Face aux virus MHE et FCO-3 : une seule prévention, la vaccination
Les éleveurs de ruminants doivent faire face depuis plusieurs mois aux épizooties croisées de FCO-3 et MHE. Rappel des mesures sanitaires pour les enrayer.
Les éleveurs de ruminants doivent faire face depuis plusieurs mois aux épizooties croisées de FCO-3 et MHE. Rappel des mesures sanitaires pour les enrayer.
À ce jour, seul le virus FCO-3 a été identifié en Seine-Maritime. Les perturbations sanitaires générées en élevage confirment si besoin l'intérêt de la protection vaccinale.
FCO-3 : entretenir la vaccination
L'effet du passage viral FCO-3 a fait des dégâts dans près de 70 élevages de bovins en Seine-Maritime : chute de la production laitière, perte de lait, avortements, veaux "idiots", atteintes des muqueuses engendrant des frais vétérinaires afin de soulager les animaux atteints et risque associé de développement de pathologies intercurrentes.
La vaccination volontaire mise en œuvre par les éleveurs dans le département dès le 12 août 2024 et jusqu'au 31 décembre dernier a permis de limiter l'impact de la maladie dans l'élevage départemental. Cependant, l'entretien de la vaccination par la mise en œuvre des rappels est indispensable afin de protéger les ruminants tant bovins qu'ovins pour l'été prochain.
Le vaccin n'est plus mis à disposition par l'État depuis le 1er janvier 2025. Toutefois, le calcul du rapport bénéfice de la vaccination ramené au risque d'expression de la maladie est largement en faveur de la vaccination.
La lutte contre les culicoïdes viendra compléter idéalement la vaccination mais ne la remplacera pas. En effet, l'efficacité des insecticides face aux moucherons demeure limitée.
Les moucherons vecteurs des FCO sont aussi vecteurs de la MHE (maladie hémorragique épizootique).
MHE : une crainte légitime
L'épizootie de MHE vient perturber la vie des élevages du Sud-Ouest de la France et dorénavant des Pays de la Loire depuis plusieurs mois. Le témoignage publié récemment faisait état des différentes atteintes provoquées par le virus et des conséquences en particulier sur la reproduction et la capacité reproductive des animaux atteints. Afin d'éviter cette extrémité, une fois encore, il faut utiliser le vaccin dorénavant disponible. La MHE n'est pas encore en Normandie, raison de plus pour mettre en place la vaccination en période de paix sachant que l'arrivée du virus dans la région est inéluctable.
FCO-8 et FCO-1 : l'État va faire l'acquisition de vaccins
La FCO-1 sévit en Espagne et constitue une nouvelle menace pour les élevages du Sud-Ouest de la France. Un récent communiqué de presse du ministère de l'Agriculture précise que : pour anticiper la progression de la FCO de sérotype 1, présente en Espagne, l'État va commander des vaccins contre ce sérotype pour former un cordon sanitaire protégeant les cheptels de l'Hexagone. Ces vaccins permettront de vacciner les cheptels bovins et ovins présents dans les départements des Pyrénées-Atlantiques, des Landes, du Gers, des Hautes- Pyrénées, de la Haute-Garonne, de l'Ariège, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales.
De plus, face à l'évolution de l'épizootie de FCO-8 depuis le centre de la France, et « pour sécuriser l'approvisionnement des vaccins contre la FCO de sérotype 8, l'État a décidé de commander 7 millions de doses pour protéger le cheptel ovin de France métropolitaine, le plus touché par une surmortalité due à la maladie en 2024. En réduisant la circulation virale, cette vaccination bénéficiera également indirectement à l'ensemble des cheptels de ruminants. L'ensemble de ces vaccins (sérotypes 1 et 8) commandés par l'État seront mis à disposition gratuitement des éleveurs dès cet été, via leur vétérinaire sanitaire. »
La menace quasi permanente des maladies vectorielles nécessite la mise en œuvre de dispositifs de prévention vaccinaux. Le temps de la recherche, même s'il est compressé induit, de fait, un retard de production de l'outil de prévention face à un virus émergent avec ses conséquences sur la santé des animaux et l'économie des élevages.
La veille sanitaire s'appuie sur la vigilance des éleveurs et des vétérinaires devant des signes cliniques "nouveaux". Son complément idéal doit rapidement devenir le suivi régulier des populations de culicoïdes afin de connaître les virus de FCO véhiculés du "moment". Cette connaissance ouvrira alors à la mise au point de véritables vaccins d'anticipation.
En attendant, les virus MHE et FCO-3 étant les menaces les plus proches des élevages seinomarins, il faut s'en protéger en vaccinant.•