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Une politique régionale agricole qui se veut efficace

Objectif de la nouvelle politique agricole régionale : accompagner efficacement les agriculteurs, quelles que soient leur activité, leur situation, leur localisation, en partant de leur installation jusqu’à leur transmission, en passant par leur développement économique et leurs transitions agroécologiques.
 

Objectif de la nouvelle politique agricole régionale : accompagner efficacement les agriculteurs, quelles que soient leur activité, leur situation, leur localisation, en partant de leur installation jusqu’à leur transmission, en passant par leur développement économique et leurs transitions agroécologiques.
Clotilde Eudier pour la Région a annoncé un nombre de dispositifs resserrés et une grande simplification dans les modalités d’attribution. Il n’y aura plus de papiers, toute demande sera dématérialisée ; il n’y aura plus d’appels à projet mais des dispositifs en continuité.
© Région Normandie

La Région Normandie a présenté sa nouvelle politique agricole 2023-2027 le 5 mai, dans une exploitation du Calvados, en présence d’Hervé Morin, président du conseil régional, et de Sébastien Windsor, président de la Chambre régionale d’agriculture.
« Nous avons souhaité une approche plus renforcée sur l’aspect projet d’entreprise. On souhaite que l’agriculteur puisse raisonner à l’échelle de son exploitation dans une approche projet », a annoncé Clotilde Eudier. 

Des montants financiers importants sur l’innovation

La vice-présidente en charge de l’agriculture, qui a présenté les dispositifs pour accompagner les agriculteurs normands, a insisté sur la ligne directrice de cette politique : un nombre de dispositifs resserrés et une grande simplification dans les modalités d’attribution. Il n’y aura plus de papiers, toute demande sera dématérialisée. Il n’y aura plus d’appels à projet mais des dispositifs en continuité. 
Le travail de concertation a abouti sur quatre grands défis :

  • le renouvellement des chefs d’exploitation et la transmission des fermes normandes ;

  • l’anticipation au changement climatique, aux enjeux de décarbonation, de biodiversité, de bien-être animal, aux nouveaux circuits de consommation ;

  • la recherche de la valeur ajoutée sous toutes ses formes ;

  • la préparation des entrepreneurs agricoles de demain.

La plupart des dispositifs ont été reconduits, voire reconcentrés. D’autres sont nouveaux, en particulier la mise en place d’un portage temporaire de foncier un peu différent du précédent : le portage par la Région, en partenariat avec la Safer, existait déjà lors de la première programmation mais aujourd’hui il devrait être étendu sur un laps de temps plus long dans le temps, que le jeune ait les moyens financiers pour payer la terre. « Les capitaux doivent être dédiés à la création de valeur avant d’investir dans l’achat des terres », a tenu à ajouter Hervé Morin.

Ouvrir à ceux non issus du monde agricole

Autre nouveauté, le dispositif “démarrage installation” pour accompagner le démarrage d’activités et sécuriser le projet, avec une aide financière de 25 000 euros pour les jeunes agriculteurs de moins de 40 ans, et 15 000 euros pour les nouveaux agriculteurs de moins de 52 ans. Cette aide sera soumise à un minimum de niveau d’études et de parcours à l’installation. « La maîtrise d’un projet d’installation viable sera indispensable. Le profil père-fils existera toujours mais nous devons ouvrir aux gens non issus du monde agricole. Le prêt d’honneur et la garantie d’emprunt sont également de nouveaux outils financiers pour les jeunes agriculteurs », précise la vice-présidente.

Aider les projets innovants et conquérants

La Région veut accompagner les agriculteurs qui innoveront, qui anticiperont pour adapter leur exploitation au changement climatique. Le nouveau dispositif “Normandie investissements agriculture” permettra d’aider les « projets innovants et conquérants » à hauteur de 40 % pour des projets d’installation, de transmission, de transition environnementale, de création ou de développement d’ateliers de transformation, de signes de qualité, de filières émergeantes (chanvre, vin…). « Tout cela est allié à des dispositifs sur la forêt et l’agroforesterie. Une réflexion est menée avec la direction de l’environnement sur un dispositif “Normandie forêt” porté par l’EPCI ».

