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Gel : les grandes cultures touchées par la deuxième vague.

Les betteraves payent le plus lourd tribut au gel avec « entre 30 000et 55 000 hectares » détruits, selon une estimation le 12 avril de la CGB (planteurs, FNSEA). En colza, céréales, il est encore tôt pour chiffrer l’impact.

Sur une surface totale de près de 400 000 hectares, « entre 30 000 et 55 000 hectares » de betteraves sont détruits à cause du gel, a estimé le 12 avril la CGB. Si un premier épisode a « durement frappé les agriculteurs d’Ile-de-France et du Centre » et en zones limitrophes, celui du 11 au 12 avril ajoute aux dégâts « plusieurs milliers d’hectares dans la région Grand Est et même dans les Hauts-de-France ». Et le coup de froid s’est poursuivi. « Les pertes dépassent déjà nettement 600 €/ha », indique la CGB en intégrant les frais de resemis et un potentiel de rendement plus faible. À cela s’ajoute l’impossibilité de resemer des betteraves traitées aux néonicotinoïdes.

La CGB réclame « des mesures de soutien exceptionnelles ». Et le président Franck Sander d’ajouter : « À moyen terme, bâtissons un dispositif financier pour affronter le risque jaunisse ; à long terme, intégrons dans notre PSN un dispositif ambitieux de gestion des risques économiques, climatiques et sanitaires tel que le permet le règlement omnibus. »

La coopérative Cristal Union a annoncé le 9 avril venir en aide à ses planteurs en leur offrant des semences de betteraves. Interrogé par Réussir Grandes cultures, le président Olivier de Bohan souligne qu’au sud de Paris, la situation est « dramatique » : « On estime à environ 70 % les surfaces détruites. »

 

« Entre 120 et 200 M€ » de pertes en colza

Concernant le colza, il reste à ce stade « extrêmement difficile de savoir ce que sera l’impact réel » du gel, a estimé le 13 avril Arnaud Rousseau, président de la Fop. « On peut anticiper une perte de production, il est un peu tôt pour le dire de manière certaine, le colza a parfois des capacités de comblement », selon lui. Après des attaques d’insectes, l’épisode de gel intervient comme facteur aggravant. « La capacité à protéger nos cultures n’est plus optimum, ce qui fait qu’aujourd’hui les piqûres d’insectes ont affaibli les plantes, ont permis des entrées de froid dans les plantes », a déclaré le 14 janvier Gilles Robillard, président de Terres Inovia. À la Fop, on estime que les pertes dues au gel « représenteraient de l’ordre de 10 % » de la production, soit « entre 120 et 200 M€ » de manque à gagner.

« Concernant les céréales, le risque est le gel des épis dans la tige, il va falloir attendre quelques semaines » pour avoir une idée de l’impact sur les cultures, a estimé le 14 avril Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer. Les craintes sont liées au scénario particulier qui est survenu : les températures estivales de la fin mars ont laissé place à ce coup de froid début avril. « La conjonction des deux fait qu’il peut y avoir des dégâts », selon lui.

Un pool de coassurance

100 % des productions de fruits ont été touchées avec des pertes pouvant aller « jusqu’à 100 % sur certaines fermes », a détaillé Françoise Roch, présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) lors d’une réunion en visio le 12 avril.

En maraîchage, l’impact semble avoir été variable selon les régions et l’évaluation des dégâts est en cours. Toutes les filières demandent l’activation de mesures d’urgence comme l’exonération de la taxe sur le foncier non bâti, le déplafonnement des aides de minimis, l’activation du Fonds d’allègement des charges (FAC) ou encore le déplafonnement du Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA).

A plus long terme, certaines productions ont émis le souhait de travailler à un système assurantiel, de développer des moyens de protection aujourd’hui insuffisants par le manque d’eau (solution de stockage) et d’activer la recherche pour obtenir des semences résistantes.

De son côté l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture s’est engagée à mettre en place une cellule de crise par département, notamment pour identifier les cas de détresse, et donner un premier niveau de conseils. Si les banques et assurances ont constaté que le nombre d’exploitations et d’ha assurés étaient encore faibles*, elles ont certifié que « les engagements seront maintenus » et souhaiteraient la mise en place d’un pool de coassurance pour la gestion des calamités nationales.

Le ministre qui a demandé une « attention particulière aux jeunes agriculteurs » a donné rendez-vous aux mêmes acteurs pour une prochaine réunion cette semaine.


*117 000 ha couverts sur 555 000 ha , 920 M€ de capital assuré et 40 M€ de cotisations selon Groupama. 80 000 exploitants assurés dont 13 000 contre le gel -3 400 déclarations de sinistres- 100 M€ d’indemnisations à venir.

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