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Pas d’amélioration sur le front de la sécheresse

Pas moins de 92 arrêtés préfectoraux ont été pris fin mai pour les particuliers et pour les agriculteurs afin de limiter les usages de l’eau. Sans être catastrophique, la situation demeure cependant préoccupante.

© Shutterstock

« Nous prenons des mesures pour gérer la ressource en eau et éviter que la situation ne soit ingérable cet été », a déclaré la Première ministre, Élisabeth Borne, le 26 mai lors d’une visite dans une exploitation agricole située à Sandillon Loiret. Elle était accompagnée de la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin et du ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau. Tous les trois ont rencontré des agriculteurs et dressé un état des lieux de la situation. Ce département, comme une partie de la Vienne, du Rhône, du Sud Vendée, de la Charente-Maritime, de la Dordogne, des Bouches-du-Rhône et du Tarn est situé en alerte renforcée.

Certaines parties du territoire sont même déclarées en « état de crise », obligeant les autorités publiques (préfet et maires notamment) à limiter les usages de l’eau. C’est notamment le cas pour le Nord-Vendée, des zones nord de la Vienne, l’ouest du Loiret. Au total, ce sont plus d’une trentaine de départements français qui font l’objet de restrictions plus ou moins importantes dont 24 en alerte ou en crise. Si certains usages domestiques comme le lavage des voitures, le remplissage des piscines ou encore l'arrosage des pelouses et massifs sont interdits, les agriculteurs peuvent être touchés par des limitations d’usage, notamment l’irrigation. L’état de crise, le plus élevé avec un niveau 4 (contre 3 pour l’alerte renforcée ; 2 pour l’alerte et 1 pour la vigilance) prévoit notamment l’arrêt des prélèvements à des fins agricoles, réservant l’eau à des usages prioritaires : eau potable, santé, sécurité civile…

Calamités agricoles

La profession agricole est très inquiète de cette situation qui selon l’hydrologue et présidente de MayaneLabs, Emma Haziza, pourrait dépasser la sécheresse de 1976 : « la France s’oriente vers une sécheresse historique », a-t-elle indiqué. Invitée de France Info le 29 mai, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a elle aussi, souligné l’état de sécheresse de la France qui hypothèque les rendements en céréales, notamment ceux du blé. Élisabeth Borne, qui a donné consigne aux préfets, de « préserver au maximum la ressource en eau » a pris conscience de l’inquiétude des agriculteurs, notamment des éleveurs. Elle a assuré, que « partout où ça se justifiera nous activerons cette année le dispositif des calamités agricoles pour les fourrages » et annoncé l’ouverture, le 30 mai, du plan d’aide exceptionnelle de 400 millions d’euros (lire encadré) mis en place suite à la guerre en Ukraine et à l'envolée des prix de ces aliments. Elle a aussi rappelé le doublement de l'enveloppe (de 20 à 40 millions d'euros) à destination des agriculteurs désireux d'investir dans du matériel pour optimiser la consommation de l'eau, et les 100 millions d'euros supplémentaires mis à disposition des Agences de l'eau pour aider les filières agricoles à s'adapter ou créer des retenues d'eau. Après le Varenne de l’eau, le gouvernement va poursuivre le chantier de l’assurance récolte qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2023. •

 

300 millions d’euros débloqués

Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a annoncé le 30 mai, l’ouverture du « premier guichet pour soutenir les  éleveurs face aux effets du conflit en Ukraine ». Une première enveloppe de 308 millions d’euros est disponible. Elle vient compenser une partie des surcoûts d’alimentation animale des éleveurs et pisciculteurs de la France hexagonale (hors Corse). Elle sera complétée dans les prochaines semaines par deux autres dispositifs : un pour les filières en intégration et un autre pour les départements d'Outre-Mer et la Corse. Ce dispositif est  accessible par le dépôt d’un dossier sur le portail de FranceAgriMer et ce jusqu’au 17 juin 2022. Environ 100 000 éleveurs seraient concernés. Ceux-ci pourraient se voir attribuer une aide dont le montant varierait entre 1 000 et 35 000 euros par exploitation, en fonction de la dépendance à l’achat d’alimentation animale selon les trois niveaux. 
 

 

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