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Côté horticulture
Productrice de chrysanthèmes depuis bientôt 30 ans

Depuis 1995, à Montmiral, commune drômoise, la famille Mottin produit des chrysanthèmes en complément de la production laitière. Sur deux semaines, en octobre, 4 200 pots sont ainsi livrés aux fleuristes et jardineries ou vendus en direct aux particuliers.

À Montmiral, commune drômoise frontalière de l’Isère, Mireille Mottin produit 55 variétés différentes de chrysanthèmes, seules ou en mélanges.
© S. S./AD26.

Après une nuit sous des pluies diluviennes, les chrysanthèmes de la famille Mottin ont toujours fière allure et surtout, « vous n’aurez pas besoin de les arroser », glisse Mireille Mottin à ce couple de clients qui vient choisir ses fleurs avant la Toussaint. L’horticultrice propose 55 variétés, seules ou en mélanges. Autant dire qu’en cette mi-octobre sur la parcelle qui accueille la production, la palette de couleurs est impressionnante. 
 

Financement du mi-temps
Salariée du Gaec des Brunes, dont les deux associés sont son mari Pascal et son fils Lucas, Mireille Mottin s’est lancée dans la production de chrysanthèmes en 1995. Si le Gaec est avant tout spécialisé en production laitière (350 000 litres pour l’IGP saint-marcellin, NDLR), elle a mis à profit sa solide expérience horticole pour développer cet atelier qui finance son mi-temps sur l’exploitation. 
 

Fleuristes, jardineries et particuliers
Chaque année, avant l’été, elle reçoit ses boutures en provenance d’un obtenteur du Sud-Ouest. Deux tiers sont livrés début mai, le reste début juin. « Je les repique en pots ou en coupes, pour les mélanges que je compose moi-même, et je les laisse jusqu’à fin juin développer leur système racinaire. Ensuite, nous les installons sur une bâche prépercée, en assurant un bon contact du fond du pot avec le sol pour que les racines puissent y plonger », décrit l’horticultrice. Cette méthode de culture offre selon elle des plantes plus robustes, au port plus trapu et aux couleurs plus éclatantes qu’une production sous serre. « C’est aussi beaucoup plus de travail pour arracher les pots de terre, couper les racines… Mais nos clients sont demandeurs du résultat obtenu », assure Mireille Mottin. 
Durant deux semaines, à partir du 15 octobre, l’activité est intense. Elle occupe tous les membres de la famille pour livrer une petite quinzaine de magasins (fleuristes, jardineries, épiceries, du « très gros au très petit »), depuis Crest jusqu’à Grenoble, et accueillir les particuliers sur l’exploitation. « Nous produisons 4 200 pots par an, un chiffre assez stable car il n’y a pas d’augmentation de la demande sur les chrysanthèmes », indique la productrice. Les jeunes générations se sentent moins concernées par la fête de la Toussaint d’autant que les familles sont de plus en plus dispersées géographiquement. En parallèle, l’évolution des pratiques funéraires, avec un taux de crémation qui pourrait dépasser les 50 % en France d’ici 2030, met à mal les traditions de fleurissement des tombes. 
 

Des questions pour l’avenir
« J’ai toutefois une clientèle fidèle qui se renouvelle par le bouche-à-oreille », précise Mireille Mottin. Elle accueille ainsi à la ferme entre 120 et 150 clients chaque année, qui achètent près de 20 % de sa production, le reste étant destiné aux livraisons en demi-gros pour les magasins. « Pour les particuliers, j’essaye de proposer des prix pour tous les budgets, avec quatre tailles différentes de pots en variété unique et trois tailles pour les mélanges en coupe », souligne la productrice. Cette année, il a fallu tout de même augmenter les prix pour amortir l’augmentation des coûts de production (+ 40 à 50 % sur les pots et grilles de tuteurage, + 10 % sur le terreau, + 4 à 5 % sur les boutures) tout en n’assommant pas le client dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat.
La productrice se heurte aussi à la question de la disponibilité en eau pour les années à venir. « J’arrose par goutte-à-goutte grâce à une source. J’essaye d’économiser l’eau au maximum, notamment grâce au mode de culture qui permet aux plantes d’aller chercher de la fraîcheur dans le sol », insiste-t-elle. Mais avec des températures estivales toujours plus élevées, il faudra peut-être à l’avenir arbitrer entre les chrysanthèmes et l’abreuvement des vaches. 
Mireille Mottin reconnaît qu’après bientôt 30 ans de production, elle se pose désormais des questions sur la pérennité de l’atelier. Mais pour l’heure, elle préfère profiter encore du bouquet de couleurs éclatantes dont elle a le secret. •
 

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