« Avec mes salariés, je mise sur la souplesse »
Dans le cadre du projet "Manager mieux" financé par le Casdar*, les Chambres d'agriculture de Normandie présentent des exemples de bonnes pratiques managériales en s'appuyant sur les témoignages.
Dans le cadre du projet "Manager mieux" financé par le Casdar*, les Chambres d'agriculture de Normandie présentent des exemples de bonnes pratiques managériales en s'appuyant sur les témoignages.
Olivier Vauvrecy, gérant de La Ferme de Billy à Rots (Calvados) a repris l'exploitation familiale en 2013. L'atelier cidricole compte 30 ha de verger, sur lequel, travaillent sept salariés permanents, deux saisonniers et deux apprentis.
Dans la gestion de son équipe, Olivier mise sur la flexibilité et l'autonomie. Les horaires sont adaptés aux contraintes de chacun, permettant notamment à l'un de ses salariés, de poser son lundi matin contre son samedi. Il laisse aussi ses salariés organiser leur journée de travail : « je définis les tâches au départ, puis je les laisse en autonomie », explique-t-il. Une approche qu'ils apprécient quel que soit leur âge.
Un planning précis et des réunions mensuelles
Pourtant, Olivier reconnaît quelques limites à cette flexibilité : « j'ai peut-être laissé les nouveaux seuls trop rapidement, parce qu'on est souvent dans l'urgence. On n'a pas le temps de faire les choses bien », explique-t-il. Pour y remédier, il travaille sur un planning plus précis et des réunions mensuelles, essentielles pour synchroniser des équipes dispersées entre production, transformation et vente. Aujourd'hui, son objectif est de structurer et évoluer sans rigidifier. « Je dois cadrer plus les priorités, tout en gardant notre esprit familial ». En écoutant les besoins de chacun et en restant ouvert aux innovations agricoles, il fait évoluer progressivement ses pratiques managériales pour pérenniser l'exploitation et ses valeurs.
La robotisation pour prévenir le manque de main-d'œuvre
Olivier mise par ailleurs sur l'automatisation, pour limiter les tâches pénibles. Il réfléchit ainsi à l'intégration de robots dans les vergers pour anticiper la pénurie de main-d'œuvre. « Je m'intéresse à un tracteur autonome sur lequel on peut ajouter le matériel dessus pour aider à la taille, qui est une tâche lourde ». En réduisant la pénibilité de certains travaux comme la taille, il espère ainsi attirer davantage de candidats pour les recrutements futurs. Être en capacité de proposer des postes avec des missions variées est un levier tout aussi efficace. À La Ferme de Billy, les tâches sont diversifiées : pressage, lavage de cuves ou encore titrage, cela motive et intéresse ses salariés. « Il y a tellement de choses à faire ici que quand il y a une tâche qui ne les intéresse pas, c'est facile de déléguer ou de ne pas participer ».•
* Compte d'affectation spéciale développement agricole et rural.