Aller au contenu principal

Saisies en abattoir : Elvea Normandie forme les éleveurs

Une formation dédiée aux "causes des saisies en abattoir" a pris place, mercredi 5 mars, à l'abattoir EVA de Saint-Pierre-en-Auge (Calvados). La seconde d'une série de journées pédagogiques imaginées par Elvea Normandie.

Guillaume Perdriel, directeur d'Elvea Normandie et Sébastien Groschêne, directeur d'EVA Saint-Pierre-en-Auge, lors de la visite du site. Tous deux sont aussi impliqués dans la pédagogie et la formation "saisies en abattoir", telle qu'elle a pu avoir lieu le 5 mars, à destination des éleveurs. 
Guillaume Perdriel, directeur d'Elvea Normandie et Sébastien Groschêne, directeur d'EVA Saint-Pierre-en-Auge, lors de la visite du site. Tous deux sont aussi impliqués dans la pédagogie et la formation "saisies en abattoir", telle qu'elle a pu avoir lieu le 5 mars, à destination des éleveurs. 
© Laura Meyer

Elvea Normandie et l'abattoir EVA de Saint-Pierre-en-Auge ont marqué depuis quelques mois déjà leur volonté commune de valoriser la viande normande avec le projet Ma Prim'Normande. C'est donc tout naturellement que l'organisation de producteurs Elvea Normandie a organisé, en partenariat avec Interbev Normandie et Pays de Loire, sa formation sur les causes de saisies en abattoir sur le site d'EVA Saint-Pierre-en-Auge. La session a été organisée mercredi 5 mars, à destination des éleveurs. "Souvent les agriculteurs n'osent pas parler des certificats de saisies avec leur vétérinaire praticien. Le vocabulaire scientifique technique n'est pas maîtrisé. Ce genre de formation permet d'éviter les rumeurs et de vraiment expliquer les choses", pose Guillaume Perdriel, directeur d'Elvea Normandie.

Pédagogie

L'objectif de la formation est de permettre aux éleveurs de mieux comprendre les causes de saisies en abattoir et de pouvoir mettre en place certains ajustements sur leurs fermes afin de les prévenir, voire de les éviter. La formation dure toute la journée. Elle a débuté par un échange avec Sébastien Groschêne, directeur du site, suivie d'une présentation du rôle et des missions de l'Inspection de santé publique vétérinaire en abattoir par Christophe Chanet. Une observation et une description de lésions sur des abats et des carcasses a permis aux participants de visualiser les problématiques par eux-mêmes. Après le déjeuner, un échange plus détaillé des motifs de saisies en abattoir a eu lieu, exécuté par Nicolas Oudot, vétérinaire à Interbev Pays de Loire.

L'abcès et les corps étrangers

"Le premier motif de saisie en abattoir, ce sont les abcès uniques", affirme Sébastien Oudot. D'après Interbev, les abcès concernent 45 000 bovins par an en France avec des saisies partielles. Ils sont provoqués par "l'entrée de germes pathogènes dans les tissus, par un choc, un traumatisme ou l'introduction d'un corps étranger". L'éleveur peut prévenir les abcès en améliorant la réalisation des injections sur l'animal avec une attention toute particulière sur l'hygiène et l'aspect sanitaire du matériel, éviter les éléments saillants à la ferme (dans la conception du bâtiment, des couloirs et des clôtures) et limiter les survenues des bousculades (manipulation en toute sécurité, écornage, etc.). S'il n'y a pas d'infection généralisée, l'abcès ne donne lieu qu'à une saisie partielle.

Parmi les autres motifs de saisie fréquents, la cysticercose, une infection parasitaire des muscles, revient. Le parasite en qustion n'est autre que le ténia, aussi nommé ver solitaire. "Souvent l'environnement est contaminé par des selles humaines. La gestion des abords de l'élevage peut aussi avoir un impact", reconnaît le vétérinaire. Mais l'on peut citer aussi les péricardites qui surviennent suite à l'ingestion de corps étrangers. "Les aimants sont très utiles et peuvent éviter des saisies. Tout comme les aimants que nous retrouvons sur les désileuses, permettant de limiter l'ingestion de certains objets métalliques (barbelés, crampons...). D'ailleurs, l'éradication des pneus sur les silos a réduit l'absorption des fils métalliques présents dans les pneus", admet Guillaume Perdriel.

