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Irrigation
Le goutte-à-goutte enterré sur butte en pommes de terre de consommation

Optimiser l’arrosage en pommes de terre et en arboriculture c’est possible. C’est ce qu’explique Michaël Lesage, créateur de ML Irrigation, société spécialisée en micro-irrigation, micro-aspersion et lutte anti-gel sur vergers.

Après avoir travaillé dans une société d’irrigation spécialisée en rampes et enrouleurs, Michaël Lesage a été embauché par les Vergers de Séru à Ribemont (Aisne) où il a installé de l’irrigation goutte-à-goutte sur quelques centaines d’hectares. Une sérieuse compétence et un manque d’interlocuteurs sur le terrain le poussent à créer sa propre entreprise en 2020. Il s’installe à Fontaine-lès-Vervins et devant l’affluence de commandes, il emploie d’abord Luka, qui se charge de l’installation avec lui, puis, quelques mois plus tard, Margaux, qui gère l’administratif. « Dans ma spécialité, je suis l’un des seuls dans le Grand Nord de la France. Quand un client me contacte, il me donne les données de son forage et je fais la conception des surfaces et des cultures à irriguer, l’étude hydraulique et l’installation du matériel et je l’accompagne dans la mise en place ».

Le goutte-à-goutte enterré sur la butte

En installant des systèmes de goutte-à-goutte dans les pommes de terre de consommation, Michaël Lesage est au cœur des problématiques des agriculteurs. C’est pourquoi il a conçu une machine attelée à un tracteur de petite puissance, pour dérouler le goutte-à-goutte dans les buttes de pommes de terre enterré à 3 cm. « Toutes les machines actuelles sont plutôt fixes et quand vous plantez au GPS, s’il y a un trou ou un petit dévers, le GPS corrige et décale les buttes engendrant des vagues. Grâce à un système de translation, les tuyaux suivent la butte sans dévier. C’est unique au monde », explique le gérant. « L’arrosage goutte-à-goutte est donc optimisé à chaque plant de pommes de terre et le fait que la machine suive la butte et ne la casse pas, il n’y a pas de pommes de terre vertes », poursuit-il.
Au-delà du devis, de la livraison et de l’installation du matériel, Michaël Lesage propose un service d’accompagnement à ses clients. « J’explique comment on installe les raccords, je prends une demi-journée avec eux pour leur mise en route de son chantier ».

L’Irrigation pilotée sur le smartphone

ML Irrigation travaille avec différents partenaires pour l’achat de ses matériels (tuyaux, raccords, comptes, vannes…), notamment avec la société Netafim, spécialiste de l’irrigation. Le goutte-à-goutte est pré-percé avec un goutteur intégré. Lors de la conception du chantier d’irrigation, Michaël Lesage enregistre sur le logiciel Irricad l’image satellite du champ pour obtenir tous les dénivelés, et en fonction du débit du forage, il conçoit l’installation des cultures à irriguer. « Pour la fraise on est sur un espacement des goutteurs de 0,20 m, pour la pomme de terre de consommation de 0,40 et pour l’arboriculture, c’est plutôt 0,50. Il existe tout un panel de débits différents. La pomme de terre a un débit plus bas ce qui permet d’avoir un temps d’arrosage plus long et plus homogène au niveau de l’arrosage », cite-t-il en exemple. « Tous mes systèmes sont automatisés. Grâce au programme, on a des informations météo sur l’évapotranspiration, le rayonnement solaire, le vent, les précipitations, ce qui nous permet d’avoir un pré-pilotage ». Un système de sondes tensiométriques permet de gérer l’irrigation, de la piloter grâce à une application directement sur ordinateur ou smartphone. « Les électrovannes et le programmateur dans le champ sont reliés à une station GSM. L’arrosage se déclenche automatiquement selon les conditions climatiques, l’humidité dans le sol… J’accompagne l’agriculteur dans la mise en place de son programme d’irrigation, j’y intègre ses décisions comme la fréquence d’arrosage, la quantité… Une fois les données enregistrées, tout se fait automatiquement ».

Jusqu’à 25 % d’eau économisés

« Selon une étude réalisée par les Chambres d’agriculture, on peut économiser jusqu’à 25 % d’eau », assure Michaël Lesage. « Sur mon système, j’intègre l’eau et la fertilisation. L’azote et les oligo-éléments sont également distribués au goutte-à-goutte. Ainsi, l’irrigation est ciblée : pas de problème de désherbage non plus car les tuyaux sont enterrés. Et pas de souci pour circuler dans le champ avec les engins », ajoute-t-il. Certes, le temps de pose du système est conséquent, « en revanche, on n’intervient pas le reste de la saison, contrairement aux enrouleurs qu’il faut déplacer ». « De même, pour dérouler du PE (polyéthylène) en 90 mm, là où il faut cinq ou six personnes en temps normal, nous y arrivons à deux ».

Le goutte-à-goutte sur tous les terrains

Au-delà des pommes de terre de consommation et de l’arboriculture, Michaël Lesage pose également du goutte-à-goutte dans des champs de bambous, de noisetiers. « Mon but est de simplifier la vie des agriculteurs ». De plus, et parce qu’il est en charge de terrains sportifs dans le Nord, notamment d’un terrain de rugby qui sert à l’entraînement pour la Coupe du monde et d’un terrain de hockey qui va servir aux JO 2024, 80 % de son activité « se situe à trois heures autour de Vervins. J’ai des chantiers au sud de Paris, dans l’Yonne et jusqu’à Orléans. Je suis l’un des seuls à proposer le goutte-à-goutte et les demandes explosent », se félicite Michaël Lesage, soulignant qu’il vient également d’être appelé pour un chantier d’installation en pommes de terre d’industrie. Une installation différente, mais pas impossible… •
 

 

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