Un réaménagement de la voirie sans concertation
Les agriculteurs de Harcanville et des alentours, soutenus par la FNSEA 76, ont exprimé mercredi 19 novembre sur site leur désaccord concernant les travaux de réaménagement décidés par la commune. Les agriculteurs soulignent le manque de concertation en amont du projet et mettent en garde.
Les agriculteurs de Harcanville et des alentours, soutenus par la FNSEA 76, ont exprimé mercredi 19 novembre sur site leur désaccord concernant les travaux de réaménagement décidés par la commune. Les agriculteurs soulignent le manque de concertation en amont du projet et mettent en garde.
Les agriculteurs de la FNSEA 76 montent au créneau. Un projet de travaux visant à sécuriser la circulation dans la commune de Harcanville, près de Doudeville, les inquiète fortement. Alors que la municipalité met en avant un impératif de sécurité pour les piétons, les agriculteurs craignent que les nouvelles largeurs de la voirie n'entravent la circulation de leurs engins agricoles. Ils dénoncent un manque flagrant de concertation.
Un obstacle majeur au travail quotidien
Interrogée sur les objectifs du réaménagement, et pour réaffirmer la priorité de l'équipe municipale, la première adjointe au maire a déclaré : « l'objectif des travaux, c'est de faire ralentir les véhicules, car la vitesse est dangereuse pour les piétons ». La vingtaine d'agriculteurs présents, équipés de deux bennes, ont démontré, preuve à l'appui, que l'étroitesse des passages prévus contrevenait aux nécessaires allers et venus des machines agricoles. « Malgré leur homologation routière, nos engins agricoles, qui mesurent généralement entre 2,55 m et 3 m de large, pourront difficilement emprunter les voiries de 6 m prévues par le projet, notamment pour se croiser », a expliqué Guillaume Pesquet, agriculteur et président du syndicat local de la Durdent, faisant part lui aussi de ses réserves. Le projet est inapproprié car cette zone de travaux se situe dans la rue où se trouve le silo de la coopérative NatUp. Il pourrait donc devenir un obstacle majeur dans le travail quotidien des agriculteurs, notamment lors des récoltes.
Une discussion qui arrive trop tard
Le point de friction principal n'est pas tant l'objectif des travaux, mais leur processus d'élaboration. L'ensemble des agriculteurs s'accorde à dire que cette discussion essentielle sur les conditions de circulation des engins aurait dû avoir lieu en amont, pendant la phase de réflexion et d'étude du projet. « On nous met devant le fait accompli. Une simple concertation aurait permis d'intégrer nos contraintes et de trouver un compromis », déplore Denis Créant, agriculteur et président du syndicat local de Doudeville-Yerville, également très concerné.
Après cette réunion sur le terrain, la municipalité, les conducteurs de travaux et les agriculteurs de la commune ont malgré tout réussi à trouver un terrain d'entente sur une partie des travaux. Cet épisode rappelle, s'il en était besoin, l'importance pour le monde agricole de siéger dans les instances communales (voir article Un Salon des maires très agricole).•