Les manifestations FNSEA et JA ont fait le plein
À l'appel de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs, des milliers d'agriculteurs ont manifesté les 25 et 26 septembre partout en France notamment pour protester contre les importations de produits étrangers qui ne respectent pas les normes européennes. Un petit tour de chauffe qui ne devrait pas en rester là.
À l'appel de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs, des milliers d'agriculteurs ont manifesté les 25 et 26 septembre partout en France notamment pour protester contre les importations de produits étrangers qui ne respectent pas les normes européennes. Un petit tour de chauffe qui ne devrait pas en rester là.
Le mot d'ordre national était de faire entendre, d'une manière ou d'une autre, la détresse du monde agricole qui croule sous les normes, les injonctions contradictoires, les perspectives peu optimistes avec un budget de la Pac programmé en baisse de 20 %, les accords de libre-échange déséquilibrés, les taxes Trump et chinoises qui frappent les productions et une concurrence déloyale devenue insoutenable. Ce mot d'ordre a été entendu et des milliers d'agriculteurs et d'agricultrices ont battu le pavé dès le 25 septembre dans quelques départements et régions. Ainsi en Haute-Saône et dans le Doubs, les FDSEA et JA locaux ont sensibilisé et communiqué autour du Mercosur en faisant paître une vache devant un restaurant Buffalo Grill " qui ne sert pas de viande locale ", ont-ils justifié avant de déposer quelques détritus et bottes de paille sur le parking.
Contrôles GMS
En Midi-Pyrénées, à Capens (Haute-Garonne), ce sont des ballots de paille qui ont été entreposés sur les ronds-points à proximité de l'A64. Un peu plus haut, dans les Landes, un groupe d'une vingtaine d'agriculteurs est allé visiter un Promocash pour coller des stickers sur des produits venant des pays tiers (asperges de Chine, poulets ukrainiens, haricots verts du Pérou, etc.), avant de planter un barbecue devant la préfecture et d'y faire griller quelques produits locaux. Ce sont d'ailleurs les visites de super et hypermarchés de toutes marques qui semblent avoir été l'action syndicale la plus utilisée car elle correspondait et résumait le mieux l'état d'esprit des agriculteurs : leur ras-le-bol de voir des produits ne respectant pas les normes françaises ou européennes inonder les rayons des GMS quand eux-mêmes s'échinent à respecter des normes de plus en plus contraignantes, dans des conditions économiques et sanitaires compliquées. Ce fut le cas dans la Drôme, l'Aube, la Manche, le Doubs, la Creuse, le Morbihan, la Seine-Maritime... Les contrôles de camions et des marchandises ont eu les faveurs des syndicats. Plusieurs centaines de semi-remorques ont été contrôlées ici et là, aux abords de grandes surfaces, avec des opérations de stickage des produits à l'image de la FSDEA du Bas-Rhin. Près de 120 agriculteurs ont contrôlé les camions des grossistes livrant et s'approvisionnant au Marché Gare de Strasbourg.
La FDSEA et les JA du Gard ont mis plusieurs autocollants à la disposition de leurs adhérents pour qu'ils puissent informer le consommateur : " Produit ailleurs. Consommateur, réagissez. Mangez français " ; " Étiquetage trompeur. Ne consommez pas " et enfin " Produit ici. Vous mangez français ".
Préfets, parlementaires
D'autres actions se sont voulues plus ciblées : rencontre avec les représentants Comité local de l'eau pour éviter des surtranspositions lors du prochain schéma d'aménagement et de gestion des eaux (Sage) en Ille-et-Vilaine à l'occasion d'une manifestation interdépartementale ; rencontre avec les parlementaires et ou les préfets en Vendée, en Mayenne, dans la Meuse, en Charente-Maritime, dans le Loir-et-Cher, le Gard, etc. ; ou encore une opération tractage au congrès national de l'Association des maires ruraux (AMF) de France à Poitiers par le FNSEA 86. Leurs dirigeants ont d'ailleurs eu droit à un entretien de 50 minutes avec le président du Sénat, Gérard Larcher, et la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Les leaders de la FNSEA ont été très présents à l'image de son président Arnaud Rousseau qui était présent le 26 septembre, dès 6 heures du matin, devant le château de Versailles pour prêter main-forte à ses collègues des Yvelines.
Le secrétaire général, Hervé Lapie, était pour sa part dans son département de la Marne pour suivre les contrôles des enseignes Aldi, Lidl et KFC. Dans un message sur le réseau FNSEA, il a remercié toutes les FDSEA et JA locaux pour leur mobilisation : " Notre engagement reste entier pour faire reconnaître le travail des agriculteurs et nous assurer des revenus ", a-t-il écrit. Ces premières manifestations ne sont que les prémices à d'autres actions si les revendications de la FNSEA et des JA devaient rester lettre morte.•