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Travailler avec le monde agricole

Concilier accueil des visiteurs, préservation des paysages et cadre de vie des habitants est l’objectif du label Grand Site Falaises d’Étretat – Côte d’Albâtre qui pourrait voir le jour en 2024-2025.

la labellisation permettra de protéger les falaises, de préserver  les paysages tout en considérant les activités économiques et le bien-vivre des habitants
Selon Florence Thibaudeau-Rainot, la labellisation permettra de protéger les falaises, de préserver les paysages tout en considérant les activités économiques et le bien-vivre des habitants.
© Catherine Hennebert

Le 20 juillet, le président du Département, Bertrand Bellanger, s’est déplacé à Étretat pour une visite de travail dans le cadre de l’Opération Grand Site (OGS) mise en œuvre depuis 2013. Il était accompagné de Florence Thibaudeau-Rainot, première vice-présidente de la collectivité territoriale, déléguée à ce sujet. En présence du maire, André Baillard, cette visite a permis de présenter les problématiques liées au contexte touristique de la ville d’Étretat, de faire un point sur la restauration du site dans le cadre de l’OGS et sur l’aménagement du sentier du littoral de la falaise d’Amont.

« Avec cette labellisation, pas question de mettre le territoire sous cloche. Elle permettra de protéger les falaises, de préserver les paysages tout en considérant les activités économiques et le bien-vivre des habitants », précise Florence Thibaudeau-Rainot.

L’élue crois beaucoup à l’aboutissement de cette démarche qui a débuté il y a dix ans. « À la demande du ministère de la Transition écologique, notre schéma de mobilité a été réalisé en 2018. À titre d’exemple, il a permis la mise en place d’un trajet quotidien en train Paris-Étretat, diminuant ainsi le nombre de voitures qui approchent la petite station. Notre plan paysage a été fait en 2020. Aujourd’hui nous sommes sur la mise en place du schéma de gouvernance, la structure de gestion qui nous permettra d’aller chercher des financements pour nos actions. Notre dossier a été qualifié de “grande qualité” au ministère. Il a fait l’unanimité ».

Près de 700 structures agricoles

En 2012, la mairie d’Étretat alerte sur une hyperfréquentation de la petite station balnéaire. L’État lui demande de s’engager dans une démarche Grand Site de France.

Entre 2012 et 2015, une étude est réalisée par les services du Département. Le périmètre est fixé, il s’étend de Saint-Jouin-Bruneval jusqu’à Fécamp et concerne 13 communes.

« Un programme d’actions de renaturation autour des 13 communes a été rédigé. La Chambre d’agriculture est partenaire. Il ne s’agit pas de rajouter des contraintes supplémentaires aux agriculteurs mais de travailler avec le monde agricole car ce sont les agriculteurs qui façonnent les paysages », précise l’élue.

Une rencontre organisée par la Chambre de Seine-Maritime avec les agriculteurs concernés a permis de repérer les interrogations et les craintes de ces derniers : « Il y avait beaucoup de confusion par rapport à tout ce qui existe par ailleurs, en particulier la loi Littoral. Il y avait aussi des interrogations sur les problèmes de circulation fortement ressentis lors de la haute saison touristique, des questions autour de l’acceptabilité des projets agricoles, sur la conciliation entre un paysage plus bocager et l’activité agricole, sur la valorisation des productions… », explique Valérie Génouville, cheffe de projet territorial Rouen-Seine, coordinatrice départementale Territoire et Environnement 76.

Un guichet unique agricole

L’idée a donc été d’organiser un voyage d’études avec les agriculteurs et les élus pour découvrir l’expérience du Grand Site des Deux Caps Blanc-Nez, Gris-Nez, labellisé en 2011, et qui a 80 % du territoire concerné par l’activité agricole.

Un guichet unique agricole a aussi vu le jour, initié par la volonté d’avoir un lieu de coordination en amont qui ne remplace pas l’instruction officielle et réglementaire mais qui permet à une structure agricole de présenter son projet bien avant son démarrage. Cela permettra d’avoir une vision claire de l’ensemble de la réglementation qui s’applique, éventuellement des points de vigilance et des pistes sur la façon dont l’agriculteur peut conduire son projet.

Une douzaine de projets agricoles ont été travaillés et présentés : nouveau bâtiment d’élevage ou de stockage, atelier de transformation… Le rôle de la Chambre est sur deux niveaux : le service urbanisme donne son avis sur les contraintes dans le cadre du projet et le service bâtiment conseille sur la réalisation du permis de construire.

« L’idée est de faire bénéficier l’agriculteur d’un accompagnement concerté le plus en amont possible du projet pour mieux l’orienter vers une bonne intégration dans le paysage remarquable du site », explique Florence Thibaudeau-Rainot.

« Mixité des usages »

L’aménagement du sentier du littoral entraînera forcément un empiètement sur les terres agricoles et des conséquences sur les revenus. Les agriculteurs alertent sur ce point et la vice-présidente précise que c’est un sujet à l’ordre du jour.

« Nous souhaitons aussi travailler sur la mixité des usages pour éviter des comportements irrespectueux de visiteurs qui traversent les champs, ne respectent pas les clôtures, abîment les cultures », ajoute-t-elle.

Face à ces comportements d’incivilités et afin de protéger leur paysage, les communes cherchent des solutions. À titre d’exemple, une convention a été signée entre la commune de Bénouville et le Gaec de la Valleuse du Curé qui a proposé de mettre à disposition sa plateforme de stockage entre les mois de mai et d’octobre. « Dans notre petit village, cela nous permet de proposer une trentaine de places de stationnement à des voitures et camping-cars durant la saison touristique », explique le maire Jean-Pierre Leduc.

« Je souhaite aussi que l’on travaille avec le monde agricole sur le développement de l’agritourisme à la ferme et la vente de produits fermiers pourquoi pas estampillés Grand Site », ajoute Florence Thibaudeau-Rainot.

Espoir de projets plus collectifs

Pour la Chambre d’agriculture, « l’intérêt de développer une marque locale en s’appuyant sur la notoriété du Grand Site fait souvent partie des envies des élus. Il faudrait le travailler avec les agriculteurs mais aujourd’hui il n’y pas encore de cadre pour que ceux-ci soient contributaires et partie prenante en termes de propositions. Nous espérions pouvoir rassembler et travailler sur des projets plus collectifs. Pour le moment cela reste un projet », regrette Valérie Génouville.

Une fois toutes les étapes validées par le ministère, la demande de labellisation se fera à partir de 2023 avec un espoir de labellisation en 2024-2025. Elle sera alors valable pour six ans. •

 

Un grand site de France c’est quoi ?

  • C’est la restauration et la préservation du paysage
  • C’est protéger le patrimoine bâti, la culture locale, l’activité agricole
  • C’est gérer la fréquentation touristique
  • C’est proposer un accueil de qualité
  • C’est mettre en place des mesures qui bénéficient au développement local
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