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La prochaine récolte céréalière tient toujours bon

A deux mois de la moisson, malgré le gel et la sécheresse passagère, l'expectative prévaut.

Malgré le gel et la sécheresse, la prochaine récolte céréalière n'apparait pas compromise à ce stade, selon le Conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer. Ce sont les conditions météo de la fin du printemps qui vont déterminer son volume et sa qualité. « Il y a de quoi faire une récolte moyenne, qui peut être aussi excellente ou médiocre. C'est le mois de juin qui fait la moisson », a déclaré Rémi Haquin, le président du Conseil spécialisé céréales, à l'issue de la réunion mensuelle du 10 mai. Comme 2016, l'année 2017 est également atypique sur le plan climatique. A la sécheresse persistante de la fin d'hiver se sont ajoutés deux épisodes de gel fin avril.
Catherine Cauchard, chef de projet Céré'Obs, veut croire cependant que « le potentiel n'a pas été entamé de façon significative ». Sur le déficit hydrique, les pluies récentes ont permis de corriger le tir et de chasser les inquiétudes qui étaient apparues, il y a quelques semaines.
« Les pluies récentes ont permis de valoriser l'azote. Néanmoins les réserves hydriques n'ont pas été rechargées. Ce sera l'accès à l'eau qui va constituer le facteur limitant jusqu'à la moisson », ajoute-t-elle.
« Si nous avons un peu d'eau et s'il ne fait pas trop chaud en juin, la récolte pourrait être bonne », précise Rémi Haquin.
Côté gel, il a surtout frappé les orges d'hiver et dans une moindre mesure le blé dur. Mais « il est encore trop tôt pour se prononcer sur l'étendue des dégâts. Le diagnostic est en cours  », observe le président du Conseil spécialisé. Pas de souci en revanche pour le maïs. Il a bénéficié d'une bonne implantation et la météo a été plus favorable pour les cultures de printemps.

Exportations plutôt dynamiques
En ce qui concerne les bilans de la campagne céréalière 2016/2017, FranceAgriMer a procédé à quelques ajustements à la marge. Ainsi la collecte d'orge a été réévaluée de quelque 20 000 tonnes à 8,578 millions de tonnes par rapport à la précédente estimation d'avril et les expéditions vers l'Union européenne de 70 000 tonnes. Pour ce qui est des exportations vers les pays tiers, elles ont atteint 2,1 millions de tonnes fin avril, en retrait de 51 % par rapport à la campagne précédente. Mais depuis quelques mois, elles affichent un certain dynamisme, notamment vers l'Arabie saoudite. La France y a déjà placé 740 000 tonnes, soit 22 % de plus que lors de la campagne précédente à la même date. Si bien que l'objectif d'exportation vers les pays tiers de 2,4 millions de tonnes pour l'ensemble de la campagne « pourrait être atteint facilement », estime Olivia Le Lamer, de l'unité grains et sucre de FranceAgriMer.
Pour le blé tendre, FranceAgriMer a intégré une légère augmentation à la marge de la collecte
(+ 37 000 tonnes) et des exportations vers l'Union européenne (+ 30 000 tonnes), ainsi qu'une réduction du stock de report de 200 000 tonnes. En effet, l'office table sur l'amélioration d'un courant d'exportation équivalent vers les pays tiers à 5,2 millions de tonnes. A deux mois de la fin de la campagne, elles ont atteint 4,1 millions de tonnes, en retrait de 58 % sur l'exercice précédent. Mais un nouveau débouché est apparu, la Corée du Sud vers laquelle 74 000 tonnes ont été expédiées depuis le début de la campagne. Reste donc un peu plus de 1 million de tonnes à réaliser d'ici la fin juin, que FranceAgriMer considère comme « atteignable », en raison de perspectives encourageantes vers l'Algérie.
Aucun changement significatif sur le bilan maïs si ce n'est quelques ajustements à la marge, + 40 000 tonnes sur la collecte et + 50 000 tonnes sur les importations. En revanche, les expéditions vers l'Union européenne devraient reculer de 100 000 tonnes et le stock de report progresser de 190 000 tonnes sur l'ensemble de la campagne.

Baisse attendue de la production de blé dur
Après une production mondiale de blé dur exceptionnelle en 2016, son commerce mondial s'est rétracté et les stocks affichent une forte hausse notamment au Canada, mais aussi aux Etats-Unis et dans l'Union européenne. Ils seraient de l'ordre de 11 millions de tonnes fin juin 2017. Par conséquent, les emblavements pour la campagne 2017/2018 sont en net recul, en baisse de 20 % au Canada et de 14 % aux Etats-Unis. Le recul serait de 6 % dans l'Union européenne dont 4 % en Italie, le principal producteur européen. Idem en France, le repli des surfaces est estimé à 2,5 % par FranceAgriMer, sauf en Poitou-Charentes où elles sont en légère progression. En tout cas, l'Abondance pèse sur les cours : ils ont perdu 70 euros/tonne depuis le mois de novembre et l'écart se réduit avec le blé tendre. Il n'est plus que de 45 euros par tonne.

Le gel a surtout touché les fruits

En Haute-Normandie, les épisodes de gel des 18,19,20 puis 27 et 28 avril ont surtout impacté les pommiers à cidre avec parfois 100 % des fleurs, un taux variable selon les variétés et l'emplacement géographique, les vallées étant davantage concernées. Une demande pour être éligible au titre de calamité agricole est en cours. D'une façon générale, tous les arbres domestiques fruitiers ont souffert du gel : cerisiers, noyers, fraisiers et poiriers.
Au niveau des céréales, ce sont les orges d'hiver qui ont été les plus touchées, de façon très diverse en fonction de l'emplacement (vallée/plateau). En colza, on peut observer un manque important de siliques, dû principalement au gel mais pas seulement, il y aussi les dégâts des charançons et des meligèthes. Sur le blé, en revanche, l'impact est nul. C'est le mois de mai qui fait le blé et la pluie est arrivée à temps fin avril et la première quinzaine de mai. Depuis quelques jours, blé, lin, betteraves et pois ont bien meilleure allure. Cela laisse augurer un potentiel satisfaisant pour la moisson.

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