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Le syndicalisme économique : avant tout une histoire de valeurs

Le 11 octobre dernier, le réseau FNSEA a organisé la seconde édition de la Journée syndicalisme économique à Nantes. Une journée d’échange et de débats sur toutes les démarches développées dans le réseau national, pour s’enrichir des expériences de tous.
 

© FNSEA

« Le meilleur vendeur aujourd’hui pour le produit, c’est l’agriculteur ! ». Avant même la fin de la première demi-heure d’échange, le constat tombe sous le sens, les expériences des uns et des autres sont unanimes. Jonathan Janichon, de la marque Viande des Pays de l’Ain, président de la section viande bovine FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes et membre du bureau de la FNB, a mis tout le monde d’accord.
C’est l’essence même du syndicalisme économique, et ce sur quoi les agriculteurs du réseau FNSEA se sont retrouvés le 11 octobre dernier à l’hôtel de région des Pays de la Loire, à Nantes. Organisée par la FRSEA Pays de la Loire avec le concours des fédérations de Vendée et de Loire-Atlantique, après un an de décalage dû à la Covid cette journée a vu défiler les responsables syndicaux des quatre coins de l’Hexagone qui ont débattu au sein de trois tables rondes. Successivement, ces tables rondes ont traité de la valeur syndicale, économique puis sociétale qu’apporte le syndicalisme économique.

Amener le syndicalisme jusque dans les caddies

Depuis quelques années, ces démarches ont toutes pour premier rôle d’amener une rémunération correcte, gratifiante pour les éleveurs. Aux yeux des intervenants, c’est cet impact sur la trésorerie de l’exploitation qui fait toute la dimension syndicale de ces démarches et de ces marques : Esprit Paysan, JUSTE, Local et Facile, Viande des Pays de l’Ain, etc. « Si elles continuent de se développer, c’est bien qu’aucune réponse n’est apportée par d’autres canaux, insiste Patrick Bénézit secrétaire général adjoint de la FNSEA. Mais pour que ça marche, nous avons le devoir, nous syndicalistes, d’être au courant de ce qui se passe dans notre filière, et de ne pas nous laisser conter fleurette par les commerciaux sur le terrain. Ce n’est que par là que l’on défendra le coût de production sur le terrain, surtout en cette période d’offre restreinte. »

Se préparer à défendre son produit tout au long de l’aval

Au-delà de la rémunération, les producteurs sont aussi fiers de parler de leurs produits directement au grand public, de renouer du lien. Rapport privilégié avec le consommateur, oui, mais tous ont aussi à dire que le lien aux intermédiaires (transformateurs, distributeurs…) peut parfois s’avérer beaucoup plus complexe. Yannick Fialip, président de la commission économique FNSEA, et secrétaire général de Montlait, relate l’expérience difficile de l’Association des producteurs de lait de montagne (APLM) et de ses premiers échanges avec certains gros distributeurs. « À peine rentrés dans l’ascenseur, les négociations ont commencé. Nous n’étions pas sortis ou assis à la table des discussions qu’ils ont attaqué d’office. Ces gens-là ont des techniques de négo que nous n’avons pas, et ça surprend. Il faut vraiment bien se préparer ». D’où l’importance de la formation, soulignée à l’unanimité par ailleurs.

Rester fidèle à ses valeurs, à tout prix

Deux témoignages ont ponctué l’après-midi, principalement dans la même filière lait : la démarche Cœur de Normandy pour laquelle Sébastien Amand témoigne, et la marque JUSTE, dont la création et les valeurs sont narrées par Guillaume Voineau et Yoan Vétu. Le retour sur l’histoire de Cœur de Normandy est dur : « Certains des acteurs de notre filière, que l’on pensait être des partenaires, se sont finalement avérés être des prestataires, a déploré Sébastien Amand. Comment alors construire une relation de confiance et de transparence avec eux ? Il a suffi de peu, d’un changement politique ou de personne, pour faire pencher la balance. » Et Guillaume Voineau a rapidement abondé en son sens : « il faut être patient, il faut s’accrocher, ça tout le monde le dit, a-t-il assené. Mais il faut aussi rester fidèle à ses valeurs  tout le long de ce chemin. On a certains distributeurs qui nous vendent peu, ou mal, parce qu’ils ne réalisent pas des marges assez importantes sur notre gamme et donc ne souhaitent pas faire plus d’efforts. Nous pourrions descendre notre prix et les volumes monteraient, mais nous ne le ferons pas. Un agriculteur ça doit être rémunéré à sa juste valeur, point. »
Pour conclure, c’est la vice-présidente du Conseil régional et présidente de la Commission agricultures Lydie Bernard qui a pris le micro. Elle a tenu tout d’abord à rappeler le rôle prépondérant de l’agriculture dans la Région, qui représente 4 % des actifs de la région pour une chiffre d’affaires de près de 6 milliards d’euros. L’agro­alimentaire dans son ensemble reste le premier employeur régional. La vice-présidente a renouvelé son soutien et celui de sa Région à l’agriculture, tout en plaidant pour plus de circularité locale. « La souveraineté alimentaire en France, enjeu fondamental, ne doit pas être coupée du reste, des autres souverainetés comme celle de l’énergie », a-t-elle insisté. •
 

 

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