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Viande bovine : des coûts de production en légère augmentation au 2e semestre 2023 

Le second semestre 2023 marque un tournant pour les éleveurs bovins viande. Situation de marché et prix payés aux producteurs décryptés. 

Après des mois de hausse des cotations liées à un marché très dynamique, et nécessaire pour répondre à la flambée des prix des matières premières, un virage s’est clairement opéré avec une forte pression à la baisse à l’automne dernier, notamment sur le marché de la femelle et du broutard. Toutefois le prix de revient continue de croître, du fait notamment de la réforme de la Pac, le prix des matières premières poursuivant sa lente diminution. 

Après des mois d’inflation, bien que les prix des matières premières aient enclenché une lente diminution sur l’année 2023*, les indicateurs de prix de revient en viande bovine (calculés selon l’accord interprofessionnel en date du 22 mai 2019) augmentent de + 0,4 % sur le second semestre 2023. Cette hausse résulte, entre autres, des effets de l’application de la réforme de la Pac, qui implique pour les éleveurs bovins viande une diminution de leurs aides (de l’ordre de 8 centimes/kg). 

Des signaux de marché montrant une offre limitée en animaux

La décapitalisation du cheptel bovin allaitant, enclenchée depuis 2016, s’est poursuivie en 2023 : on compte ainsi 98 000 vaches allaitantes en moins en moyenne sur l’année 2023 par rapport à 2022. Alors que la consommation par bilan diminue globalement (- 3,5 % à fin novembre 2023 par rapport à 2022). On note une diminution plus rapide de la baisse des abattages que de la baisse de la consommation - 4,92 % d’abattages sur l’année passée par rapport à 2022**. 

La décapitalisation se traduit également par une baisse des naissances évaluée à 141 000 animaux sur l’année 2023 (- 4,2 % par rapport à 2022). Ainsi, avec l’offre réduite et une demande accrue pour l’engraissement sur le marché français, les exports d’animaux vifs se sont réduits de 7 % (tous marchés confondus), passant sous le seuil symbolique du million de têtes exportées.

Prix payés aux producteurs : toujours inférieurs au prix de revient 

Sur le second semestre 2023, malgré une offre limitée en animaux, les cotations ont connu de fortes baisses (- 5,7 % sur la période), toutes catégories animales confondues (baisse de 0,28 euro/kg sur le prix moyen pondéré entre la semaine 26 et 52). Cette baisse a été d’autant plus marquée sur le marché de la femelle, que ce soit sur les vaches laitières où la pression à la baisse a été la plus marquée, mais aussi sur les vaches allaitantes (baisse de 0,07 euro/kg entre la semaine 26 et 52 pour la vache viande de type R). D’un côté, un prix de revient qui augmente légèrement sur la dernière période, de l’autre, des cotations à la baisse… Le constat est simple : le niveau des prix payés aux producteurs ne permet encore et toujours pas de couvrir la hausse des charges subie par les éleveurs. Sur le second semestre 2023, l’écart entre le prix de revient interprofessionnel et la cotation ne diminue que sur la vache allaitante si l’on compare à 2018. Comparé au semestre précédent (début 2023), cet écart entre cotations et prix de revient ne se réduit que pour le JB, quand, pour la vache allaitante, il augmente de 0,10 euro/kg, et pour le broutard, il fait le grand écart et augmente de 0,29 euro/kg. Par conséquent, les signes d’une amélioration de la rémunération des éleveurs bovins ne sont pas au rendez-vous sur ce second semestre 2023.•

 

* Chiffres de fin décembre 2023 comparés à décembre 2022 ; source : Ipampa viande bovine, Rica 2015, traitement Institut de l’élevage : aliments achetés : - 9,8 % ; engrais et amendements : - 36,6 % ; énergie et lubrifiants : - 2,8 %.

** Source : Normabev

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