Le travail du sol robotisé se répand dans la plaine
Parmi les innovations en termes de désherbage, les robots se distinguent en offrant des solutions autonomes et précises pour le contrôle des mauvaises herbes. Amélioration de la productivité, réponse à un manque de main-d’œuvre et réduction des IFT sont promises. Quelques exemples.
Parmi les innovations en termes de désherbage, les robots se distinguent en offrant des solutions autonomes et précises pour le contrôle des mauvaises herbes. Amélioration de la productivité, réponse à un manque de main-d’œuvre et réduction des IFT sont promises. Quelques exemples.
Plus discrets que les ensembles tracteurs-semoirs ou tracteurs-bineuses, les robots sont tout de même de plus en plus visibles en plaine. Selon un observatoire publié par la chaire de recherche AgroTIC, environ 600 robots agricoles étaient en fonctionnement pour la production végétale en France en 2023 (contre 18 000 pour la production animale). À ce jour, ils sont en grande majorité utilisés dans les vignes ou en maraîchage, pour le binage, le désherbage ou la pulvérisation de précision.
Le FarmDroid, robot danois capable de semer et de désherber de manière autonome, importé sur le sol français par la société Stecomat, rencontre un certain succès. Celui-ci est équipé d’un châssis monté de deux roues parallèles à l’arrière et d’une roue directionnelle à l’avant. L’entraînement est électrique grâce à deux batteries alimentées par quatre panneaux photovoltaïques. Grâce à ses batteries, il peut fonctionner 24 heures/24, sur des surfaces allant jusqu’à 20 hectares.
Lors du semis, le Farmdroid enregistre la position de chaque graine, pour un désherbage ciblé et efficace. L’argument principal ? La recherche de diminution des indices de fréquence de traitement (IFT) grâce au désherbage. Des essais conduits sur l’une des fermes “Mont Blanc” du groupe sucrier Saint Louis Sucre ont montré (en 2021) qu’il était possible de diminuer l’IFT de « 70 % » selon les dires de Thomas Nuytten, directeur betteravier, sans perte de rendement constatée par rapport à une conduite conventionnelle. « Au final, il n’y a qu’un seul insecticide avant couverture. » Et d’ajouter que la réduction des intrants « s’inscrit dans la stratégie de transition vers l’agroécologie. On apporte une solution technique dans un contexte de réduction des homologations de produits phytopharmaceutiques. »
Le tracteur-robot AgBot
Plus récemment, le tracteur-robot AgBot, de la société néerlandaise AgXeed, est commercialisé depuis 2023. Celui-ci est dit « très polyvalent », et peut réaliser des opérations telles que le déchaumage, le décompactage et les semis. Il peut fonctionner de manière autonome 24 heures/24. Il est équipé de chenilles triangulaires et d’un moteur de 156 chevaux. Sa transmission associe un moteur thermique à une génératrice électrique, alimentant des moteurs électriques dans les chenilles. Cela lui permet d’atteindre une vitesse maximale de 13,5 km/h. Des relevages hydrauliques avant et arrière, ainsi que des prises de force électriques, permettent d’atteler divers outils agricoles.
Oz, le robot polyvalent
De son côté, la start-up française Naïo Technologies a développé plusieurs robots, dont Oz, conçu pour le maraîchage sur des surfaces de 1 à 10 hectares. Ce robot assure un débit de chantier d’environ 1 hectare par jour pour le binage des lignes de culture. Il offre une polyvalence en matière de fréquence de passage et s’adapte aux besoins spécifiques des exploitations maraîchères. « Il travaille sur la fréquence de passage et moins sur la puissance. Ce qui nécessite de prendre plus en amont le désherbage au stade plantules des adventices », précise le constructeur. Naïo propose également Orio, un porte-outil pour cultures légumières et grandes cultures.
Des prototypes dans les cartons
Dans la Vienne, la start-up en agritech Cyclair a récemment développé un robot agricole de désherbage autonome des grandes cultures, nommé GS007, basé sur l’intelligence artificielle. Celui-ci mesure 3 mètres d’envergure et évolue de manière autonome grâce à un système GPS RTK couplé à un lidar 3 et une caméra. Cette présérie possède une autonomie de 8 heures. Le rechargement se fait en basse tension sur une station de charge. Les batteries servent à alimenter les quatre roues motrices et directrices de l’engin. Pour le moment, le robot se concentre sur le désherbage mécanique en interrang. La start-up prévoir de faire évoluer la machine, avec un modèle de 6 mètres d’envergure pour travailler sur douze rangs. Elle développe également un prototype qui permettra de désherber le rang.•