Aller au contenu principal

Un groupe d'agriculteurs lancent un cri d'alarme

Face notamment à l'inertie des responsables politiques face aux distorsions de concurrence qu'ils subissent, des agriculteurs du Grand Bassin parisien, lance un appel au sursaut pour sauver l'agriculture française.

Le collectif déplore le manque de considération et l'incurie de la classe politique vis-à-vis des agriculteurs.
Le collectif déplore le manque de considération et l'incurie de la classe politique vis-à-vis des agriculteurs.
© M. B./Actuagri

Ils sont producteurs de grandes cultures, maraîchers, éleveurs du Grand Bassin parisien, ils se disent agriculteurs de terrain. Le 11 septembre, ce groupe d'agriculteurs a lancé un cri d'alarme dans une brasserie parisienne, Les Insouciants, sise boulevard Saint Germain. Ce lieu n'a pas été choisi par hasard tant ce collectif déplore le manque de considération et l'incurie de la classe politique vis-à-vis des agriculteurs. Ces politiques qui tiennent souvent un discours en phase avec leurs préoccupations mais qui ne font rien. À défaut des politiques, ces agriculteurs entendaient s'adresser à l'opinion publique pour la sensibiliser aux conséquences qui ne manqueront pas de se produire pour l'alimentation des Français. " En 30 ans, la France a perdu plus d'un tiers de ses fermes : nous étions 1,1 million d'exploitations en 1988, nous ne sommes plus que 390 000 aujourd'hui. Chaque jour, plus de 200 fermes ferment leurs portes (...). D'ici 2030, 45 % des agriculteurs actuels seront partis à la retraite, sans relève assurée ", déplorent-ils. Et si rien n'est fait, notre pays ira chercher son alimentation ailleurs. C'est déjà le cas pour 75 % du blé dur, un fruit et légume sur deux, 55 % de la viande ovine, 45 % des poulets, 22 % de la viande bovine... À terme l'agriculture française connaîtra alors le sort du textile, de la sidérurgie et peut-être de l'automobile...

Nécessaire simplification

Si la France perd de sa compétitivité, c'est que ses agriculteurs sont soumis à des règles environnementales excessives auxquelles échappent les agriculteurs non seulement des pays tiers, mais également ceux de nos voisins européens. Conséquence : des pertes de rendement importantes. Par exemple " l'interdiction de l'acétamipride pour lutter contre la jaunisse va me faire perdre 50 % de mon rendement betteravier ", déplore l'un d'eux. " Quid de l'avenir de la betterave en France ? ", s'interroge-t-il. Alors que la molécule est autorisée chez les autres pays de l'Union européenne. En outre l'accès aux facteurs de production leur est compté, qu'il s'agisse du retrait de molécules chimiques, de l'irrigation excessivement encadrée ou du frein permanent aux biotechnologies. Sans parler du coût de la main-d'œuvre, et des contingents d'importation que l'Europe accorde régulièrement à des pays tiers. Le dernier en date, l'accord du Mercosur ne respecte aucune des règles environnementales et sanitaires exigées des agriculteurs européens. Ces agriculteurs en appellent à la simplification des règles : " laissez-nous produire et travailler tranquillement ", à l'égalité de concurrence : " on ne peut ouvrir la porte à tout ce qu'on n'a pas le droit de faire ". À terme, c'est le renouvellement des générations qui est compromis et l'avenir de l'agriculture française, ont-ils insisté à plusieurs reprises.•

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

De g. à d. : Bruno Ledru, président de la FNSEA 76, Jérôme Malandain, président de JA 76, Romain Loiseau, président de JA 27, Amaury Levesque, président de la FNSEA 27.
Mobilisation réussie à Rouen... en attendant Bruxelles

Excédés par les annonces du président Macron sur le Mercosur et par la décision européenne de taxer les engrais importés, les…

Dès le 1er janvier 2026, le Macf va provoquer une explosion des coûts de production, déjà intenables des engrais.
Prix des engrais : la FNSEA lance un cri d'alerte

La FNSEA exige le report d'urgence de la nouvelle taxe européenne de Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (Macf) et…

25 % de la viande consommée a été importée.
Viande bovine : des échanges commerciaux à contre-courant

En France, les importations de viande bovine diminuent, les exportations augmentent alors que la production décline toujours.…

Pour la deuxième année consécutive, le constructeur a apporté des ajustements sur sa barre de coupe Varifeed.
Varifeed New Holland : gagner en simplicité et en efficacité

Le constructeur américain apporte de nouveaux ajustements sur sa barre de coupe Varifeed à tablier variable. Avec la volonté…

Journée lait du 13 novembre à Bois-Guillaume.
Le bien-être de l'éleveur, un enjeu-clé

Face aux défis croissants du renouvellement des générations, la section laitière de la FNSEA 76 organise, le jeudi 13 novembre…

NatUp et sa filiale Lunor lancent un nouveau produit à destination de la restauration collective et des GMS.
Pomme de terre : un nouvel outil industriel sur le territoire

Le nouvel atelier Lunor tourne maintenant depuis un mois. Quinze personnes recrutées avec la collaboration de France Travail y…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole