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Comment réduire ses coûts en travail du sol ?

À la question de savoir comment réduire ses coûts en travail du sol, il n’y a pas de recette toute faite. Il existe toutefois des axes de réflexion sur lesquels les agriculteurs peuvent s’interroger. Tour d’horizon avec Éric Aubry, animateur à la FRCuma Grand Est.
 

Le travail du sol est un vaste sujet. Il y a tellement d’itinéraires possibles, de cultures, de types de sol, de conditions météo, etc. Autant de facteurs qui font que chaque situation est particulière. « Chaque question a une réponse propre. Il faut savoir clarifier la logique que l’on veut suivre et opter pour la décision la plus cohérente possible », estime Éric Aubry, animateur à la FRCuma Grand Est. Il propose de s’attarder sur plusieurs angles de réflexion pour arriver à « mieux penser ses coûts ».

Le premier axe pourrait être de ne « rien faire », de ne pas travailler le sol. « C’est une voie à explorer. Mais c’est une voie qui repose sur l’agronomie, l’observation et qui ne convient pas forcément avec des assolements où s’intègrent des betteraves par exemple. Cela peut également être perçu comme une prise de risque qui obligerait un jour à retravailler pour rattraper des situations de non-gestion des adventices », analyse le spécialiste. On peut malgré tout inclure des couverts ou des cultures intermédiaires, leurs racines permettant de structurer le sol comme le ferait un outil mécanique.

La voie agronomique

Le deuxième axe serait d’aller vers un travail du sol plus léger, moins profond, avec des outils réglés différemment. Là aussi, davantage d’agronomie s’impose : « il faut sortir sa bêche, observer le profil, et essayer d’employer un outil qui n’ira pas dans l’horizon de sol qui n’en a pas besoin », détaille Éric Aubry. On peut aussi imaginer le passage d’un outil pour gérer uniquement les repousses présentes en surface. « Le maître-mot, c’est de se demander si passer avec un outil est indispensable ou non ». Si l’option de passer un matériel est retenue, il faut s’attarder sur son réglage, sur la profondeur de travail que l’on va choisir. « Jouer trop sur la vitesse n’est à mon sens pas recommandé car la conception des outils de sol est faite pour certaines plages de vitesse au-delà desquelles les résultats attendus ne sont plus les mêmes. Il ne faut pas oublier non plus les effets usure d’un travail à vitesse élevée ».

Aller vers des outils mieux équipés

Le troisième axe sur lequel il paraît pertinent de réfléchir pour optimiser ses coûts en travail du sol serait « de faire plus efficace », lance Éric Aubry. L’idée : utiliser des outils plus larges en prêtant particulièrement attention à avoir une bonne adaptation tracteur/outil. « Bien connaître son tracteur et bien l’utiliser, au bon régime moteur, permet de se trouver dans des conditions de consommation spécifique basse et a donc un impact sur la consommation horaire, insiste le technicien. Si on optimise la puissance avec la largeur, on accédera à un meilleur débit de chantier ».

Dans cette réflexion, adhérer à une Cuma peut être un réel atout « pour aller vers des outils mieux équipés », estime Éric Aubry. Les agriculteurs en groupe peuvent investir dans des outils qui s’adapteront à davantage de situations, avec des options et des adaptations possibles. « Il y a des groupes qui cherchent à disposer de plusieurs outils à plusieurs », explique le spécialiste de la FRCuma Grand Est qui adhère à cette philosophie. « Ce n’est pas toujours économiquement le plus intéressant mais cela multiplie le nombre de réponses techniques possibles et donne des capacités d’adaptation », argumente-t-il.

Collectivement, un angle de performance de chantier peut aussi être exploré en engageant la réflexion de partage du tracteur qui serait plus puissant et d’achat d’outils de plus grande dimension pour obtenir une économie d’échelle sur la main-d’œuvre, le carburant et la dilution des charges de traction. Il faudra bien sûr être en mesure de regrouper de fortes surfaces annuelles pour trouver l’équilibre économique, mais comme le rappelle Éric Aubry, « il existe des références chiffrées qui montrent que des déchaumeurs peuvent faire 120 ha/m de largeur sans gros risques, pour peu que l’on accepte de ne pas dételer et de perdre du temps sur les routes ».

Estimer le coût de revient par hectare

Aujourd’hui, on peut évaluer les préparations de sol de 4 litres pour des outils de déchaumage léger, jusqu’à 12-15 litres par hectare pour un labour profond. Selon la succession des outils, cela peut vite atteindre 30 à 50 litres par hectare et au vu du prix du GNR, il faut prêter attention au coût de revient par hectare. « On estime que le coût de revient raisonnable en déchaumage par exemple est de 25 à 30 euros par hectare tout compris dans lesquels il y aura 10 à 15 % de plus que l’an dernier juste pour le carburant », précise l’animateur de la FRCuma du Grand Est.

Mais à chacun sa recette, le travail du sol étant un vaste sujet, chacun devra mettre en balance la facilité d’organisation, les coûts de revient, l’adaptation aux changements pour trouver sa solution. •

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