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Plusieurs pistes innovantes de valorisation de l’herbe.

L’énergie d’un agriculteur et l’implication du syndicat d’eau du Caux Central permettent aujourd’hui d’envisager de nouveaux débouchés pour l’herbe. Des programmes de recherche se mettent en place qui laissent espérer une valorisation de l’herbe dans le domaine des matériaux isolants mais également de la plasturgie et de la cosmétique.

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« Nous avons décidé de trouver des chercheurs qui pourraient étudier la possibilité d’utiliser l’herbe pour fabriquer de nouveaux matériaux », explique Patrick Auger.
© Pixabay

Patrick Auger est agriculteur à Sommesnil, associé avec son frère en polyculture élevage.

« Nous avons arrêté le lait il y a 12 ans et sommes passés à un atelier allaitant. Beaucoup de travail et de temps passé autour du troupeau sans rémunération correcte. Aujourd’hui nous diminuons le bétail et avons retourné certaines prairies. Mais on ne peut tout retourner. Je garde du bétail pour sauvegarder notre clos masure. La crise de l’élevage dure, la Normandie a perdu 95 000 hectares de prairies entre dix ans, en Seine Maritime ce sont 20 000 hectares, soit 14 % de la surface en herbe du département ».

En 2019, le comité de pilotage du syndicat d’eau du Caux Central et le collectif d’agriculteurs du captage d’Héricourt en Caux dont Patrick Auger est président décident de s’attaquer au retournement des prairies en trouvant de nouveaux débouchés rémunérateurs pour l’herbe.

 

Isolation

« Nous avons décidé de trouver des chercheurs qui pourraient étudier la possibilité d’utiliser l’herbe pour fabriquer de nouveaux matériaux. Nous nous sommes rapprochés d’UniLaSalle qui a une chaire industrielle agro-ressources et matériaux biosourcés » explique Patrick Auger qui a décidé de financer la première étude de faisabilité, avec le soutien de l’Ademe.

En décembre 2020, les premières conclusions de l’étude mettent en avant la certitude de pouvoir arriver à fabriquer un matériau isolant à base d’herbe.

« Une société belge Gramitherm a déjà mis au point un procédé de fabrication de panneaux isolants en fibre d’herbe. La fabrication se fait à partir d’herbe fraîche, récoltée et pressée. La cellulose récupérée est utilisée pour fabriquer le matériau, le jus part en méthanisation. Nous souhaitons partir plutôt de l’herbe sèche, foin ou enrubannage, pour obtenir un taux de cellulose plus important. C’est d’autre part plus facile à récolter, à transporter et à stocker »

 

Plasturgie

L’herbe semble pouvoir trouver sa place également dans le domaine de la plasturgie. Un contact a été pris avec l’association Codem qui travaille à la promotion de la construction durable et au développement des éco matériaux innovants. « Nous avons bénéficié d’une journée en laboratoire d’essai pour sortir un prototype de granulé d’herbe pouvant remplacer le plastique. Pour moi c’est la piste la plus intéressante. Nous avons rencontré des universités et des plasturgistes qui sont intéressées pour aller plus loin dans l’étude, notamment l’institut Carnot I2C ».

L’institut Carnot I2C qui regroupe 8 laboratoires normands a pour objectif de développer une chimie durable tournée vers la santé et le bien-être.

 

Cosmétologie

Une troisième voie est approchée, celle de la cosmétologie qui recherche de l’hémicellulose très pure pour la fabrication de produits de soin pour la peau. L’industrie cosmétique s’intéresse depuis des années aux ingrédients issus du végétal en alternative aux produits d’origine pétrochimique et animale.

« Arrive maintenant le moment de rechercher des financements extérieurs pour poursuivre les expérimentations, engager des études économiques et travailler sur l’élaboration d’un produit fini. Tout cela se fera s’il y a une vraie rentabilité à l’hectare d’herbe ».

Pour plus d’informations : syndicat@eaucauxcentral.fr

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