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Une oliveraie brayonne voit le jour près de Forges-les-Eaux

Christophe Guérard a pour objectif la création d’une filière huile d’olive normande. 600 arbres sont aujourd’hui plantés près de Forges-les-Eaux.

Christophe Guérard a planté 600 plants d’oliviers à Serqueux. Son objectif est de construire une filière huile d’olive normande.
© C. H.

Rencontré il y a deux ans, Christophe Guérard a bien avancé dans son projet de créer une oliveraie en Normandie. Son souhait de planter des oliviers dans le pays de Bray s’est concrétisé puisqu’une première vague de plantation de 300 arbres a commencé en mars 2022 et qu’une seconde a eu lieu cette année.
Ce sont pour le moment 600 plants d’oliviers qui sont partis du Portugal, de la région agricole du Trás-os-Montes, et vont grandir au cœur du Pays brayon, sur des parcelles mises à disposition par la commune de Serqueux.
Pour Christophe Guérard, les sols et le climat d’une partie du pays de Bray sont tout à fait adaptés à faire pousser des oliviers. « Les arbres ont été plantés sur deux parcelles dont les sols sont drainant. Les oliviers apprécient l’humidité mais pas l’eau stagnante. Dans le pays de Bray, il y a des sous-sols riches en sources avec des veines de sable qui permettent d’avoir des terrains drainants, idéals pour l’olivier ».

Les oliviers se plaisent sur le territoire

Quand il a moins de six ans, l’olivier peut résister à -  10 °C trois jours consécutifs. « Cet hiver, nous avons eu - 13 °C certaines nuits. La parcelle étant exposée plein sud et protégée des vents, les arbres ont passé l’hiver sans problème. En octobre dernier, j’avais même quelques olives. Cela m’a rassuré et conforté sur le fait que les oliviers se plaisent sur notre territoire ».
La plantation des arbres a été réalisée par ses soins, en veillant à laisser suffisamment d’espace pour favoriser le développement racinaire et éviter la concurrence. « J’ai choisi de planter au printemps pour laisser le temps à l’arbre de s’installer avant la période hivernale. En 2022, il a fallu que j’arrose les arbres en été. C’est pourquoi, j’ai créé une mare qui est alimentée par les sources. J’ai donc un bassin qui me permet d’avoir de l’eau en permanence. J’ai installé un système d’irrigation au goutte-à-goutte, équipé d’une pompe solaire. J’ai bénéficié de l’aide aux petits investissements du Département de Seine-Maritime pour ces travaux ».

Trouver un site pour le pressoir

L’objectif est d’arriver progressivement à une oliveraie de 1 000 arbres qui produiront une huile d’olive bio normande. La première récolte est espérée d’ici à trois ans. Christophe Guérard se préoccupe donc aujourd’hui de trouver un emplacement pour le pressoir et de monter financièrement cette partie transformation. « Un pressoir coûte 240 000 euros. J’imagine un fonds participatif permettant d’être fiscalement exonéré. Au niveau de l’emplacement, je recherche un lieu qui a si possible une histoire. Dans le pays de Bray bien sûr. Un moulin à eau par exemple, qui pourrait alimenter le pressoir ».
Christophe Guérard veut travailler ses olives pour obtenir une huile très douce, adaptée au palais des Normands habitués à la crème et au beurre. « Il est important de travailler les olives très rapidement, moins de 72 heures entre la trituration et la récolte, afin d’avoir une huile avec 0,2 % d’acidité ; le taux légal d’acidité pour une huile d’olive étant de 0,8 % ».

Une porte ouverte en septembre

Son objectif exprimé dès le départ est également de faire de cette aventure une histoire collective. « Mon souhait est de réunir les gens autour de ces oliviers. C’est également et surtout de faire connaître mon histoire au monde agricole. Montrer qu’il est possible de planter des oliviers en pays de Bray. Cela pourrait être une diversification possible pour certaines exploitations. À partir de 300 arbres, une oliveraie est rentable. Un olivier adulte, c’est-à-dire de plus de 6 ans, produit 15 à 45 kilos d’olives. Il faut 5 kilos d’olives pour faire un litre d’huile ».
Christophe Guérard connaît bien le sujet. Son projet a démarré il y a sept ans, quand il a acheté une oliveraie au nord du Portugal et a monté un partenariat avec une coopérative locale qui presse ses olives. En 2020, il crée sa marque Christophe Guérard, le goût du terroir, et vend sa production portugaise sur plusieurs marchés normands. « L’oliveraie du Portugal me permet de démarrer l’histoire ici dans mon pays de Bray. Quand les arbres produiront suffisamment ici, je la vendrai ».
Toujours dans une optique de partage et de faire connaître, une porte ouverte sera organisée en septembre avec la Chambre d’agriculture. Un projet de boutique verra également le jour près de l’une des parcelles. •
 

 

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