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Les betteraves françaises sont malades.

La jaunisse gagne du terrain. Avec une perte estimée à 10 % du chiffre d’affaires pour les betteraviers, la filière se demande : « qui va payer ? ».

Le 8 juillet, les betteraviers ont lancé un cri d’alerte sur le « jaunissement » des champs de betteraves. « La situation agronomique se détériore très fortement », explique Franck Sander, président de la CGB. La maladie gagne du terrain chaque semaine du sud vers le nord et a maintenant atteint le département de l’Eure. Elle est donc aux portes de la Seine-Maritime. Conséquence pour les planteurs que dénonce la CGB, une baisse de 10 % de leurs revenus, soit 100 millions d’euros pour 26 000 agriculteurs français. Pour le syndicat, cela ne peut plus durer. Le retrait des néonicotinoïdes est responsable de cette situation.

 

Une météo favorable aux ravageurs

Les pucerons sont très nombreux cette année, pour diverses raisons, dont une météo qui leur est favorable. « Cela montre les limites des produits insecticides autorisés et utilisés ». Les symptômes de la maladie sont facilement repérables :  des feuilles jaunes et cassantes. Cela conduit à une perte d’efficacité de la photosynthèse et donc d’une perte de rendement dont pour l’instant, « nous n’avons pas de lisibilité ». La CGB évoque jusqu’à 50 % de baisse de rendement sur certaines parcelles. Et « pas de solution pour l’an prochain ». Le changement climatique avec des hivers plus doux et des printemps plus chauds conduisent à une pression forte des ravageurs dès le stade 2ème feuille. C’était le cas dans le département du Loiret dès avril. Le 25 mai, la région Centre était la première région à alerter, lorsque les betteraves ont commencé à jaunir. Les zones au sud de Paris sont celles qui sont le plus gravement touchées. « Jour après jour, la carte change de couleur », insiste Franck Sander. « L’Eure qui est en orange passe au rouge aujourd’hui ».La CGB a rappelé que la filière était déjà en grande difficulté avec la fermeture de plusieurs sucreries. Elle demande à rencontrer le nouveau ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, pour lui faire part de ses inquiétudes. Parmi les pistes, il y a bien la piste génétique mais elle n’aboutira pas avant plusieurs années, selon le syndicat. Pour rappel, 2018 était la dernière année où les néonicotinoïdes étaient autorisées et utilisées. En 2019, les deux produits autorisés -flonicamide et spirotetramate ont été utilisés, et il y a eu peu d’infestation. « Mais aujourd’hui, ces produits s’avèrent inefficaces ». De plus, la CGB ajoute que cela nécessite deux à quatre traitements par parcelle, contre zéro auparavant. Le surcoût par hectare a été chiffré à 80 euros. « Tout ceci pour une culture qui ne produit ni fleurs ni pollen, c’est donc un non-sens environnemental », martèle Franck Sander. La filière se retrouve dans une impasse technique et compte bien se faire entendre avec les preuves apportées par les photos des champs de 2020. Elle demande une solution efficace de protection pour les semis 2021 en enrobage de semences pour réduire les passages en plein champs ; un système d’indemnisations pour les sinistrés et un soutien public renforcé pour la recherche contre la jaunisse. La France n’est pas seule dans ce cas, la Suisse, le Royaume Uni et la Belgique sont également en grande difficulté face à la maladie.

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