La diversité des cidres pour imaginer de nouveaux horizons
Sortir du folklore, chercher de nouveaux créneaux commerciaux, de nouveaux consommateurs, de nouveaux conditionnements.
Sortir du folklore, chercher de nouveaux créneaux commerciaux, de nouveaux consommateurs, de nouveaux conditionnements.
Aujourd’hui, on voit apparaître une multiplicité des signatures dans le monde du cidre. Ces mentions valorisantes cherchent à mettre en avant un territoire, une identité. Pour Claire Sophie Haas, directrice marketing chez Agrial, branche boisson Eclor, « Le travail de signature est important car il permet de personnaliser le produit. Donner des signatures au cidre permet d’offrir aux consommateurs des goûts plus larges pour que chacun s’y retrouve à des moments différents de la journée ».
La signature de la maison Sassy, « Cidre contemporain made in Normandy », met en avant un savoir-faire de la Normandie tout en donnant un coup de jeune : « nous nous appuyons sur les modes de consommation urbains et contemporains pour insuffler de la modernité à nos créations », explique Pierre-Emmanuel Racine-Jourdren, co-fondateur de la Maison Sassy qui a installé le cidre sur les terrasses parisiennes. Le Breton, Joran Le Stradic, a installé l’univers du cidre au pays de la bière, à Bruxelles, en ouvrant sa Cidrothèque. « Je suis allé chercher des consommateurs de bières qui découvrent la diversité des cidres ».
Pour Damien Lemasson, des cidres Lemasson dans la Manche, « La diversité et la pluralité sont des atouts majeurs du cidre pour imaginer de nouveaux horizons. C’est un monde infini qui attise la curiosité et suscite l’intérêt. Cette diversité commence à être connue et reconnue dans le secteur de la restauration et des cavistes. Moins en grande distribution où il y a encore un gros travail à faire. Comme l’a fait le monde de la bière il y a quelques années ».
L’AOP reste le signe de qualité le plus exigeant
Mais Marie-Agnès Hérout, membre de l’Inao, dit : attention face à cette multiplicité des marques et rappelle que l’AOP reste le plus exigeant de tous les signes de qualité. « C’est une démarche volontaire très réglementée qui répond à des règles communes contrôlées et contrôlables. L’AOP est la reconnaissance d’un savoir-faire dans une région bien déterminée, avec des pommes qui ont de vraies qualités organoleptiques, une fermentation et une prise de mousse naturelle. C’est un gage d’authenticité. Face à la multiplicité des marques je dis attention au marketing d’opportunité ».
Aujourd’hui, 33 % des cidres sont commercialisés sous signes de qualité : à l’AOP s’ajoutent l’IGP (Cidres de Normandie par exemple) et le bio. 30 % des surfaces de vergers sont en bio. Par exemple, les cidres du Perche reconnus par une AOP en 2020 sont 100 % bio. Mais en aucun cas, le bio protège les qualités organoleptiques des cidres. Seule l’AOP les protège.