Veules-les-Roses recherche un cressiculteur
La culture du cresson est très ancrée dans l'histoire de Veules-les-Roses comme dans son développement économique. Alors, suite au départ à la retraite de Patrick Mahieu, cressiculteur dans cette commune depuis 2006, la municipalité se démène pour trouver un repreneur.
La culture du cresson est très ancrée dans l'histoire de Veules-les-Roses comme dans son développement économique. Alors, suite au départ à la retraite de Patrick Mahieu, cressiculteur dans cette commune depuis 2006, la municipalité se démène pour trouver un repreneur.
Le cresson de fontaine est un héritage que la municipalité de Veules-les-Roses souhaite préserver.
" Les cressonnières de Veules existent depuis le XIVe siècle, expliquent les adjointes au maire Hélène Charlent et Claire Charles. Cette production fait partie de notre patrimoine. Nous n'envisageons pas sa disparition, les habitants y sont très attachés et les visiteurs repartent rarement sans leur botte de cresson vendue en direct tous les dimanches après-midi, près de la cressonnière. Installée dans un cadre magnifique, aux sources de la Veules. Celle-ci beaucoup de touristes qui s'intéressent à cette production peu connue ".
" Nous n'envisageons pas la disparition de ce patrimoine "
Le terrain de 5 478 m2 appartient à la commune et Patrick Mahieu avait un bail commercial dit bail 3-6-9 depuis son arrivée en 2006. Il produisait 32 000 bottes de cresson sur les 3 200 m2 qui étaient exploités. " Tout ce qui est produit dans la cressonnière est vendu. Il y a une vraie demande ", ajoute Claire Charles.
Prêt à entendre toute solution
" Et il y a sûrement la possibilité de développer les ventes auprès des restaurateurs de la région, de réfléchir à transformer le produit : velouté, pâtes, tapenade, pesto au cresson..., précise Hélène Chalent. Il existe de nombreuses recettes pour agrémenter le cresson. Nous sommes prêts à entendre toute solution car nous avons envie que le cresson perdure à Veules-les-Roses. À noter aussi que le service économie de notre communauté de communes Côte d'Albâtre peut aider les gens qui s'installent ".
Nombreuses interventions manuelles
Pour l'adjointe au maire, un maraîcher pourrait peut-être par exemple reprendre la cressonnière, après s'être formé à sa culture auprès de Monsieur Mahieu qui serait prêt à échanger sur son savoir-faire. Mais il existe également aujourd'hui une formation spécifique à la cressiculture. C'est une culture qui nécessite beaucoup d'interventions manuelles : la production du cresson commence vers la mi-septembre et se termine fin mai. En juin, tous les pieds sont arrachés à la main. Monsieur Mahieu n'utilise aucun produit chimique. Les semis de juin et juillet donnent des plants qui sont repiqués de façon échelonnée d'août à septembre. Les premières récoltes commencent dès la mi-septembre et durent jusqu'en mai de l'année suivante.
Une formation en cressiculture
La commune a pris des contacts avec les cressiculteurs de Normandie mais également de l'Essonne qui est le premier département cressiculteur de France (1 300 tonnes annuelles sur 16 hectares). Le parc naturel régional du Gâtinais, les conseils départementaux de l'Essonne et de Seine-et-Marne, le conseil régional d'Île-de-France et l'Association syndicale libre de la cressiculture essonnienne ont lancé la première formation à la cressiculture de France, portée par le Centre de formation pour la promotion agricole (CFPPA) de Brie-Comte- Robert (Seine-et-Marne). Cette formation est ouverte à tous. Son objectif est de permettre l'installation de producteurs hors cadre familial.
Un alicament depuis des siècles
D'après une étude américaine conduite par des chercheurs d'une université du New Jersey, le cresson de fontaine serait l'aliment le plus sain au monde ! La petite plante a des qualités reconnues : fort pouvoir anti-oxydant, excellente source de vitamines A, K, C, B2, B6, B9, de calcium, de fer, de manganèse... Elle contient aussi de nombreux oligo-éléments et acides aminés essentiels. Le cresson est utilisé comme alicament depuis des siècles. Il serait dommage de s'en priver !
Le cresson est utilisé comme alicament depuis des siècles.
Grâce à ses nombreuses sources, le département de Seine- Maritime fut un grand fournisseur de cresson pour la Région parisienne. Avant l'arrivée des endives et des salades importées, le cresson, qui appartient à la famille des brassicacées (ex-crucifères), était la seule salade d'hiver.
Les candidats intéressés ou qui souhaitent avoir des informations complémentaires peuvent se faire connaître auprès de la mairie de Veules-les-Roses.•