt-en-Caux. Dans le séchoir jouxtant le magasin, les fleurs et les feuilles aux couleurs chatoyantes sèchent sur des claies pour exprimer toutes leurs propriétés. « Notre procédé de séchage permet de conserver leurs belles couleurs », sourit Christine Morisset.

Nouvelle cosmétique bio

L’été est la pleine période pour la récolte. Ce matin nuageux, Gérard Morisset se hâtait de récolter, avant que la pluie n’arrive, de jolies mauves de Mauritanie destinées à la fabrication de cosmétiques. « Les fleurs n’attendent pas, si ce n’est pas le bon moment, elles perdent leurs qualités et noircissent », explique Christine qui observe ses bleuets plus loin prêts à être récoltés.
Pour développer son activité de cosmétiques, Christine Morisset a suivi une formation spécifique afin de connaître tous les rouages de l’activité en termes de réglementation et d’apprendre à élaborer ses cosmétiques 100 % naturels bio à base de plantes sauvages et cultivées. Elle a choisi le cahier des charges de la “Nouvelle cosmétique bio” comme label. Sa gamme appelée “les Minis de l’Arbalète” comprend une vingtaine de produits : savons, baumes, sérums, bains de vapeur pour le visage, démaquillants et crèmes pour le visage… Certains d’entre eux sont élaborés avec des huiles végétales ou le lait de leurs ânesses. « Elles donnent une livre à un kilo de lait par jour. Pour notre fabrication annuelle, nous n’avons besoin que de 40 kilos », explique-t-elle. Christine et Gérard Morisset vendent leurs tisanes et leurs cosmétiques sur les marchés alentour, en Biocoop, dans les petites épiceries et sur leur site en ligne pour les cosmétiques. L’offre en tisanes y sera aussi prochainement disponible. •

En pratique