Une MAEC transition

Pour encourager les contrats de transition agroécologiques, le nouveau dispositif “contrat Maec transition” aidera l’agriculteur qui souhaite faire évoluer son exploitation vers la réduction des indices de fréquence de traitement, le stockage carbone, l’autonomie alimentaire. « Il s’agira d’un contrat de cinq ans avec une aide forfaitaire à l’échelle de l’exploitation de 18 000 euros, avec des objectifs de résultats personnalisés. L’agriculteur doit prendre des risques pour faire évoluer son exploitation. Il faut pouvoir lui payer cette prise de risque ».

Idée actions pour le développement des énergies renouvelables

En partenariat avec la direction de l’environnement de la Région, le dispositif “Idée actions” a pour objectif le développement économique des énergies renouvelables : chaufferies bois, panneaux photovoltaïques ou solaires thermiques, méthanisation, récupération de chaleur…
En ce qui concerne la méthanisation, une grande vigilance sera portée au respect de la règle des 15 % de maïs destinés au méthaniseur pour ne pas désœuvrer l’élevage. « Si cette règle n’est pas respectée, le porteur de projet devra rembourser l’aide de la Région. J’ai fait la demande au préfet de réaliser des contrôles aléatoires », a souligné Hervé Morin.
Sur la partie création de valeur ajoutée en agriculture, la politique régionale restera dans la continuité de ce qui existe avec l’aide au développement des ateliers de transformation, l’organisation d’évènements d’envergure (FNO, SIA, Trophée des Léopards…), la consolidation de la marque Saveurs de Normandie, la poursuite du plan pour la restauration collective (80 % de produits normands). « On continuera nos plans de filières sur les produits à forte identité comme le lin et la pomme. Le plan de développement sur les protéines végétales continue et nous allons aider à la structuration de nouvelles filières. Cela avance bien sur la filière brassicole, et la toute petite filière viticole est en émergence. Nous continuons aussi le plan global de développement économique du patrimoine agricole vivant ».

Des jeunes trop formatés en BTS productions animales ou végétales

Dans le nouveau dispositif Normandie investissements agriculture le volet “adaptation/amélioration” apportera une aide de 20 % aux projets en faveur du bien-être animal ou aux projets en direction du bien-être du salarié, de l’amélioration des conditions de travail, du travail collectif.
Le dispositif Normandie entreprise volet “prestations de services” pour les ETA est quant à lui conservé.
« Nous avons travaillé au développement de nouvelles formations dans l’enseignement supérieur. Il faut accroître les compétences en management et en numérique. Nos jeunes sont trop formatés productions animales et productions végétales, il y a d’autres formations en Normandie. Il nous faut communiquer plus. Une nouvelle école vétérinaire va voir le jour en Normandie pour répondre au manque de vétérinaires en milieu rural ».
Chaque année, ce sont 60 millions d’euros qui seront mobilisés pour financer cette politique régionale, 20 millions de la Région Normandie, 40 millions d’euros des Feader.
Sébastien Windsor a salué la notion de continuité dans cette nouvelle politique mais également l’accompagnement dans des projets plus variés. Il a également souligné l’attention particulière qui sera portée à la cohérence des projets. « Je salue ce soutien fort mais exigeant sur les niveaux de formation. Vous accompagnez le monde agricole mais également celui des filières. Votre politique régionale est ambitieuse et pragmatique ».
« Une exploitation agricole est une entreprise. Donc pour moi le premier sujet est économique. Nous devons continuer à porter le message d’une agriculture d’excellence en Normandie. Les 100 000 actifs du monde agricole doivent rester aussi nombreux dans les années qui viennent », a conclu Hervé Morin. •

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