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NatUp crée deux nouvelles sections : bio et fruits à coque

NatUp a fait évoluer depuis plusieurs années son modèle économique en menant une politique de diversification permettant de traverser une conjoncture compliquée. Aujourd’hui le groupe continue sur cette lancée.

Lors de l’assemblée générale du 7 décembre, les adhérents de NatUp ont voté la création de deux nouvelles sections : « bio » et « fruits à coque ».

La première section demande une explication. Comme le groupe coopératif le faisait savoir il y a quelques semaines, alors que sa fusion avec Biocer avait été rejetée (voir l’Union agricole du 30 novembre en page 4), il entendait « poursuivre son projet en agriculture biologique par la constitution d’une section dédiée ». C’est désormais chose faite, comme l’a indiqué le directeur de NatUp, Patrick Aps : « Le partenariat avec Biocer existe depuis quelques années et Biocer imaginait monter un projet avec nous pour pérenniser la structure. Les 30 premiers producteurs livreurs qui représentent 60 % des activités de Biocer étaient favorables à la fusion. Mais sur les 230 votants ou représentés, 125 ont rejeté ce projet. Nous sommes déçus car nous avions construit un beau projet, surtout un projet durable et pérenne pour Biocer. Nous regrettons cette décision mais cela ne nous a pas empêchés de structurer chez nous une section bio qui va vivre sa vie indépendamment de Biocer maintenant ». Cette nouvelle section sera consacrée aux graines essentiellement.

Autre projet de diversification : la noisette. Une section noisette vient de voir le jour et un verger expérimental va être planté sur la commune de Gueures. La situation géographique de ce verger permettra de tester le comportement des noisettes sensibles au gel. Les premières récoltes, dans 3-4 ans, permettront de savoir si le développement est possible sur le territoire de NatUp.

Objectif : 50 % de l’EBE issus de la diversification

NatUp poursuit donc sa politique de diversification avec l’objectif qu’en 2025, 50 % de l’excédent brut d’exploitation (EBE) soient issus de la diversification et 50 % du pôle agricole classique. En 2023, la diversification a représenté 40 % du bénéfice brut d’exploitation.

Autre gros projet de diversification, l’usine 4.0 de Luneray sortira de terre en 2025 et permettra d’enrichir la gamme des produits Lunor. Sur un terrain de 4 hectares, la nouvelle usine aura une capacité de production de 20 000 tonnes dans un premier temps. Une réserve foncière de 7 hectares permettra des agrandissements ultérieurs.

« En complément de la gamme stérilisée, nous allons proposer de nouveaux produits pasteurisés. Notre volonté est d’aller vers des produits plus élaborés, plus savoureux et de qualité nutritionnelle supérieure. Nous souhaitons aller vers le marché des cantines locales en proposant des produits de bonne composition nutritive aux enfants », a précisé le président de NatUp, Antoine Declercq. « Le projet de l’usine Lugo représente une création de valeur sur le territoire et une opportunité de débouchés pour les adhérents », a ajouté Patrick Aps.

En ce qui concerne l’usine actuelle, différentes hypothèses de reconditionnement sont étudiées avec de nouvelles recettes. En attendant que Lugo sorte les premières barquettes, l’usine actuelle reste opérationnelle. La production de produits stérilisés sera maintenue. Ce sont donc 20 000 tonnes de plus qui devront approvisionner la marque d’ici 2025.

Une concurrence très forte sur le sourcing pomme de terre

« Nous nous devons d’être dotés d’outils innovants qui nous permettent de gagner en productivité et de rémunérer les producteurs qui sont très sollicités. La forte demande des Pays-Bas et de la Belgique induit des flux export qui pénalisent notre propre sourcing. De plus, les agriculteurs font des arbitrages vers d’autres cultures rémunératrices », a ajouté Patrick Aps.

Les Éleveurs de la Charentonne sont également un bel exemple de diversification : dans le groupe NatUp depuis quatre ans, il y a aujourd’hui 36 magasins, dont quatre à Paris. L’objectif est d’ouvrir cinq magasins par an. 40 % du sourcing de l’enseigne, sur 3 000 tonnes de viande, viennent de NatUp (contre 0 kilo avant l’acquisition). Le développement se poursuit avec l’ouverture d’un atelier de transformation à Volvic (Puy-de-Dôme) et d’un centre de découpe dans la Somme en appui du site de Gacé. Le prochain atelier de découpe de volailles aura pour objectif d’alimenter les magasins tout en offrant de nouveaux débouchés aux adhérents.

La fusion des Fermes d’Ici avec Potimarron n’ayant pas fonctionné, les adhérents qui distribuaient leurs produits avec Potimarron peuvent désormais profiter du maillage des magasins des Éleveurs de la Charentonne.

La campagne 2023-2024, antithèse de 2022-2023

« Le développement des filiales nous a permis de garder l’esprit ouvert et d’aller vers de nouveaux marchés et métiers que nous ne connaissions pas. Cette diversification nous a permis, sans aucun doute, d’être encore meilleurs sur notre métier de base », a reconnu Patrick Aps qui a fait un petit focus sur la situation portuaire.

Les ports sont pleins. Jusqu’alors il n’y avait aucune vente ni trafic même si en ce moment, il commence à y avoir quelques mouvements. « L’an dernier, à fin décembre 2022, nous avions presque fait 80 % de la campagne totale 2022-2023. Cette année, c’est exactement le contraire, nous seront péniblement à 30 % à fin décembre. Évidemment nous espérons que la deuxième partie de campagne va nous permettre de faire les volumes. On a chargé 1,2 million de tonnes l’an dernier, et nous sommes sur une hypothèse à 800 000 tonnes cette année. À fin décembre nous serons autour de 300 000 tonnes ».

« Le temps est désormais à la consolidation. En ce qui concerne les filiales, la stratégie est claire. L’objectif est avant tout le revenu de l’adhérent. Nous poursuivons notre politique de réforme et nous continuons d’être en veille sur les filières intéressantes. On ne s’interdit rien. Il faut être riche de nos expériences et rester prêts pour des fusions ou des rapprochements qui vont dans le sens d’un rapprochement entre l’amont et l’aval », a conclu le président Antoine Declercq. •

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