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Trois trackers solaires pour réduire la facture énergétique

À Grigneuseville, Sophie et Olivier Blondel produisent et autoconsomment une part de l'électricité de leur exploitation grâce à trois trackers solaires. Un investissement conséquent mais qui est bien adapté aux besoins et s'est avéré rentable dès la première année.

" Cet investissement était tout simplement vital pour mon exploitation ! " Éleveur de porcs et transformateur à Grigneuseville, Olivier Blondel ne regrette absolument pas son choix. Depuis mai 2023, son exploitation, La ferme d'Hermesnil, profite de la production d'électricité de trois trackers solaires installés à proximité de sa charcuterie.

Ce choix, celui qui se cache derrière la marque J'adore le cochon l'a fait, comme d'autres, alors que le coût de l'énergie explosait. Pourtant, c'est dès 2019 qu'il s'est penché sur la question. À l'époque, il nourrit son idée d'autonomie. " Quelques collègues l'avaient fait, alors je me suis renseigné, raconte l'exploitant agricole. Mais le retour sur investissement était alors sur 11 ans. Et cela supposait plus d'encours, et aussi d'apprendre un nouveau métier... ". Le dossier est alors mis de côté.

Un retour net dès la première année

Il ressort des tiroirs en 2022 avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, dont les conséquences sur le coût de l'énergie ont été quasi immédiates. Et en septembre, l'éleveur signe pour l'installation de trois trackers de 22 kWc chacun pour un investissement total de 165 000 euros. À point nommé. Car fin 2022, le contrat d'électricité négocié par le groupement Cooperl arrive à échéance. " Avec le nouveau tarif, je voyais ma facture passer de 15 000 à 120 000 euros par an, s'étouffe Olivier Blondel. Et même après une renégociation, nous étions toujours sur un tarif multiplié par huit... "

À ce tarif, le retour sur investissement n'est plus le même. Mis en service le 1er mai 2023, les trackers ont produit en huit mois (jusqu'à fin décembre 2023) l'équivalent de 25 000 euros d'électricité au tarif renégocié. " Avec des annuités à 17 000 euros, cela m'a fait un retour net (ou plus exactement une économie nette, NDLR) de 8 000 euros dès la première année ", sourit Olivier Blondel.

Un cycle de production adapté

Le choix du tracker peut toutefois poser question. Au regard du nombre de bâtiments que compte l'exploitation de Grigneuseville, les panneaux photovoltaïques sur toiture auraient pu paraître plus pertinents. " J'ai de la toiture, c'est vrai. Mais ce sont beaucoup de vieux bâtiments, et pas forcément bien exposés. Et il y avait aussi la question de l'assurance, notamment pour un bâtiment de stockage de lin ".

Surtout, le cycle de production des panneaux photovoltaïques ne collait pas bien aux besoins de l'exploitation. " L'avantage du tracker, c'est qu'il produit dès le matin. Pour de l'auto-consommation, c'est l'idéal ", explique encore l'agriculteur. Surtout dans le cadre de son exploitation, où la charcuterie représente un poste d'énergie important toute la journée. De plus, bien qu'un peu plus chers, les trackers, alignés au soleil, bien aérés récupérant la lumière sur les deux faces produisent 30 à 40 % de plus que des panneaux photovoltaïques sur toiture, à surface équivalente (voir encadré).

Une emprise au sol négligeable

Le surplus de production est revendu au petit tarif de 11 cts du kWh (contrat en cours de rediscussions). L'emprise au sol est négligeable : 18 m² au total pour les trois trackers. Et les cultures au pied sont possibles. L'ombre portée existe mais a un impact minime avec une hauteur de 12 m en poste haut. Seul le vent apporte son inconvénient. Les trackers sont, en effet, automatiquement mis à plat à partir de rafales à 40 km/h, par mesure de sécurité. " Ils sont à plat mais produisent tout de même, nuance Olivier Blondel. Simplement, ils ne sont plus face au soleil. " À noter aussi, les trackers ne peuvent nullement être employés comme postes de secours. En cas de coupure sur le réseau électrique général, ils sont immédiatement mis en sécurité.•

 

Quelle technologie privilégiée ?

Sophie et Olivier Blondel ont confié les travaux d'installation à l'entreprise OKwind, basée à Rennes, connue dans le milieu de l'élevage de porcs et conseillée par la coopérative porcine. Le modèle de tracker installé est le TREA 40 000, un bi-axes et bi-faces : bi-axes pour être constamment perpendiculaire au soleil, et donc avoir une production maximisée, stable et linéaire toute la journée ; bi-faces pour capter la lumière indirecte (ou diffuse). Ces deux caractéristiques permettent au tracker d'être plus performant que des panneaux photovoltaïques sur toiture. Chacun des trackers solaires a une surface photovoltaïque de 117 m2, une puissance maximale de 22,8 kWc et produit en moyenne sur une année 40 000 kWh. Son empreinte carbone annoncée est de 24 g de CO2 émis par kWh produit.

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