Réglementation

Conformément aux accords interprofessionnels relatifs à l'achat et l'enlèvement, "après le transfert de risques, l'acheteur supporte les risques d'accident, de maladie ou de mort du bovin, sauf en cas de vices cachés, de maladies contagieuses ou de vices rédhibitoires", expose Elvea Normandie. En cas de saisie partielle de moins de 5 kg, il n'y a pas de moins- value commerciale. Au-delà, ça dévalue l'animal. L'éleveur dispose de deux jours pour faire appel d'une saisie et pour se rendre à l'abattoir, pour demander une vérification de la traçabilité et constater les quantités et qualités des saisies. "Il faut surtout réagir très vite !", conseille Benoît Macé d'Interbev Normandie. En 2023, 643 487,52 euros ont été indemnisés par le Fonds d'assainissement régional (Far). Ce dernier instaure une solidarité entre éleveurs, groupements de producteurs, négociants, abatteurs, transformateurs et distributeurs. C'est "une caisse de solidarité en cas de saisies totales ou partielles (plus de 5 kg)", explique-t-il. Pour alimenter ce fond, 0,006 euro/kg de carcasse (net de taxe) sont retenus par gros bovin abattu de huit mois ou plus en France.

Animal chargé

Les professionnels ont également profité de la formation pour tenter d'enrayer une coutume encore trop pratiquée en Normandie : "Les éleveurs ont tendance à donner beaucoup plus à manger à leur vache avant son départ à l'abattoir, surtout avant le week-end", admet Sébastien Oudot. Résultat, "il y a des risques de souillerie qui pourraient être évités si l'animal arrivait à jeun sur chaîne." Il est préconisé un jeûne de 12 heures avant abattage. "Il est important de comprendre que la carcasse est pesée sans son contenu stomacal. C'est donc une perte pour tout le monde", ajoute-t-il. Le message est passé.•

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

De g. à d. : Bruno Ledru, président de la FNSEA 76, Jérôme Malandain, président de JA 76, Romain Loiseau, président de JA 27, Amaury Levesque, président de la FNSEA 27.
Mobilisation réussie à Rouen... en attendant Bruxelles

Excédés par les annonces du président Macron sur le Mercosur et par la décision européenne de taxer les engrais importés, les…

Dès le 1er janvier 2026, le Macf va provoquer une explosion des coûts de production, déjà intenables des engrais.
Prix des engrais : la FNSEA lance un cri d'alerte

La FNSEA exige le report d'urgence de la nouvelle taxe européenne de Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (Macf) et…

25 % de la viande consommée a été importée.
Viande bovine : des échanges commerciaux à contre-courant

En France, les importations de viande bovine diminuent, les exportations augmentent alors que la production décline toujours.…

Pour la deuxième année consécutive, le constructeur a apporté des ajustements sur sa barre de coupe Varifeed.
Varifeed New Holland : gagner en simplicité et en efficacité

Le constructeur américain apporte de nouveaux ajustements sur sa barre de coupe Varifeed à tablier variable. Avec la volonté…

Journée lait du 13 novembre à Bois-Guillaume.
Le bien-être de l'éleveur, un enjeu-clé

Face aux défis croissants du renouvellement des générations, la section laitière de la FNSEA 76 organise, le jeudi 13 novembre…

NatUp et sa filiale Lunor lancent un nouveau produit à destination de la restauration collective et des GMS.
Pomme de terre : un nouvel outil industriel sur le territoire

Le nouvel atelier Lunor tourne maintenant depuis un mois. Quinze personnes recrutées avec la collaboration de France Travail y…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole