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Cinq solutions d’inhibition de germination pour remplacer le CIPC

Arvalis a fait un point sur les différentes solutions antigerminatives homologuées à la disposition du stockeur de pommes de terre.

Pour la plupart des stockeurs, le CIPC représentait la seule et unique solution. Suite à son interdiction européenne, beaucoup se posent encore des questions sur l’utilisation des cinq molécules actives homologuées en France.
© M. Martin – Arvalis - Institut du végétal

La combinaison des cinq solutions antigerminatives homologuées est possible au cours d’une campagne, en fonction des débouchés, des variétés utilisées et du type de stockage. Cela peut commencer au champ avec une application d’hydrazide maléique. L’intérêt est de bien positionner le passage car c’est lui qui entraînera une efficacité sur le long terme au niveau du stockage. L’application peut se faire dès que le calibre minimum des tubercules est atteint, en fonction du débouché de chacun. Cela doit être fait au moins deux à trois semaines avant le défanage. Une fois le calibre atteint, il est important de regarder les conditions météorologiques car elles détermineront l’efficacité. Il faut une hygrométrie importante, entre 80 et 90 % d’hygrométrie, et une température inférieure à 25 °C. Si les conditions ne sont pas favorables lors de l’application, il est très important de rester vigilant lors du stockage et souvent il est nécessaire de compléter l’action de l’hydrazide maléique par une ou deux applications complémentaires d’un autre produit antigerminatif.

Bonne synergie entre huiles essentielles et hydrazide maléique

Il semble intéressant d’envisager une synergie entre les huiles essentielles après une application d’hydrazide maléique au champ. Cette dernière molécule freine la vitesse de germination en stockage, ce qui permet d’optimiser la fréquence des traitements avec les produits curatifs. Parmi les solutions curatives, l’huile de menthe et l’huile d’orange sont les deux huiles essentielles homologuées sur pomme de terre. L’huile de menthe s’utilise soit par thermonébulisation, soit par application continue du produit en utilisant un dispositif Xedavap. L’huile de menthe va nécroser les germes présents au moment de l’application. Son activité curative doit être renouvelée à chaque redémarrage constaté avec une fréquence maximale de trois semaines. L’intervention doit se faire au stade point blanc pour une bonne efficacité. Pour l’huile d’orange, les essais réalisés à ce jour ne permettent pas de préconiser des doses modulables. Il est donc préférable d’intervenir le plus tôt possible, stade point blanc ou germe naissant, à la dose de 100 ml par tonne et de combiner avec un produit préventif.

Respect des conditions optimales de stockage pour 1,4 DMN

Le 1,4-diméthylnaphtalène (DMN) doit être appliqué dans des conditions optimales de conservation pour éviter l’apparition de défauts de sélectivité sur des variétés du marché du frais lavé à la peau fine. Il est nécessaire d’anticiper la date de déstockage pour planifier la dernière application tout en ayant en tête le délai de 30 jours à respecter pour la partie post-traitement-commercialisation. Pour certaines variétés, pour certains débouchés, pour les stockages tardifs, s’il est difficile de planifier cette période, il peut y avoir un intérêt d’opter pour une solution curative pour la fin de conservation. Compte tenu de l’odeur prononcée des huiles essentielles et du 1,4 DMN, avant de mettre ses pommes de terre sur le marché, il est possible de les entreposer deux-trois jours dans un espace suffisamment aéré, tout en restant très vigilant sur l’évolution de la germination.

Éthylène pour Fontane et Markies

Pour un débouché industriel, l’éthylène est une hormone de croissance homologuée en agriculture biologique qui s’applique en continu dans des bâtiments de stockage très étanches. Pour le moment, Arvalis préconise l’utilisation de l’éthylène pour deux variétés, Fontane et Markies. Cette utilisation demande quand même une surveillance particulière du niveau de CO2 qui a tendance à accentuer la coloration à la friture. Il est donc important de faire des contrôles réguliers au niveau de la coloration de la friture et de travailler en accord avec l’industriel si le producteur souhaite utiliser cette solution. Un reconditionnement à température ambiante (entre 15 et 20 °C durant 15 jours) permet d’abaisser la coloration à la friture. Il faut cependant être vigilant à la reprise de germination qui est rapide car la molécule n’est pas rémanente. L’institut technique conseille une dose de 2 500 ppm (0,25 %) et préconise d’éviter de dépasser les 4 000 ppm.

Attention au manque de sélectivité

Les variétés, l’état de maturité des tubercules, la qualité de la peau, l’état de séchage et de cicatrisation, les conditions de conservation sont des paramètres qui influent sur le manque de sélectivité des produits thermonébulisés en stockage. Arvalis conseille donc d’être très vigilant et de reporter l’application si les conditions ne sont pas respectées, même si le stade de germination est atteint. Il est important de respecter les recommandations techniques des sociétés et de rester attentif en évitant condensation et projection de gouttelettes de produit sur les tubercules lors des applications par thermonébulisation ou nébulisation à froid pour ne pas avoir de défaut de sélectivité du produit. La nébulisation à froid doit être réalisée avec précaution en recherchant une très petite taille de gouttelettes (quelques microns). Les appareils doivent être nettoyés avant et après chaque application et être révisés tous les ans. •
 

 

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