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Stocker son grain et produire de l’électricité en même temps

Dans l’Aube, 17 agriculteurs se sont associés pour construire des bâtiments avec toiture dotée de panneaux photovoltaïques. Un investissement en partie mutualisé qui a permis à Benoît Lévêque, agriculteur, de sécuriser son projet

Benoît Lévêque a investi 158 000 euros au moyen de prêts bancaires remboursables sur 10 et 15 ans : une partie du financement est prise en charge par la SAS qui regroupe les 17 agriculteurs.
© Émeline Durand

Le stockage prévu pour le grain ne suffisait plus. Il fallait à Benoît Lévêque, agriculteur de 42 ans à Villeneuve-au-Chemin (10), réfléchir à une nouvelle solution pour le faire évoluer. C’est en menant ses recherches qu’il tombe sur un concept qui le séduit : installer sur un bâtiment neuf une centrale photovoltaïque. Et le faire en collectif, pour réduire ses coûts. « J’ai découvert Agrisoleil, un collectif d’agriculteurs en Haute-Vienne qui se fédèrent en SAS dans une démarche de construction collective pour mutualiser les coûts. J’ai vu dans cette démarche la possibilité de monter un projet de façon sécurisée, en s’appuyant sur la force du faire ensemble », décrit le secrétaire général de la FDSEA de l’Aube. Avec son offre de services Optim’ projets, le syndicat agricole s’est en effet engagé en 2019 à accompagner les porteurs de projets dans l’optimisation de leurs ressources et notamment par les énergies nouvelles.

Entre 25 et 30 % d’économies

Particularité de l’initiative : les bâtiments – à deux exceptions près – sont tous identiques, de même forme et de même taille : un hangar bipente de 650 m2, avec bardages sur trois côtés, doté d’une toiture sur laquelle sont installés les panneaux photovoltaïques d’une capacité de puissance électrique de 100 kilowatts-crête (kWc). La SAS finance la partie bâtiment, soit 116 000 euros pour le projet de Benoît Lévêque. Les agriculteurs investissent en propre dans l’achat du terrain et les aménagements, notamment le bardage. Benoît Lévêque, président de la SAS Optim’Agrisoleil, a investi  158 000 euros, au moyen de prêts bancaires remboursables sur 10 et 15 ans. « C’est de l’argent que je ne mets pas en propre et qui me permet de développer d’autres projets à l’avenir », apprécie l’agriculteur, qui a réceptionné son bâtiment neuf fin 2022.
L’achat, réalisé en collectif, permet aux porteurs de projets de négocier chaque poste de dépenses de façon mutualisée et d’économiser entre 25 et 30 % sur la facture totale. Benoît Lévêque apprécie aussi l’émulation du groupe, qui rassure. « Seul, je n’y serais pas allé. C’est intéressant de pouvoir s’appuyer sur le collectif et sur les expériences de chacun. Certains s’y connaissent dans la construction d’un bâtiment, d’autres dans les aménagements, cela fait gagner du temps et nous a permis d’éviter certains écueils auquel on peut être confronté quand on est seul ». La réussite de cette initiative réside aussi dans l’accompagnement du groupe d’agriculteurs par la FDSEA de l’Aube, en partenariat avec Agrisoleil.

Tarif fixe sur 20 ans

Pour entrer au capital de la SAS, chaque agriculteur a injecté 20 000 euros. Le remboursement des indemnités tout comme l’achat de l’électricité produite, sont intégralement gérés par la structure collective. Le tarif, fixe sur 20 ans, a été initialement arrêté à 9,77 centimes du kilowatt-heure. Chaque bâtiment appartient à la SAS pendant 30 ans. Une fois l’emprunt contracté par la structure remboursé, l’agriculteur percevra des dividendes, résultat de la production des centrales photovoltaïques.
Benoît Lévêque a fait ses calculs : d’ici 15-20 ans, il pourrait toucher environ 10 000 euros par an. Un complément de revenu qui sera sans doute le bienvenu au moment de la retraite. D’ici là, le stockage de 400 et 350 tonnes de céréales et chanvre sous son bâtiment devrait générer à l’agriculteur aubois un retour de prime de stockage de 8 500 euros par an. Peut-être davantage selon la quantité de chanvre supplémentaire qu’il envisage potentiellement de stocker. •
 

 

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