Les activités de Littoral Normand « montent en puissance »
Littoral Normand a tenu son assemblée générale, jeudi 8 juin à Caen. L’année 2022 se traduit par un bilan financier positif, avec 3 800 adhérents, mais une baisse d’activité, notamment en contrôle de performance. Pour 2023 et les années à venir, son président Thierry Hulmer, alerte sur la privatisation des métiers liés à la santé animale.

Après deux années tout juste à l’équilibre, Littoral Normand peut annoncer un résultat positif de « 255 000 euros »en 2022. Thierry Hulmer, son président, donne les grands chiffres : « 3 800 adhérents, 125 délégués, 300 salariés, deux millions d’analyses de lait ». Il note en revanche une baisse d’activité de 7 % sur le contrôle de performance. En cause, selon lui, la baisse du cheptel, les départs à la retraite, les cessations d’activité lait et la baisse du nombre de chantiers dans les installations robotisées.
Montée en puissance des actitités
Thierry Hulmer insiste sur « la montée en puissance de plusieurs activités : San’élevage, Monitoring et Génocellules. Nous avons contractualisé avec des sociétés irlandaises, anglaises, allemandes et américaines pour commercialiser le concept Genocellules chez eux. » En Normandie, 64 élevages utilisent le kit d’analyse de lait de tank aujourd’hui pour les cellules et les index, et bientôt pour d’autres critères du lait. À l’échelle nationale, le chiffre monte à 586. Concernant le Monitoring, l’activité continue sa progression au travers de Medria Solutions. Ce sont 630 éleveurs en Normandie et 46 000 vaches connectées à ce jour. En France et en Europe, Medria travaille avec 32 distributeurs, ce qui représente 450 000 vaches connectées. Les activités de conseil spécialisé et consulting, notamment portées par le dispositif CAS2E et la Région Normandie, trouvent une place considérable dans les élevages normands. Près de 500 éleveurs utilisent ces prestations en plus du conseil classique apporté par les équipes de conseillers. Thierry Hulmer insiste sur ce point : « Littoral Normand est de loin le plus important cabinet de conseil et de consulting en élevage en Normandie ».
Bâtiment : un service construit
Littoral Normand propose désormais à ses adhérents une prestation d’accompagnements projets et bâtiment. « Nous étions présents dans la réflexion stratégique des éleveurs qui souhaitent faire évoluer leur système en robotisant ou en repensant les bâtiments, mais un maillon de la chaîne manquait pour pleinement satisfaire les éleveurs ». Problème réglé par la création d’un service dédié qui offre « un accompagnement transversal, de l’analyse de devis au suivi de chantier. En 2022, nous avons fait 22 dossiers, 65 dossiers sont en cours, ceci sans en faire la promotion, car nous souhaitions nous rôder avec une phase pilote ».
De nombreux travaux, importants pour les filières laitières et allaitantes, sont conduits au sein de cette nouvelle fédération du conseil et des services de l’élevage (née de l’union des coopératives de sélection génétique et de reproduction des ruminants et de France Conseil Élevage). Notamment des sujets autour de la nécessaire communication et influence positive auprès des institutions pour peser dans les orientations. Autre sujet : la contribution à l’enrichissement génétique pour les éleveurs qui y participent. Thierry Hulmer souhaite que leur apport soit valorisé grâce à « un accès différencié à la génétique par rapport aux éleveurs non-contributeurs ». À l’échelle nationale, il annonce que « l’idée est partagée par les entreprises de conseil. Je souhaite un accord national coordonné entre l’ensemble des partenaires ».
Jeu dangereux
Thierry Hulmer prend de la hauteur dans son rapport d’orientation et alerte l’assemblée sur un article paru chez nos confrères de Ouest-France, mardi 6 juin. Celui-ci informe que « 300 structures font l’objet d’une procédure administrative ou d’une radiation de l’Ordre des vétérinaires après avoir été rachetées par des groupes d’investissement. Près de 80 radiations ont été confirmées au niveau national ». Dans ce contexte, il dénonce « un jeu dangereux » et appelle la profession à « s’organiser pour que le monde vétérinaire ne soit pas privatisé. Il faut ouvrir le débat entre le monde de l’élevage et celui des vétérinaires ». •
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