Aller au contenu principal

Quelles solutions pour protéger les semis des corvidés ?

Les corvidés ont réalisé d’importants dégâts sur les semis en 2020. Selon Arvalis, plusieurs éléments peuvent expliquer ce problème. Quelques conseils pour lutter contre ce fléau.

file-alt-63339
Les corvidés, ici des corbeaux freux, peuvent remettre en cause la culture.
© Arvalis

En France en 2018, la quasi-totalité de la sole de maïs bénéficiait d’une protection à l’aide de thirame (Gustafson) associé ou non à du thiaclopride (Sonido). En 2019, le thiaclopride n’était plus disponible mais le thirame, pour sa dernière année d’utilisation, couvrait encore environ 75 % de la sole de maïs. En 2020, sans thiaclopride et sans thirame, seul le produit Korit 420FS à base de zirame était disponible. Ce produit était néanmoins très peu répandu avec seulement 3 à 5 % des surfaces concernées par cette solution… Soit plus de 95 % de la sole à découvert et ne bénéficiant d’aucune spécialité ayant des propriétés répulsives face aux corvidés.

En 2020, les semis ont souvent été réalisés dans des conditions sèches. Lorsque le lit de semences est sec ou motteux, l’accès aux graines et plantules est grandement facilité ce qui augmente la capacité des corvidés à réaliser des dégâts de plus grande ampleur.

 

Evolution de la population

La question de l’évolution de l’abondance des populations de corvidés est souvent posée, mais le corbeau freux connait une baisse de population évaluée à -36 % au cours des 18 dernières années, la corneille noire connait une stabilité et le choucas des tours semble connaitre un déclin de l’espèce sur le long terme d’après vigienature.fr.

A défaut de disposer d’une solution complètement satisfaisante pour la protection des semences et plantules de maïs, la seule réponse est de mettre en œuvre une protection intégrée avec la combinaison des quelques leviers disponibles. Le corbeau freux et la corneille noire sont classées parmi les espèces nuisibles. La réglementation nationale relative à la régulation des espèces nuisibles autorise le piégeage (toute l’année) et le tir (à certaines périodes de l’année) dans la plupart des départements.

 

Eviter les semis en décalé et sur des sols motteux

L’adaptation des pratiques agronomiques peut contribuer à abaisser l’exposition des jeunes plantes aux attaques de corvidés sans pour autant garantir l’absence d’attaques : la date de semis ; grouper les semis permet de diluer les attaques de corvidés dans le paysage. Il convient donc d’éviter tant que possible les semis décalés dans l’espace et dans le temps.

Une parcelle de maïs isolée géographiquement ou dans le temps (semis tardif par exemple) aura toutes les chances de concentrer les individus, et donc les dommages. Il vaut mieux éviter les préparations en conditions trop sèches pour ne pas avoir des sols motteux ou soufflés, conditions favorables aux dégâts d’oiseaux, tout en évitant de semer trop tôt après le labour (en sol limoneux). Un compromis doit être trouvé pour satisfaire ces conditions pouvant parfois être antagonistes.

Autre conseil : rappuyer correctement la ligne de semis : lorsque les oiseaux ont le choix, des différences sont notables selon le type de préparation de sol et le type de semoir. Si les conditions le permettent (selon le type de sol, la période de semis, la météo annoncée…), privilégier un semis profond (4-5 cm ou plus profond). Les dégâts seront ralentis à défaut d’être empêchés.

A l’inverse, certaines situations seront plus favorables aux attaques de corvidés : faible vitesse de levée du maïs (conditions climatiques défavorables, semis profond, sol argileux) et croissance ralentie jusqu’au stade 4-5 feuilles, situations favorables à l’activité biologique du sol et la présence de macrofaune du sol (techniques culturales sans labour, semis sous couvert, présence de résidus et de graines, apport de fumier…) dont des ravageurs telluriques.

Il existe une solution pour protéger le maïs contre les attaques de corvidés : le produit Korit 420FS (traitement de semence, substance active : zirame) est homologué et disponible pour les prochains semis (date de fin d’approbation UE : 30/4/2021, le calendrier d’une éventuelle prolongation ou d’un éventuel retrait n’est pas connu à ce jour).

