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Pour quelques centimes de plus

Confrontés à des hausses de charges, et un manque de transparence dans la filière, les producteurs d’œufs demandent une application pleine et entière de la loi Egalim. Il en va de leur survie.

À l’appel de la section avicole de la FNSEA 76, partagé par toutes les FDSEA des Hauts-de France et de l’Eure, les producteurs d’œufs se sont retrouvés, le jeudi 2 février, dans les rayons de deux enseignes de la grande distribution, au Carrefour de Barentin et au Leclerc de Neufchâtel-en-Bray.
Par cette action, conduite symboliquement le jour de la Chandeleur, la trentaine d’éleveurs présents, ont souhaité expliquer, aux directeurs et aux consommateurs, la situation qu’ils traversent depuis un an. Car de l’aveu des plus anciens, « jamais nous n’avons connu une telle situation. On perd de l’argent en produisant, ça ne peut plus durer », lâche un éleveur de poules pondeuses bio. Tous les segments, du bio au plein air, en passant par le label, connaissent la même dynamique dangereuse.

Une offre non pourvue par un manque d’œufs qui s’accentue

Après l’envolée continue du prix de l’aliment lié à la hausse des matières premières, ce sont les autres charges qui explosent : les poussins, la main-d’œuvre, les matériaux et bâtiments, les taux bancaires, les assurances, et surtout l’énergie (gaz et électricité).  
Dans ce contexte de flambée générale des coûts de production, les éleveurs demandent donc une totale application de la loi Egalim et une réelle prise en compte des coûts de production. Car aujourd’hui, si le prix des œufs payés à l’éleveur par les centres de conditionnement est partiellement indexé sur le prix de l’aliment des poules, les hausses des autres charges n’ont pas été répercutées, alors même que le marché manque globalement d’œufs. « La loi Egalim est censée nous protéger, en permettant la répercussion de nos hausses de charges sur le prix payé au producteur. Ça n’a pas été le cas en 2022, la loi doit être appliquée en 2023 », clame David Léger, membre de la section avicole de la FNSEA 76 et producteur d’œufs bio.
Les échanges avec les directeurs des magasins, ont permis d’expliquer cette situation et de rappeler l’urgence pour la grande distribution d’accepter des hausses lors des négociations commerciales annuelles en cours. Concrètement, explique Arnaud Toullic, nous demandons une revalorisation de quelques centimes : « 1 à 2 centimes pour les œufs plein air et 3 pour les œufs bio. Sans cela, nous serons incapables de produire et c’est encore un pan de notre souveraineté alimentaire qui s’effondrera ».  

Un besoin de transparence

Cette visite dans les rayons, a aussi permis de relever quelques aberrations, comme des œufs cages vendus à 16 centimes. « À combien est rémunéré l’éleveur avec un tel prix de vente ? », s’interroge Laurence Sellos, présidente de la section avicole de la FNSEA 76 devant le directeur du magasin Carrefour de Barentin.
La mobilisation, qui a rassemblé presque la totalité des éleveurs du département, témoigne des difficultés du secteur. Et maintenant, et avant la fin des négociations commerciales, les éleveurs veulent en savoir plus sur la répartition de la valeur ajoutée produite entre l’amont et l’aval de la filière. « On a besoin de savoir qui du conditionneur ou du distributeur confisque notre dû », conclut David Léger.

D’autres actions en préparation

De nouvelles rencontres avec la distribution, voire des actions syndicales pourraient être menées avant la date fatidique du 28 février, terme de la négociation commerciale annuelle. •
 

 

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