"La charolaise a l'avenir devant elle"
L'assemblée générale du Syndicat des éleveurs charolais de Seine-Maritime s'est tenu le 2 juillet dernier à Étaimpuis, sous la nouvelle présidence d'Alexandre Jourdain, éleveur à Pleine-Sève. " Nous voulons un syndicat plus ouvert et plus représentatif de tous les éleveurs de charolais ", tel est l'objectif fixé.
L'assemblée générale du Syndicat des éleveurs charolais de Seine-Maritime s'est tenu le 2 juillet dernier à Étaimpuis, sous la nouvelle présidence d'Alexandre Jourdain, éleveur à Pleine-Sève. " Nous voulons un syndicat plus ouvert et plus représentatif de tous les éleveurs de charolais ", tel est l'objectif fixé.
© Catherine Hennebert
Lors de l'assemblée générale du Syndicat des éleveurs charolais de Seine-Maritime, les adhérents ont été conviés à se retrouver sur l'exploitation de polyculture élevage de Paul Blondel. Le jeune éleveur, qui fait une soixantaine de vêlages par an, est administrateur au syndicat et a rejoint l'Ajec (Association des jeunes éleveurs charolais) Normandie qui a été créée il y a quelques mois.
Ouvrir à tous les éleveurs
" Nous avons souhaité réunir nos deux associations à cette assemblée générale afin d'impliquer les jeunes éleveurs dans nos actions que nous ne souhaitons plus essentiellement axées sur les concours. Nous voulons proposer des voyages d'étude, des visites d'élevages, des rencontres techniques autour de la race charolaise. Et surtout, nous souhaitons représenter tous les élevages de charolais, inscrits ou non au Herd-Book ", a souligné Alexandre Jourdain.
Le conseil d'administration du syndicat est composé de Paul Blondel, Alexandre Jourdain, Hervé Renault, Gauthier Fréville, Pierre Bertrand et Sébastien Quibeuf. Il a décidé que la cotisation d'adhésion au syndicat serait la même pour tout le monde, 80 euros par ferme et par an.
Un état des lieux, issu des données Identification, a été présenté par l'animatrice Carole Simon sur l'évolution de vaches allaitantes en Normandie. De 2018 à 2024, le cheptel a diminué dans la région (- 14 %) mais moins en Seine-Maritime (- 10 %) que dans les quatre autres départements.
La race charolaise représente presque la moitié (48 %) des races allaitantes en Normandie, avec 72 714 vaches. L'évolution du nombre de vaches allaitantes entre 2023 et 2024 est de - 2,9 % pour cette race. À titre de comparaison, la blonde d'Aquitaine (24 899 vaches) a baissé de 4,12 %, la Salers (17 595 vaches) de 3,54 % et la Limousine (37 803 vaches) de 0,76 %.
La Seine-Maritime est le troisième département au niveau des effectifs de vaches charolaises (15 706), derrière l'Orne (19 231) et le Calvados (17 888). Arrivent ensuite l'Eure (10 876) et la Manche (9 213).
Une race rentable qui répond aux attentes d'aujourd'hui
Louis Clément de Givry est le technicien du Herd-Book charolais pour la Normandie et les départements limitrophes. À la demande du conseil d'administration, il est venu rassurer les éleveurs : " La charolaise a tout l'avenir devant elle. C'est la première race allaitante de France. Mais elle est également dominante en Europe de par ses nombreuses capacités. Elle restera une race qui valorise très bien l'herbe et qui s'adapte à tous les types de sol et d'alimentation. Sa première qualité est son très bon potentiel de croissance. Elle arrive à faire des kilos à pas cher. C'est ce que les éleveurs recherchent aujourd'hui, avoir des animaux rentables sur leur exploitation ".
La charolaise valorise très bien les fourrages grossiers et Louis Clément de Givry pense que c'est la raison pour laquelle la baisse de ses effectifs est limitée. Ce sont des animaux qui s'engraissent plus facilement, même avec des fourrages ayant moins de valeur. Cela est un atout avec le réchauffement climatique. " Sa facilité d'élevage a été améliorée même si sa facilité de naissance est encore à travailler. 95 % des vêlages se déroulent quand même très simplement avec une très bonne productivité globale de 94,8 %. C'est la première race allaitante de France sur ce critère-là. C'est la preuve d'une race rentable. C'est également la première race au niveau des IVV (intervalles vêlage-vêlage). Beaucoup de cheptels varient entre 365 et 370 jours qui sont les objectifs à atteindre. La charolaise est une race calme et facile à soigner. Avec l'augmentation de la taille des troupeaux, ce n'est pas un critère à négliger ".
Au niveau de ses qualités bouchères, son rendement carcasse est plutôt correct, avec des volumes intéressants qui permettent d'avoir un gros impact de percussion.
La première qualité de la race charolaise est "son très bon potentiel de croissance. Elle arrive à faire des kilos à pas cher".
Bonne dynamique de sélection sur le 76
En ce qui concerne le persillé, ce n'est pas la race la plus réputée mais le technicien du Herd-Book est convaincu que cet aspect est plutôt dû à la qualité de l'engraissement : " des animaux engraissés sur des périodes longues et tranquilles, peu intenses, sont très favorables au persillé ". La charolaise est la première race utilisée en croisement. C'est une race qui percute les croisements et qui transmet ses gènes de conformation plus facilement. Les objectifs de sélection donnés par l'organisme de sélection sont de garder un très bon IVV et de maintenir la robustesse de la race. Sur ce sujet, le Herd-Book travaille sur la santé des sabots. Facilité de vêlage et qualité laitière sont également des points très recherchés avec une bonne capacité de croissance et une bonne rusticité.
Sélection bien-être
" Le Herd-Book charolais a longtemps été étiqueté pour les concours avec des animaux avec plus d'os. Aujourd'hui, la démarche a changé. Un classement économique des troupeaux a été mis en place pour amener de la technicité dans les élevages. Et au niveau de la sélection, la race prend une orientation bien-être : le bien-être des éleveurs qui passe par le bien-être des animaux avec de bonnes capacités de vêlage et un entretien facile. Les concours ont d'ailleurs aujourd'hui une catégorie bien-être dans laquelle sont mis en avant des animaux avec des os un peu plus fins, plus longs et qui s'élèvent facilement ".•