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« La création de valeur est aujourd'hui cruciale pour notre filière »

La conférence « grand angle lait » organisée par l'Institut de l'élevage le 4 avril a permis de faire le point sur la filière, tant au niveau mondial que français.

Après deux ans de crise laitière mondiale en raison d'une surproduction et d'une demande stagnante (en partie due à l'embargo russe et un recul des importations chinoises), la tendance au niveau mondial serait, d'après l'Institut de l'élevage qui a organisé un colloque intitulé « grand angle lait » le 4 avril,« plutôt favorable à dix ans ». L'institut reste cependant « mitigé » sur le marché intérieur car il est mature et offre peu de possibilités de s'étendre en volumes. En revanches, d'autres marchés « demandeurs » sont en expansion. « La création de valeur est aujourd'hui cruciale pour notre filière lait », note Véronique Pilet, du Cniel.
En Chine, entre 2015 et 2025, les économistes estiment qu'il y aura une hausse de la consommation de 28 pour cents pour les produits laitiers, surtout dans les zones urbaines. La crise de la mélanine de 2008 a obligé les autorités à élever le niveau de sécurité sanitaire du pays. La Chine importe 20 % de sa consommation de produits laitiers et cela pourrait augmenter mais pas de façon linéaire, d'après les spécialistes, plutôt en dents de scie et sous contrôle des autorités. S'il y a une volonté de restructuration au sein du pays, notamment avec des politiques pour reconquérir le marché local, cela va prendre du temps. C'est donc d'après André Le Gall de l'institut de l'élevage, « un débouché sûr à moyen terme mais avec prudence ».

Poids lourd
La Nouvelle-Zélande reste un poids lourd sur le marché mondial, comme l'explique notre article de la page 15, mais les éleveurs français n'ont plus à redouter autant que par le passé cette concurrence. Leurs charges sont en augmentation et ils utilisent de plus en plus de complémentation. Le prix des terres augmente, l'accès au foncier devient difficile et l'endettement explose. Pour faire face, la coopérative laitière néo-zélandaise Fonterra a mis en oeuvre une stratégie de diversification pour augmenter la valeur ajoutée.
Pour l'Institut de l'élevage, il est clair que les acteurs en devenir en France sont les organisations de producteurs, qu'il faut renforcer dans leur capacité de négocier avec les transformateurs. Le taux de contractualisation des exploitations laitières augmente, seuls 4 % n'ont pas de contrat aujourd'hui (voir camembert).
« L'enjeu est de rétablir une relation étroite entre le transformateur et le producteur. Il semble fondamental d'avoir un accordcadre préalable négocié entre l'OP et le transformateur » explique Yves Riou, du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAER). La loi Sapin 2 publiée en décembre 2016 va dans ce sens.

Contractualisation tripartite
L'institut de l'élevage a fait une étude sur les contrats tripartites récemment mis en place pour créer du lien entre la production du lait et la destination de ce lait vers un marché ou un débouché particulier. Ce dernier fait l'objet d'un contrat entre un transformateur et un distributeur avec un lait valorisé un peu plus cher au niveau du détail. Parallèlement, le transformateur a un contrat avec une OP qui réunit des éleveurs qui livrent leur lait en respectant un cahier des charges (par exemple imposant du pâturage). Cette exigence supplémentaire donne lieu à une plus-value et à une moindre volatilité des prix. Ces initiatives sont encore marginales et ont émergé depuis la mise en place des contrats tripartites. Ce modèle peut se développer si du côté des consommateurs, il y a une volonté et une attente pour payer un peu plus cher dès lors que le lait est produit dans une région donnée ou moyennant des conditions de production ou d'élevage plus stricte. L'avenir le dira.

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