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Concours Trucs et astuces : la 7e édition est lancée

Tous les deux ans, le service Innovation recherche développement des Chambres d’agriculture de Normandie encourage les agriculteurs à partager les astuces qui facilitent l’exercice de leur métier à travers le concours Trucs et astuces. Celui-ci récompense leur ingéniosité et les encouragent à aller plus loin dans leur démarche d’innovation. L’opération, organisée en partenariat avec Agrial, la MSA et
les Services de remplacement, se clôturera le 31 mars prochain. Tentez votre chance.

Faire du neuf avec du vieux, l’idée n’est pas nouvelle mais le concept est en plein essor et les confinements successifs ont encouragé les Français à adopter cette tendance. Les agriculteurs ne sont pas en reste. Bricoleurs confirmés et experts dans l’art de ne pas gaspiller, ils ont depuis toujours excellé en matière de “do-it-yourself”. Les meilleurs d’entre eux ont pu être récompensés au cours des précédentes éditions du concours Trucs et astuces.
Depuis 2015, plus de 150 astuces ont été révélées dont les meilleures sont présentées dans la vitrine d’astuces sur le site des Chambres d’agriculture (rubrique Innovation). Partager les bonnes pratiques et encourager la performance collective, c’est la vocation première de ce concours. Bien qu’il s’agisse d’une compétition, l’objectif est de valoriser les agriculteurs ingénieux et de créer un terrain fertile à l’innovation et la création. Et ça fonctionne ! Les témoignages et tutos de la chaîne YouTube “Trucs & astuces d’agriculteurs de Normandie” cartonnent. Certaines vidéos dépassent les 15 000 vues, c’est autant d’agriculteurs qui peuvent s’inspirer, reproduire ces astuces chez eux et améliorer leur organisation du travail.

Une astuce, c’est quoi ?

Une astuce est une invention faite maison, pratique et pas chère. Il peut s’agir d’un objet créé de A à Z ou d’un équipement agricole déjà existant sur l’exploitation qui a été détourné ou amélioré. Le coût est souvent modique car les astuces sont conçues à partir de matériaux recyclés ou de seconde main. Dans le cadre du concours, les astuces sont sélectionnées sur leur capacité à améliorer les conditions de travail.
On distingue ainsi plusieurs typologies d’astuces :
- les astuces qui réduisent la pénibilité : les chariots, les brouettes à veau ou à seau ou les systèmes de levage motorisés pour éviter le port de charge ;
- les astuces qui améliorent les conditions de travail. Ce qui passe aussi par un environnement de travail propre et rangé. De nombreuses astuces permettent de gagner en confort de travail, soit en facilitant le tri et le recyclage des déchets (bâches, ficelles…), soit en optimisant le rangement du matériel ;
- les astuces qui facilitent la communication : codes, étiquettes, affichages ou de trucs pour éviter les erreurs et gagner du temps. Elles sont très prisées des sociétés à plusieurs associés et des employeurs de main-d’œuvre ;
- les astuces qui font gagner du temps. Aller et venir pour ouvrir une barrière ou un fil, observer ses animaux, monter et descendre du tracteur pour effectuer une tâche, aller de droite et de gauche pour récupérer un matériel ou bouger des animaux c’est du temps de perdu inutilement. Les agriculteurs développent des solutions à l’aide d’automates ou de minuteurs pour supprimer ces temps improductifs ;
- les astuces qui sécurisent car le métier présente des risques, surtout lorsqu’il est lié aux animaux : coups de cornes, coups de pattes, bousculades, chutes... Les éleveurs développent donc des trucs (barrières, cages de contention,…) pour sécuriser leurs interventions ou encore limiter leur dérangement. Ce sujet les inspire beaucoup.

Jusqu’au 31 mars

Le concours s’adresse à tous les agriculteurs (éleveurs, céréaliers, maraîchers ou tout autres producteurs.
Pour participer, il faut être agriculteur, salarié agricoles, apprenti ou élève majeur en formation agricole en Normandie. Il faut compléter le dossier de candidature en ligne sur le site des Chambres d’agriculture de Normandie et télécharger une ou plusieurs photos de l’astuce.
Un jury de conseillers et de professionnels se réunira afin de noter les astuces sur leur intérêt en termes d’amélioration du travail et sur leur caractère innovant.
La remise des prix aura lieu le 1er juin aux Prairiales du Pin (61). Les gagnants se verront récompensés de moments de détente avec les journées de remplacement nécessaires pour s’absenter.
Le premier prix décerné par la Chambre régionale d’agriculture et le Prix spécial innovation remis par Agrial remporteront un séjour sous forme de chèque cadeau à valoir dans une agence de voyage ainsi que des bons de remplacement à valoir auprès des services de remplacement de Normandie, le tout d’une valeur de 2 000 euros (par prix). •
 

