L’UNPT à la rencontre des producteurs de pommes de terre
Le 19 décembre à Bermonville, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) viendra à la rencontre des producteurs de Seine-Maritime. David Deprez, membre du bureau de l’UNPT, président de la section pommes de terre à la FNSEA 76 et producteur dans le département, explique l’objectif de cette réunion qui s’organise en partenariat avec la fédération agricole départementale.
Le 19 décembre à Bermonville, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) viendra à la rencontre des producteurs de Seine-Maritime. David Deprez, membre du bureau de l’UNPT, président de la section pommes de terre à la FNSEA 76 et producteur dans le département, explique l’objectif de cette réunion qui s’organise en partenariat avec la fédération agricole départementale.
Quel est l’objectif de cette réunion de terrain ?
« La réunion du 19 décembre sera l’occasion d’aller au contact des producteurs pour faire un bilan de la campagne 2022 et de parler de la campagne 2023. Des baisses de surfaces sont attendues pour 2023. Entre 2008 et 2020, il y a eu un fort développement de la pomme de terre. Depuis trois ans, nous vivons une stagnation et 2021 a été la première année de baisse depuis 15 ans. C’est la même chose dans les pays européens, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas. C’est un paramètre nouveau sur lequel nous allons échanger. Le débat sera libre avec le président de l’UNPT Geoffroy d’Évry et les élus nationaux et départementaux. L’objectif est d’échanger sur les différents sujets d’actualité : l’augmentation du coût de l’énergie, l’irrigation, l’explosion du prix des engrais et du prix des semences, l’augmentation du coût des matériaux de construction. Nous évoquerons également les démarches que nous effectuons avec les autres interprofessions auprès des pouvoirs publics.
C’est un moment pour écouter aussi les ressentis de chacun vis–à vis de notre travail au sein de l’UNPT, si nous sommes en phase avec nos collègues locaux. Nous n’aurons pas un discours béat mais nous voulons rester optimistes car la pomme de terre est une culture qui conserve encore de la rentabilité. Évidemment, en Normandie la pomme de terre a encore toute sa place. Nous sommes une région récente en matière de développement de la pomme de terre, il faut maintenir le cap. Cela sera notre message ».
Vous attendez beaucoup de questionnements sur l’augmentation des coûts de l’énergie et ses conséquences ?
« Oui bien sûr. L’UNPT a réalisé une enquête auprès des producteurs en France pour savoir quand les fins de contrats se profilaient et ce que les fournisseurs d’énergie leur proposaient. Pour 50 % d’entre eux, les contrats se terminent fin 2022 et la hausse moyenne annoncée correspond à une multiplication par six !
Ces hausses de tarifs absolument invraisemblables vont très certainement entraîner des prises de conscience sur certaines choses qui peuvent être mises en place sur les exploitations. Cela peut être quelques travaux d’isolation des bâtiments de stockage avec des matériaux plus modernes. Cela peut être également le changement du système de froid qui parfois est vieillissant. Il est peut-être temps de faire aussi un bilan thermique pour évaluer le niveau d’isolation. Bien sûr la grande question est de savoir si le coût de l’énergie est un phénomène structurel ou conjoncturel. Si cela se poursuit, il est clair que cela aura des répercussions sur la production française de pomme de terre ».
Vous aurez dans la salle des agriculteurs qui produisent tous de la pomme de terre mais qui vivent des situations très différentes
« Oui effectivement les situations sont différentes en fonction des productions. Pour la pomme de terre fécule, secteur qui est en difficulté, les prix 2023 vont sortir, ils pourront être communiqués. Pour le secteur de la transformation, un point sera fait sur l’évolution des surfaces et sur les contrats envisagés. Les industriels sont tous en demande de surfaces. Pour le secteur du frais, il est plus compliqué de prévoir. La consommation sur le frais est en baisse régulière. Cela interpelle la profession. Nous essayons de comprendre pourquoi. Quelques éléments de réponse pourront être apportés lors de cette rencontre. Les conditionneurs et la grande distribution font le constat que la fréquence d’achat ne diminue pas mais les consommateurs se tournent vers les petits conditionnements de 1 kilo à 1,5 kilo. Dans notre département, les producteurs devraient être intéressés par ces sujets-là.
Le marché à l’export pourra également être évoqué, avec un gros questionnement sur les prix pratiqués. Aujourd’hui, un producteur qui exporte vers l’Espagne ou les pays de l’Est est mieux rémunéré qu’en vendant sur le marché français. Nous sommes très dépendants de l’exportation et c’est pourquoi l’interprofession souhaite mettre en place une action de communication pour encourager les consommateurs à acheter en magasin. » •