Florence LANGLET, administratrice à la MSA de Haute-Normandie
"Il faut qu'on défende notre système. Si on ne vote pas suffisamment, on ne sera pas pris au sérieux"
Florence Langlet a été déléguée MSA sur le canton de Gisors (Eure) pendant une dizaine d'années. Aujourd'hui c'est son deuxième mandat en tant qu'administratrice à la caisse de Haute-Normandie. Elle se présente de nouveau pour les prochaines élections.
Florence Langlet a été déléguée MSA sur le canton de Gisors (Eure) pendant une dizaine d'années. Aujourd'hui c'est son deuxième mandat en tant qu'administratrice à la caisse de Haute-Normandie. Elle se présente de nouveau pour les prochaines élections.
Depuis combien de temps êtes-vous déléguée MSA ?
"Cela fait une vingtaine d'années que je suis déléguée MSA et je termine mon deuxième mandat en tant qu'administratrice dans le collège 1 (exploitants)."
Comment peut-on devenir administrateur ?
"Les délégués sont élus par les adhérents à la MSA, puis, les délégués élisent à leur tour les administrateurs dont le rôle est de relayer les informations à la caisse centrale de Haute-Normandie. Je suis devenue administratrice parce qu'on m'a sollicitée. J'ai siégé dans plusieurs commissions, ce qui m'a permis de mieux comprendre le fonctionnement de la MSA, son financement et ses nombreuses prérogatives."
Sur quel(s) dossier(s) avez-vous travaillé ?
"J'ai traité de nombreux sujets comme le mal-être au travail et l'accompagnement des exploitants, les problématiques liées à la sécheresse, la question de la reprise de son exploitation, l'évolution des cotisations, l'arrivée d'un enfant, la gestion d'un décès... Le but étant de remonter un maximum d'informations et de problèmes que les agriculteurs rencontrent sur son secteur mais aussi de faire connaître les droits des exploitants."
Pourquoi vous êtes-vous présentée ?
"Mon mari était délégué avant moi. Il m'a soumis l'idée et une animatrice du secteur m'a aussi proposée de me présenter. C'est comme ça que je suis devenue déléguée à mon tour. Cela m'a permis de rencontrer les agriculteurs et les salariés de mon secteur."
Quel est le rôle d'un(e) délégué(e) MSA ?
"Le délégué est sur le terrain. C'est le maillon d'une chaîne qui permet de faire remonter ce qui peut se passer sur le terrain, sur tous les sujets qui touchent à la profession. Il peut également apporter des idées. Comme on est intermédiaire entre les administrateurs et la caisse centrale, on fait aussi descendre les informations : on opère dans les deux sens. Notre objectif est de constituer un réseau solide pour faire fonctionner au mieux le guichet unique. La MSA ce n'est pas que les cotisations, il y a aussi beaucoup d'écoute envers les agriculteurs et la caisse centrale."
Combien de temps consacrez-vous à la MSA ?
"En tant que déléguée, on a une réunion par trimestre et une assemblée générale par an. Cela ne demande pas beaucoup de temps finalement. On peut aussi nous demander d'animer un comice ou de prendre du temps pour motiver les gens à assister aux animations sur différents thèmes, mais ce n'est pas obligatoire."
Que retenez-vous de vos mandatures ?
"Je me suis personnellement enrichie et j'ai rencontré beaucoup de personnes et de situations diverses. J'ai aussi appris à mieux connaître mon régime social et son fonctionnement. Comme beaucoup, on entend que les cotisations sont élevées et que la MSA ça coûte cher, mais on se rend vite compte qu'il y a beaucoup de services proposés en face. Mon engagement m'a permis de découvrir les multiples services proposés par la MSA. J'ai compris pourquoi je cotisais et l'importance du guichet unique, spécificité du régime agricole."
Vous représentez-vous cette année ?
"Oui, je vais déjà me présenter en tant que déléguée et on verra après si je poursuis en tant qu'administratrice."
Selon vous, les bénéficiaires de la MSA se sentent-ils concernés par les élections à venir ?
"J'espère qu'ils en voient l'importance et l'utilité. Il faut qu'on défende notre système. Si on ne vote pas suffisamment, on ne sera pas pris au sérieux."
Pourquoi faut-il voter et/ou s'engager à la MSA ?
"Il faut voter pour défendre notre système et montrer qu'on a envie qu'il perdure. Et, il faut s'engager pour apprendre à mieux connaître notre régime social et ses droits. Quand on est jeune et qu'on se lance dans la profession, on n'a pas beaucoup de temps, mais ce n'est pas si chronophage d'être délégué. C'est important d'avoir des jeunes."•
Propos recueillis par Pétronille Sartorio
14 000 délégués cantonaux à élire
Comme tous les cinq ans, le monde agricole élira le 16 mai 2025 ses représentants à la MSA. Près de 2,5 millions d'adhérents à la MSA, actifs et retraités, répartis sur trois collèges (exploitants/salariés/employeurs) voteront pour élire 14 000 délégués cantonaux. Le vote aura lieu par correspondance mais également via Internet. Le 5 mai 2025 au plus tard, chaque électeur recevra chez lui, par courrier, son matériel de vote. Il disposera de dix jours pour voter. Qu'il s'agisse d'un vote par courrier ou d'un clic via Internet, après le 16 mai 2025, il sera trop tard. Les résultats seront connus le 22 mai 2025. Le 21 juillet au plus tard, seront élus les conseils d'administration des 35 caisses de MSA. Le processus s'achèvera en septembre 2025 avec l'élection des 29 administrateurs et du président de la caisse centrale de la MSA.
Plus que quelques jours pour être candidat
Le dépôt des candidatures aux élections MSA sera clos le mardi 4 mars à 16 heures. Dans chaque canton, les exploitants doivent présenter quatre titulaires et quatre suppléants et les employeurs de main-d'œuvre deux titulaires et deux suppléants. Attention, si le nombre d'électeurs est trop faible dans un canton, il peut y avoir des regroupements de cantons. Auquel cas, le nombre de délégués à élire est majoré d'un titulaire et d'un suppléant par canton supplémentaire. Même si les suppléants ne sont pas obligatoires, le nombre de candidatures est donc conséquent. Comme à chaque élection, le syndicalisme majoritaire rassemblera des candidats exploitants et employeurs sous la bannière FNSEA/JA. Avec des engagements communs, ensemble, nous pourrons promouvoir une vision professionnelle commune de la protection sociale.
Pour peser sur les orientations prises au niveau national, la participation et la représentativité du réseau FDSEA/JA seront des enjeux importants.