Emmanuel Mury, installé depuis 2016 en maraîchage en agriculture biologique à Saint-Ursin (50)
ça cogite dans les fermes et il y a de bonnes idées à reprendre partout

Après avoir été graphiste, il change de vie et entreprend un BPREA pour devenir maraîcher. Aujourd’hui, il gère la production de légumes bio de saison sur 6 ha et en assure la commercialisation en circuit court et local. Lors de la dernière édition du concours Trucs & astuces en 2021, il a remporté le Prix spécial innovation sponsorisé par Agrial. Son astuce a épaté le jury pour sa technicité, son ingéniosité et son impact sur la santé des travailleurs.
Qu’est-ce qui vous a poussé à participer ?
« Pour effectuer mes semis d’oignons et de poireaux en motte, j’avais deux options, soit j’effectuais le travail à la main, soit j’investissais dans un semoir automatique et déboursait environ 3 500 euros. Or le travail manuel est particulièrement pénible. Il faut être assis, courbé au-dessus des graines et des mottes pendant des heures. C’est extrêmement fatiguant pour les épaules, les poignets et les mains. Par ailleurs, les graines étant minuscules, les yeux sont très fortement sollicités. En saison creuse, j’occupe mon temps libre à imaginer une solution  à faire moi-même. Finalement, après deux ans à bricoler, à regarder des tutos en ligne et à apprendre la programmation Arduino, j’ai obtenu un semoir automatique entièrement créé par moi-même. Une fabrication très pratique au quotidien qui m’a coûté environ 500 euros : j’ai réutilisé des matériaux déjà présents sur la ferme ou je les ai achetés d’occasion. Pour réaliser mon astuce, j’ai utilisé un tapis de course d’occasion, un petit compresseur, un bac vibrant, des aiguilles, des profilés et un microcontrôleur Arduino ».
Qu’elle a été votre récompense ?
« Le jury m’a décerné le Prix spécial innovation. J’ai donc remporté un bon d’achat à valoir dans une agence de voyage et des journées de remplacement d’une valeur de 2 000 euros. Nous sommes allés en thalasso à Dinard, nous avons profité des Thermes pour nous détendre et visiter la côte d’Émeraude. Nous étions sereins car nous avions un agent de remplacement sur la ferme pendant notre absence. C’était la première fois que nous utilisions le Service de remplacement. Le concours nous a permis de découvrir le fonctionnement et tout s’est très bien passé. Nous avions recommandé l’embauche d’une amie qui a déjà travaillé sur l’exploitation et qui connaît bien nos pratiques. Nous sommes donc partis l’esprit tranquille. »
Que retenez-vous de votre participation ?
« C’est une expérience sympa où l’on échange avec d’autres producteurs et éleveurs, on voit que cela cogite dans les fermes et qu’il y a des bonnes idées à reprendre quelle que soit la production. Chez nous, le semoir est en panne, des travaux de réparations sont prévus et surtout je dois l’installer dans un espace moins poussiéreux et moins humide pour lui assurer sa longévité. »
Vous avez d’autres projets ?
« Depuis deux ans, de nouvelles astuces ont vu le jour sur la ferme. J’ai construit un chariot électrique pour réduire la pénibilité et je pense présenter cette nouvelle astuce au concours 2023 ».
Propos recueillis par Céline Collet
 

Benoît Blot, éleveur de brebis à Moyaux (14)
Je n’ai plus besoin de renouveler l’eau aussi souvent

Double actif, Benoît Blot élève une troupe ovine et cherche en permanence à limiter les coûts. Il dispose d’un système de récupération d’eau de pluie qui alimente les abreuvoirs de ses animaux. Auparavant, ces derniers buvaient dans trois bacs qu’il fallait régulièrement vider car trop souillés. Par ailleurs, l’articulation avec son autre métier ne lui permet pas de surveiller autant les animaux qu’il le voudrait et il lui est arrivé de perdre des agneaux par noyade. L’hiver, il craint que l’eau des bacs ne gèlent et que les brebis soient assoiffées.
« J’ai réutilisé des bacs à eau classique de 200 litres sur lequel j’ai posé un couvercle en bois fait à partir de planches récupérées. J’ai ensuite percé un trou et introduit un cône de chantier recoupé pour qu’il aille jusqu’au fond du bac et que l’eau ne puisse remonter qu’à partir du fond. Grâce à ce procédé, je n’ai plus besoin de renouveler l’eau aussi souvent, elle reste propre. Les animaux s’y sont très facilement adaptés. Le couvercle se replie en deux afin d’effectuer un contrôle visuel du niveau d’eau sans avoir à retirer le couvercle et le cône. Le bac est alimenté avec un flotteur et un tuyau le raccordant à la cuve de stockage de l’eau. Grâce à cela, je n’ai plus besoin de manipuler les bacs pour les vider, le couvercle empêche les accidents et le travail devient facile et rapide ».
Propos recueillis par Céline Collet

 

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