Aller au contenu principal

Les bonnes variétés culinaires ne sont pas assez exploitées

Producteur de plants de pomme de terre basé à Yvetot, la Siac résiste aux gros collecteurs en misant sur la qualité culinaire et la proximité

file-alt-63101
Pour Franck Héricher, technico-commecial (à gauche), et Olivier Féron,
directeur de l'entreprise, la qualité culinaire prime avant tout
© C.H.

La Société industrielle agricole Pays de Caux (Siac) produit, collecte et est négociante en plants de pomme de terre. Implantée à Yvetot, l'entreprise, créée en 1964 et dirigée aujourd'hui par Olivier Féron, développe en exclusivité des hybrides acquis auprès de la station de recherche variétale du Comité Nord Plants (association de producteurs de plants de pomme de terre, ndlr) : Louisana, Surya, Malice et Nazca, variété phare de la Siac. Le point commun de toutes ces variétés de consommation : une qualité gustative reconnue, pour répondre aux attentes des petits producteurs et maraîchers qui vendent en direct aux consommateurs. « C'est un marché qui se développe et qui correspond bien aux valeurs de la Siac qui a mis ses priorités sur les variétés goûteuses. Nous sommes sur ces petits marchés de niche spécialisés dans le circuit court », précise Olivier Féron qui pense que le panel des bonnes variétés culinaires n'est pas suffisamment exploité.

Un métier différent de la consommation

Franck Héricher précise que l'entreprise n'est pas dans une course aux hectares : « nous produisons uniquement les plants que nous pouvons vendre. Dans notre métier nous produisons du plant pour l'année suivante. Il faut donc anticiper les besoins mais être raisonnable également pour ne pas se retrouver avec des plants sur les bras ». Aujourd'hui les surfaces de production de plants sont stables et l'objectif serait de renforcer les variétés exclusives tout en diminuant celles en contrat libre. Mais le choix d'un hybride à développer ne se fait pas aussi facilement, reconnaît Franck Héricher : « le développement d'une variété n'est pas simple. Il faut au moins une dizaine d'années pour la faire connaître, la multiplier et la vendre. Il faut donc prendre son temps ». « Nos contraintes de production sont différentes de la production de pomme de terre de consommation. La qualité sanitaire est primordiale. Le calibrage, l'épuration aux champs l'été et la conservation sont des étapes très importantes. 2019 et 2020 ont été deux campagnes avec des pics de température provoquant des explosions de vols de pucerons. Il nous a fallu faire un gros travail d'épuration car l'infection virale était plus importante que d'habitude. Sur 2021, année plus fraîche, nous sommes revenus à des niveaux de viroses normaux. Mais avec les pesticides qui sont mis sur la sellette, il n'y aura plus d'insecticides homologués sur pomme de terre en 2023. Nous avons décidé de ne plus acheter d'insecticides pour la campagne à venir et de nous adapter dès maintenant. L'huile minérale sera notre seul moyen de lutte, appliquée toutes les semaines sur la plante en développement, pour empêcher les pucerons de piquer les feuilles. Dans le domaine du plant, les variétés ultra-sensibles au virus disparaîtront inéluctablement. Il nous faut des tolérances au mildiou et au virus ».

Une 5e place en termes de surfaces

En Seine-Maritime, parmi les 17 collecteurs de plants de pomme de terre, la Siac tient la 5e place en termes de surfaces, derrière de grosses maisons hollandaises installées dans le département. Au total, ce sont 3 700 hectares de plants qui sont produits, dont 50 % destinés à la production de pomme de terre de transformation, frites industrielles principalement. La Siac se démarque des gros collecteurs par le choix de la qualité culinaire et par son service de proximité. L'entreprise a aussi une activité de négoce avec des obtenteurs collecteurs, ce qui lui permet d'approvisionner en plants de toutes variétés ses clients normands qui sont sur le marché libre de l'Espagne, l'Italie ou le Portugal. L'activité d'exportation représente 50 % des ventes de plants à destination de l'Europe de l'Est, du Moyen-Orient, de la Grèce.

Variétés tolérantes au mildiou attendues

À la Siac, les variétés proposées doivent être de qualité gustative supérieure mais demain elles devront être également tolérantes au mildiou. « Avec la diminution des intrants chimiques autorisés, c'est un caractère qu'il nous faut impérativement regarder dans les nouveaux hybrides qui arrivent. Mais il faudra que la qualité culinaire soit toujours au rendez-vous », explique Franck Héricher, technico-commercial de l'entreprise. La Siac a 12 variétés en production à ce jour, qu'elle produit en propre sur 125 hectares et qu'elle collecte auprès d'une vingtaine de producteurs normands, sur une surface de 125 hectares. Elle travaille également avec un producteur biologique installé dans la Manche. À côté des variétés exclusives, la Siac a aussi des contrats avec McCain. Ce marché de la frite industrielle est en plein essor et la demande en plants augmente considérablement. L'entreprise a également des contrats avec des producteurs sur des variétés tombées dans le domaine public : Charlotte, Monalisa et Spunta. Cette dernière variété part au Moyen-Orient et en Grèce.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

L'événement a réuni les passionnés de la race prim'holstein de tout le département et au-delà.
Grand succès pour le 34e Prim’Team Show

Une fois encore, les halles de Buchy ont accueilli le Prim’Team Show le 19 juin. La 34e édition de l’événement a abouti à la…

Philippe Damarin a présenté une situation financière très saine pour le GIE Labilait avec une capacité d'autofinancement de 484 000 euros.
Labilait/Uriane : une fusion en faveur de l'excellence et de l'innovation

Le Labilait a tenu son assemblée générale le 28 juin à Aumale, sous la présidence de Jocelyn Pesqueux. Sa fusion avec Uriane…

Lucie Bigot, technicienne au GDMA 76 chargé du déploiement de la section équine
« Le GDMA 76 veut prévenir les risques sanitaires pour les équins »

Le Groupement de défense contre les maladies des animaux (GDMA 76) a créé une section équine. Lucie Bigot, technicienne…

La filière laitière se remet de la poussée inflationniste

Au cours d’une réunion de producteurs de lait, le 5 juillet à Caen, Benoît Rouyer, économiste au Cniel, a dressé un…

Les différentes étapes de l'obtention d'un agrément CE.
Obtenir l'agrément CE en atelier de transformation

Si vous avez un atelier de transformation à la ferme en activité ou en projet, vous pouvez avoir besoin d'un agrément CE.…

Didier Anquetil.
« L'hydroseedling, une méthode pour gérer les abords de cultures »

Didier Anquetil, gérant des pépinières d'Elle à Villiers-Fossard (50), revient sur un test d'hydroseedling réalisé dans…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole