L'endive, légume phare de l'hiver
Rencontre avec Pascal Prevost, maraîcher à Quincampoix. Il cultive ses endives en pleine terre sous serre non chauffée.
Pascal Prevost, installé depuis 1988, a d'abord commencé son activité à Saint-Saëns, puis a transféré son site de production à Quincampoix en 1993, pour des raisons de proximité avec ses débouchés : les marchés de plein-vent sur le secteur de Rouen. Le maraîcher travaille sur une surface de 2,20 hectares, en majorité sous serre, pour avoir des primeurs. Il produit une palette complète de légumes de saison, allant de l'aubergine aux tomates. Des fraises sont également produites sur l'exploitation. Toute sa production maraîchère est cultivée en pleine terre, en plein champ comme dans des serres non chauffées.
Laura, embauchée en CDI à temps plein sur l'exploitation, un apprenti et deux saisonniers, à raison de six à huit mois par an pendant les grosses périodes, accompagnent Pascal. Fort d'une carrière bien menée, le maraîcher est aujourd'hui satisfait et très fier de « pouvoir transmettre son métier » et de « former les jeunes ». En effet, plusieurs de ces anciens apprentis se sont installés en tant que maraîcher, et sa salariée prendra dans quelque temps le même chemin. Après plus de 30 ans d'activité, l'exploitant prendra sa retraite en 2024, les installations seront donc à vendre.
Une production traditionnelle
En saison hivernale, parmi ses légumes phares : l'endive. L'homme tient à disposition un panel de recettes pour bien savoir les cuisiner et/ou les accompagner.
« Contrairement à l'hydroponie (hors sol), nous sommes en production d'endives traditionnelle, en terre, sous serre non chauffée, explique le maraîcher. Les racines des endives sont plantées dans le sol, couvertes d'un voile, de paille et d'une bâche pour les protéger des périodes de gel ». Grâce à cette méthode de production, l'endive « est de qualité et plus douce, moins amer » en bouche. Il applique également du lithotamme, une algue naturelle pour assécher les racines. L'endive est récoltée à partir du mois d'octobre, cinq semaines après la plantation. « La racine est alors coupée et les premières feuilles sont retirées, indique Pascal Prevost. Ces déchets végétaux sont transformés en compost ». Puis de préciser : « La récolte se fait quatre fois par semaine, avant les marchés, pour avoir un produit qui soit le plus frais possible ».
Pour ses autres légumes telle que la mache, l'exploitant utilise des bâches biodégradables et alimente ses produits en eau à l'aide d'un distributeur en goutte à goutte pour limiter sa consommation en eau et pour réduire ses charges, l'eau étant son 4e poste de charge sur l'exploitation.
Marchés de plein vent et vente à la ferme
Pascal Prevost commercialise sa production sur les marchés de Sotteville-lès-Rouen (place de l'Hôtel de ville) les jeudis et dimanches, sur celui de Bonsecours le vendredi et celui de la place Saint-Marc à Rouen le samedi. Une vente à la ferme est aussi pratiquée le vendredi après-midi de 16 h à 18 h 30 depuis la crise sanitaire.