Tracteurs d’élevage : trouver le compromis entre puissance et maniabilité
Maniables et nerveux, les tracteurs polyvalents sont capables de travailler au champ comme dans la cour de l’exploitation ; ils ont encore des adeptes, bien que moins recherchés ces dernières années.
Maniables et nerveux, les tracteurs polyvalents sont capables de travailler au champ comme dans la cour de l’exploitation ; ils ont encore des adeptes, bien que moins recherchés ces dernières années.
C’est un tracteur qui est sans doute un peu moins recherché qu’il y a quelques années sur nos territoires. Mais le tracteur polyvalent pouvant à la fois tirer aux champs et œuvrer à la ferme a encore des arguments à faire valoir. Malgré un marché en pleine mutation, avec une offre qui se resserre toutes marques confondues, les constructeurs n’ont en tout cas pas encore déserté ce créneau.
Certains, comme Deutz-Fahr, en font même un quasi-étendard. « Notre volonté de proposer tous types de produits et de solutions pour nos éleveurs reste intacte de manière à répondre à toutes les attentes des élevages français », défendait, il n’y a que quelques mois, le constructeur qui propose une gamme de 50 à 180 chevaux. D’autres, comme Valtra, Fendt ou Kubota, poussent même la puissance à 200 chevaux.
La maniabilité avant tout
Cette puissance, c’est évidemment l’usage en plaine qui va la définir. Mais, pour un usage polyvalent à la ferme comme au champ, elle n’est sans doute pas le critère de choix prédominant. « Ces “petits” quatre cylindres sont évidemment capables d’atteler un semoir 3 mètres et d’avancer sans problème », indique Arnaud Feugray, responsable des ventes chez Agrotech (concessionnaire John Deere).
Si chaque exploitation a bien sûr des contraintes qui lui sont propres, c’est la maniabilité qui reste la donnée incontournable dans cette gamme. Sur le papier, elle s’estime facilement par l’empattement et le rayon de braquage. Naturellement, un court empattement permet une meilleure maniabilité.
« Mais le tracteur doit tout de même garder suffisamment de stabilité pour des travaux lourds ; par exemple pour tirer une charrue 5 ou 6 corps portés, tempère Arnaud Feugray. Si c’est pour le blinder de masses à l’avant et le faire souffrir, ce n’est pas la peine. » Il convient ainsi de trouver le juste équilibre entre stabilité et maniabilité.
Confort de conduite et hydraulique
La maniabilité du tracteur se mesure dans sa facilité de conduite. À la ferme, le débrayage couplé au frein est un réel atout pour les travaux de manutention. De la même manière, disposer d’une réserve de couple suffisante, même à bas régime, facilite les opérations de chargement. « Les 4 cylindres ont beau être nerveux, ils ont aussi moins de réserve de couple, rappelle Arnaud Feugray. Cela peut aussi être une limite en plaine. Avec une veine de terre un peu dure, on peut vite être pris au dépourvu. Même si les boîtes à variations continues permettent d’amortir cela. » Ces dernières se sont désormais généralisées sur les tracteurs de cette gamme.
Souvent équipés d’un chargeur frontal, les tracteurs polyvalents doivent aussi disposer de l’hydraulique adéquate. Il faut un débit suffisant, dans l’idéal à plus de 100 litres par minute, tandis qu’un circuit fermé présente l’avantage de ne pas dépendre du régime moteur et donc de limiter sa consommation de GNR. Enfin, les options dépendront de l’usage de chacun. « Si on va en plaine, il ne faut pas négliger le guidage », conclut Arnaud Feugray.•