Grippe aviaire : rappel des règles de biosécurité
Nous entrons dans une saison à plus haut risque pour la grippe aviaire.
Le GDMA 76 rappelle les règles de biosécurité.
Nous entrons dans une saison à plus haut risque pour la grippe aviaire.
Le GDMA 76 rappelle les règles de biosécurité.
A ce jour, au niveau de la grippe aviaire c’est plutôt calme sur le territoire français. En Europe, la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale fait état de détections sporadiques : six pays ont détecté des cas depuis début août. Le Royaume-Uni a déclaré des foyers de volailles domestiques et des cas sauvages sont fréquemment détectés sur les laridés (principalement oiseaux marins) dans plusieurs pays (Espagne, Portugal, Pologne et Norvège). Les cas sauvages en Allemagne sont localisés dans le sud du pays (Bavière), ce qui est inhabituel à cette saison (sources : plateforme ESA).
Une augmentation d’incidence est observée depuis début juin, chez les oiseaux sauvages marins uniquement, en particulier les laridés en mer du Nord, sur la Manche et le littoral de l’Atlantique (Bretagne et Vendée). À ce jour il n’y a pas de suspicion en Seine-Maritime.
La vigilance doit être permanente toute l’année mais nous entrons dans la période à risque : « La grippe aviaire est un problème saisonnier. Le risque commence en automne jusqu’au printemps, avec un risque élevé entre le 15 novembre et la mi-mai. Il est toujours important de rappeler les règles de sécurité aux éleveurs », explique Christophe Savoye, directeur du GDMA 76.
Durant cette période, les éleveurs doivent enfermer leur volaille pour éviter tout contact avec les canards sauvages qui sont porteurs asymptomatiques. Si cela n’est pas possible, l’éleveur peut installer des filets au-dessus des aires de parcours avec un système d’alimentation à l’abri.
Les élevages de canards de plus de 250 animaux doivent être obligatoirement vaccinés. Cela représente quatre élevages dans le département de Seine-Maritime. La vaccination doit être faite par le vétérinaire et trois injections sont préconisées.
Des installations de désinfection doivent être mises en place et la tenue vestimentaire doit être changée d’un bâtiment à l’autre pour éviter le transport de germes. Évidemment, le vide sanitaire doit être effectué à chaque arrivée d’une nouvelle bande.
Une formation biosécurité
Chaque personne qui intervient dans un élevage avicole doit suivre une formation d’une journée en biosécurité en filière avicole : tous les éleveurs de volailles débutants et confirmés, à leur compte ou salariés, sont concernés.
La formation offre tous les éléments pour mettre en place le plan de biosécurité adapté à son élevage : plan de circulation, gestion des flux, lutte contre les nuisibles. Une description complète et concrète est faite des méthodes permettant de réaliser un nettoyage et une désinfection efficace dans son élevage. Des conseils personnalisés sont apportés avec la possibilité d’intervenir après la formation en cas de difficultés. À la fin de la journée, le plan de biosécurité est établi et une attestation est fournie à chacun.
« Cette formation est obligatoire pour tous ceux qui vendent leurs volailles. Elle est dispensée soit par le GMDA 76 ou par les vétérinaires. Elle coûte entre 25 et 30 euros », ajoute Christophe Savoye.
« Nous avons une grande diversité des élevages sur le territoire avec beaucoup de structures familiales. Cela rend plus difficile la mise en œuvre d’actions en commun. Pour que tout le monde se sente concerné par la biosécurité, le GDMA 76 travaille pour bâtir une section volaille qui permettrait de réaliser des actions collectives et d’avoir des financements pour les réaliser ».
Une section volaille en projet
Thomas Gazan, administrateur au GDMA 76 et éleveur de volailles avec son frère Alexandre à Bertreville-Saint-Ouen est convaincu de la nécessité d’une organisation.
Thomas et Alexandre Gazan ont repris il y a cinq ans l’élevage familial qui a la particularité de vendre du vivant, de tout âge et pour toute clientèle : des abattoirs, des ateliers d’engraissement à la ferme, des ateliers qui achètent des poules prêtes à pondre, des rayons animaleries des GMS, des revendeurs, des particuliers qui viennent acheter au détail à la ferme. Il y a environ 15 000 volailles sur le site de Bertreville-Saint-Ouen, avec des entrées et des sorties en permanence.
« Ici cela fait 60 ans que l’on raisonne biosécurité car nous travaillons avec des âges différents et des espèces différentes, explique Thomas Gazan. Nous travaillons également avec une trentaine d’éleveurs indépendants pour augmenter notre surface de production. Nous sommes en contact avec une grande diversité d’ateliers, beaucoup de petits faiseurs qu’une section avicole pourrait accompagner au niveau de la réglementation sanitaire et de l’administratif. Actuellement beaucoup se découragent face aux exigences de plus en plus importantes. Nous avons tous des problématiques différentes dans nos structures mais nous avons en commun les exigences sanitaires. Une section permettrait de nous réunir autour de ce sujet, d’écouter les besoins, d’avoir plus de poids auprès de l’administration pour adapter les règles sanitaires aux petites structures afin qu’elles puissent les appliquer sans que cela soit infaisable. L’existence de cette section pourrait également encourager les installations ».
Adapter les niveaux de réglementation aux petites structures
Tout le monde est concerné par le sanitaire, les industriels et les plus petits ateliers qui ont besoin de représentativité et d’accompagnement. Et pour Thomas Gazan, le GDMA 76 doit remplir ces deux missions. « Il y a très peu de sections volaille dans les GDS en France, mise à part en Mayenne et en Bretagne où ils sont bien organisés. La première étape sera de répertorier l’ensemble des acteurs régionaux, et ensuite de leur expliquer pourquoi créer une section avicole demain. Il nous faut également trouver des financements pour aider les élevages qui pourraient être touchés. Nous pourrions commencer par la diffusion d’une lettre d’information réglementaire »
« Le sanitaire est un bon facteur de cohésion quand il y a des problèmes, l’idéal serait de mettre en place des outils avant que ça chauffe. En automne 2022, nous avions 150 producteurs à notre réunion au moment de la grippe aviaire ! », précise Christophe Savoye.
Enfin pour conclure, le directeur du GDMA souligne l’inquiétude concernant la situation aux États-Unis : « au printemps 2024, il y a eu des transmissions vers l’humain, sur des salariés qui travaillaient dans des élevages de volailles. Il y a également eu transmission sur des bovins. Depuis le 1er janvier 2025, nous n’avons plus de nouvelles mais nous restons très attentifs. La barrière d’espèce a été franchie d’où l’intérêt de maîtriser la grippe aviaire ».•