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Binage : l’« intra-rang » suscite un intérêt croissant

La Fédération des Cuma Seine-Normande proposait, le 31 mai, avec la Chambre d’agriculture de Seine-Maritime et l’Institut technique de la betterave (ITB) une présentation d’essais sur betteraves sucrières en agriculture biologique ainsi qu’une démonstration de bineuses spécialisées sur l’“intra-rang” et du robot de semis et binage FarmDroid.

Alexandre Métais, responsable régional Normandie/Val-d’Oise à l’Institut technique de la betterave (ITB), et Fabien Jouenne, conseiller bio à la Chambre d’agriculture de l’Eure, conduisent une expérimentation sur trois ans en betteraves sucrières bio dans le but de réduire le désherbage manuel. Ils sont aujourd’hui sur leur dernière année d’essais et ont pu d’ores et déjà tirer quelques conclusions concernant les techniques d’implantation “en repiquage” et “en diamant”. « Le repiquage permet d’avoir une intervention mécanique rapide après l’implantation et ainsi réduire, voire stopper totalement le travail manuel. La méthode de repiquage permet également de diminuer le risque de perte de pieds à cause du parasitisme. Cependant elle coûte chere et le potentiel de production est décevant. Le semis en carré ou en diamant, permet un binage dans les deux directions, soit sur 90 % de la surface et permet d’augmenter l’efficacité et donc de réduire les coûts de main-d’œuvre. En revanche, cela nécessite d’avoir un semoir spécifique ainsi qu’un signal RTK et cela engendre également une baisse de la population, et donc, potentiellement, une baisse de rendement », résume le conseiller bio.

L’objectif de l’essai cette année est de quantifier l’intérêt des faux-semis pour limiter la pression des adventices et le recours à la main-d’œuvre tout en ayant une parcelle “propre”. L’essai a été réalisé chez Christophe Van Elslande, agriculteur à Vassonville. « On relève une très bonne efficacité des faux-semis, vis-à-vis de la dynamique de levée des adventices, notamment des graminées, en présence de ray-grass et de vulpie. 0n a réduit avec seulement deux faux-semis de 90 % la quantité d’adventices levée, notamment sur le rang. Concernant les dicotylédones, on a une pression effectuée par les pensées des champs, ainsi que des renouées persicaires et morelles. La modalité avec deux faux-semis a été peu efficace sur la population de pensées, en revanche le troisième faux-semis a été efficace. Donc le troisième faux-semis a un plus grand intérêt sur la partie dicotylédone », conclut Alexandre Métais. •


« Utilisée principalement pour le légume, notamment pour le binage sur salade, choux, céleri, la bineuse Kult est de plus en plus demandée pour effectuer des tests sur d’autres cultures en rang, comme ici les betteraves. Elle est configurée en quatre rangs, mais peut également l’être en six rangs », renseigne Guillaume Delaunay, gérant de la société Delaunay et vendeur de la marque Kult. « Son principe de fonctionnement est simple et avec un attelage standard du tracteur. Sur la partie châssis se trouve, à l’avant, des vérins avec des roues, pour permettre de rattraper les dénivellations du sol et faire en sorte que les caméras aient toujours un angle de vision correct pour le calcul de géométrie. Ensuite il y a le parallélogramme, c’est cette partie-là qui va venir se décaler pour le suivi des rangs. Il est piloté par deux caméras, positionnées vers le sol afin d’identifier correctement chaque plante. Il est donc nécessaire en amont de renseigner, via le boîtier, l’écartement théorique entre les plants mais aussi l’interrang, ce qui va nous donner un schéma théorique de la parcelle. Il y a ensuite une roue avec un capteur qui permet de connaître la distance qu’on va avoir parcouru entre la détection du plant et les couteaux qu’on a à l’arrière. Donc sur la partie des couteaux, il y a un bloc hydraulique indépendant pour chaque rang. Il y a également une caméra de surveillance qui permet de contrôler le travail de la machine depuis la cabine du tracteur ». •

« La bineuse Steketee IC-Weeder a la capacité de biner entre les rangs et entre les plants. La bineuse ici présentée est une six rangs équipée de six caméras, une caméra par rang, détaille Baptiste Maurouard, démonstrateur pour la société Lemken qui commercialise la marque Steketee. Les caméras, éclairées, sont placées en dessous du carénage, pour éviter qu’elles subissent les agressions externes (lumière, pluie, etc.), une jauge leur est également reliée afin de garder une hauteur constante entre la plante et la caméra. La machine est équipée d’une intelligence artificielle, c’est-à-dire qu’au lieu de se guider par rapport à un écartement, une taille de plante et un interrang, elle garde en mémoire les données enregistrées avec l’ensemble des caractéristiques d’une plante, ici la betterave, et tout ce qui n’est pas une betterave pour elle, sera éliminé. L’intelligence artificiel permet donc de faire la différence entre une adventice et une plante cultivée, toutes deux implantées au même endroit ».

 


« L’objectif du robot FarmDroid est de biner l’intégralité de la surface, sur l’interrang et sur le rang, afin d’avoir la parcelle la plus propre possible, explique Damien Schmit, commercial  pour la société Stecomat, spécialisée dans les outils de désherbage mécanique et de travail du sol. C’est un robot de semis et de désherbage, entièrement autonome grâce à son système de propulsion solaire, sans tracteur et sans chauffeur, qui sème chaque graine et les géolocalise pour savoir où se trouve exactement chaque plante via une antenne RTK ». « Le système de semis envoie, avec un lâcher précis, la graine, via un tuyau, à 2 cm du sol. Une fois que le semis est terminé, le robot est remis en route pour le binage de la parcelle, très rapidement après. Sur l’interrang le robot retire, via un système de fil, tout ce qui est à plus de 1 cm, et entre les cultures le robot va venir scalper les mauvaises herbes. Le robot est également équipé d’un pluviomètre, avec un seuil maximal. Lorsqu’il est atteint, le robot s’arrête de fonctionner. Son travail peut être contrôlé via une application smartphone ». •

« Il s’agit ici d’une bineuse 12 rangs à 45 cm d’écart interrang, sur un translateur HD 50, qui permet un déplacement de 25 centimètres latéralement, explique Marc Falempe, commercial pour la société Novaxi importateur de la marque Garford. La particularité de cette bineuse est d’avoir une caméra de guidage, et une console qui indiquera où se trouvent les rangs. De plus, elle est placée sur un système hydraulique pour avoir un report de charge identique sur tous les éléments. La bineuse est équipée de lames “Slash”, qui viennent sous les feuilles, au plus près de la betterave sans toutefois l’effeuiller et l’agresser. L’outil est également équipé de doigts “Kress”, en matériau souple, pour balayer quelques adventices sur les rangs ». •

 


« Le modèle d’interface SV fonctionne par translateur hydraulique qui se place entre la bineuse et le tracteur, il y a différents types de coupleurs hydrauliques pour atteler les repliages ou les autres équipements hydrauliques, explique Guillaume Delaunay pour la société Kult. Le translateur est ensuite guidé par une caméra à détection de couleur placée sur la bineuse qui va détecter les rangs. La bineuse est équipée de vérins hydrauliques et d’un boîtier Isobus pour pouvoir faire de la coupure de rangs. Le retour de la caméra se fait en cabine sur un écran tactile permettant un contrôle visuel et le réglage du guidage. L’interface est reliée ici à une bineuse 12 rangs sur une poutre de profil Kult-Kress, tous les éléments sont bridés par en dessous, ce qui permet de les régler plus facilement. Il y a dans les lignes intermédiaires les doigts “Kress” avec un réglage indépendant de la pression de terrage ». •
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