 

Le Korit 420FS présente un intérêt

Cette spécialité commerciale peut donc être utilisée pour protéger les semences des parcelles exposées à un risque d’attaque de corvidés. Sur le plan technique, les essais réalisés par Arvalis ont permis de démontrer l’intérêt corvifuge du produit Korit 420FS : les semis protégés avec Korit 420FS sont nettement mieux protégés que les semis disposant uniquement d’une protection fongicide (Inlfux xl) ou fongicide + insecticide (Influx xl + Force 20CS).

Korit 420FS présente donc un intérêt technique à un niveau comparable aux solutions à base de thirame (désormais non disponibles) même si le niveau de protection demeure partiel, voir largement insuffisant lorsque les populations de corvidés sont trop abondantes et que les conditions agronomiques et climatiques sont favorables aux attaques d’oiseaux.

Aucune autre solution disponible à ce jour – autorisée pour l’usage corvifuge ou n’importe quel autre usage permettant une mise en marché – n’a démontré à ce jour un intérêt technique dans les essais d’Arvalis pour la protection contre les attaques de corvidés.

Tirs des corvidés : agir dès maintenant

Alors que les premiers semis ont été réalisés, la pression des corbeaux semble déjà très importante cette année. La régulation à tir doit donc être maintenue. Pour mémoire, Le corbeau freux et la corneille noire peuvent être détruits à tir entre la date de clôture générale de la chasse et le 31 mars au plus tard, sur autorisation individuelle délivrée par le préfet entre la date de clôture générale et le 31 mars au plus tard et au-delà du 31 mars sur des terrains consacrés à l’élevage avicole.

Le tir du corbeau freux peut s’effectuer, sans être accompagné de chien, dans l’enceinte de la corbeautière ou à poste fixe matérialisé de main d’homme en dehors de la corbeautière. Le tir dans les nids de corbeaux freux ou dans les nids de corneilles noires est interdit. Le corbeau freux et la corneille noire peuvent également être piégés toute l’année et en tout lieu.

Attention, les demandes d’autorisation individuelle de destruction à tir d’animaux susceptibles d’occasionner des dégâts - saison 2021 sont désormais accessibles uniquement par voie dématérialisée. Une fois l’instruction réalisée et la demande validée, l’autorisation sera disponible via une attestation téléchargeable ; cette attestation, à imprimer par vos soins, sera à présenter en cas de contrôle pour l’ensemble des participants à l’action.

Vous devrez retourner, avant le 30 juin 2021, les prélèvements réalisés par espèce, y compris en cas de prélèvement nul, par mail à l’adresse suivante ddtm-strm-bnbsf@seine-maritime.gouv.fr ou par téléphone au 02.35.58.53.61.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

Jean Puech d'Alissac.
"JA 76 aura le plaisir d'accueillir les Terres de Jim en 2025"

JA 76 a remporté il y a quelques semaines l'organisation des Terres de Jim 2025. Jean Puech revient sur la candidature du…

Mini et maxi-matériel agricole au gymnase Champlain à Yerville

L'exposition "L'agriculture une passion même en miniature" fera son grand retour sous le gymnase Champlain à Yerville dimanche…

Le nouveau conseil d’administration comprend désormais 37 membres. Jérôme Malandain a été élu président, tandis que Justin Lemaitre a été reconduit dans son mandat de secrétaire général.
JA 76 : une nouvelle équipe et un projet enthousiasmant

Vendredi 23 février, les Jeunes agriculteurs de Seine-Maritime ont convié tout leur réseau et leurs partenaires au théâtre…

Une chasse aux œufs à la ferme du Chêne

Samedi 30 mars aura lieu une chasse aux œufs organisée par JA 76 à la ferme du Chêne à Allouville-Bellefosse.

« C’est une passion pour nous de participer aux concours »

Adhérent à l’AS76, Corentin Godefroy, polyculteur-éleveur lait à Saumont-la-Poterie, est accompagné et suivi par le centre de…

Opération de jugement des agneaux par Pascal Canterel et Pierre Gomont.
Un beau succès pour le Forum des races à viande

Le concours dit « de Rouen » a eu lieu le lundi 18 mars. De nombreux éleveurs bovins et cinq éleveurs ovins…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole