Aller au contenu principal

Jusqu’à quand semer des pois ou une féverole d’hiver ?

La pluviométrie importante de ces dernières semaines a compliqué les travaux de semis protéagineux d’hiver. Lors de la campagne 2022-2023, les semis tardifs de fin novembre affichaient une meilleure robustesse par rapport au gel et aux maladies précoces. La question des semis tardifs est cependant bien présente dans les esprits.

Avec des hivers plus doux ces dernières années, de nouvelles fenêtres de semis tardives s’ouvrent pour les pois et la féverole d’hiver. La réussite technique de ces implantations hivernales s’explique par des températures douces (> 0 °C) plus fréquentes durant l’hiver, permettant d’initier même tardivement leur début de cycle. Par ailleurs, malgré des phases de levée relativement longues (> 1 mois), les pois et féverole s’en accommodent très bien sans dépréciation du rendement à l’inverse des céréales, grâce à leurs graines à forte réserve énergétique.

Finalement, les récentes études réalisées à travers des essais dates de semis tardives des pois d’hiver, montrent des potentiels élevés et réguliers pour des semis allant jusqu’à fin décembre. Au-delà du mois de décembre, les potentiels sont plus faibles et plus variables comme l’illustrent les semis de janvier-février.

Des semis tardifs moins concernés par le gel et la maladie

L’autre explication de la réussite de ces semis tardifs est leur moindre exposition au gel et aux maladies. Pour rappel, les pois et féveroles voient leur tolérance aux températures gélives augmenter de la levée au stade 2-3 feuilles, stade de tolérance maximale. Cette tolérance va diminuer progressivement jusqu’à 5-6 feuilles, phase de l’initiation florale. Ces semis tardifs permettent de limiter l’avancée des stades en sortie d’hiver (février-mars), période où les amplitudes thermiques gélives sont les plus dommageables.

Par cette moindre exposition aux dégâts de gel, l’installation de maladies précoces telles que le complexe bactériose ascochytose/colletotrichum observé en 2023, sont limités sur les semis tardifs comme l’illustrent les parcelles des Bulletins de santé du végétal.

Semer profond dans un sol bien ressuyé

Le seul risque de gel pouvant impacter ces dates de semis tardives est le gel lors de l’imbibition de la graine (tolérance 0 °C). Ce risque est facilement anticipable avec les prévisions météo. Veiller à semer en l’absence de fortes gelées dans la semaine suivant le chantier. Pour éviter l’exposition de la graine aux faibles gelées, il est aussi fortement recommandé de semer profond (4-6 cm). Cela permettra de protéger l’épicotyle lors de la phase végétative, zone la plus sensible aux dégâts de gel. Enfin, il est impératif de semer dans de bonnes conditions de ressuyage. Un sol trop humide peut en effet amplifier d’éventuels dégâts de gel.

Des semis au printemps possibles mais…

Les semis des variétés d’hiver au printemps sont possibles, se conduisant comme des protéagineux de printemps, mais un potentiel de rendement inférieur est souvent constaté. La raison est que les protéagineux d’hiver nécessitent une somme de températures plus élevée pour finaliser convenablement leur cycle et élaborer leurs composantes de rendements. Dans le cas d’un pois d’hiver semé au printemps, c’est une pénalité moyenne de - 7 q/ha qui est constatée par rapport aux génétiques de printemps. Dans ces conditions, il vaut mieux semer une variété de printemps et garder sa semence d’hiver pour une autre campagne.•

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

De g. à d. : Bruno Ledru, président de la FNSEA 76, Jérôme Malandain, président de JA 76, Romain Loiseau, président de JA 27, Amaury Levesque, président de la FNSEA 27.
Mobilisation réussie à Rouen... en attendant Bruxelles

Excédés par les annonces du président Macron sur le Mercosur et par la décision européenne de taxer les engrais importés, les…

Dès le 1er janvier 2026, le Macf va provoquer une explosion des coûts de production, déjà intenables des engrais.
Prix des engrais : la FNSEA lance un cri d'alerte

La FNSEA exige le report d'urgence de la nouvelle taxe européenne de Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (Macf) et…

25 % de la viande consommée a été importée.
Viande bovine : des échanges commerciaux à contre-courant

En France, les importations de viande bovine diminuent, les exportations augmentent alors que la production décline toujours.…

Pour la deuxième année consécutive, le constructeur a apporté des ajustements sur sa barre de coupe Varifeed.
Varifeed New Holland : gagner en simplicité et en efficacité

Le constructeur américain apporte de nouveaux ajustements sur sa barre de coupe Varifeed à tablier variable. Avec la volonté…

Journée lait du 13 novembre à Bois-Guillaume.
Le bien-être de l'éleveur, un enjeu-clé

Face aux défis croissants du renouvellement des générations, la section laitière de la FNSEA 76 organise, le jeudi 13 novembre…

NatUp et sa filiale Lunor lancent un nouveau produit à destination de la restauration collective et des GMS.
Pomme de terre : un nouvel outil industriel sur le territoire

Le nouvel atelier Lunor tourne maintenant depuis un mois. Quinze personnes recrutées avec la collaboration de France Travail y…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole