Du 22 février au 2 mars : la Normandie vibes
Alors que restriction budgétaire oblige, certaines collectivités réduisent la voilure à l'occasion de l'édition 2025 du Salon international de l'agriculture, la Normandie et ses composantes mettent à nouveau les petits plats dans les grands. "À nous d'être visibles pour attirer des jeunes", plaide Clotilde Eudier, vice-présidente de Région.
Alors que restriction budgétaire oblige, certaines collectivités réduisent la voilure à l'occasion de l'édition 2025 du Salon international de l'agriculture, la Normandie et ses composantes mettent à nouveau les petits plats dans les grands. "À nous d'être visibles pour attirer des jeunes", plaide Clotilde Eudier, vice-présidente de Région.
Le salon, c'est aussi une vitrine pour promouvoir nos métiers et susciter des vocations », souligne Sébastien Windsor.
En accroche d'un visuel vantant la présence de la Normandie au Salon international de l'agriculture (Sia), on peut lire "Normandie vibes". Késako ? Pas compris mais paraît que ça fait jeune. Explication : "sensation, ressenti, impression. Le terme appartient principalement à un langage argotique adolescent et est emprunté au terme anglais vibration. Vibe est un terme utilisé pour signifier atmosphère, ambiance".
Attirer des jeunes
"À nous d'être visibles pour attirer des jeunes dans la perspective du renouvellement des générations", rebondit Clotilde Eudier. Et la vice-présidente de la Région Normandie d'espérer que le consommateur, dans son acte d'achat et à force de communication positive que constitue cette vitrine parisienne, "acceptera un jour de dépenser quelques centimes supplémentaires pour disposer d'un produit de qualité".
Jean-Yves Heurtin pointe également du doigt le contraste existant entre les attentes sociétales et le comportement du consommateur. Le président de la Chambre d'agriculture du Calvados et élu de la Chambre d'agriculture Normandie (Can), bâton de pèlerin à la main, part à Paris pour "parler d'une agriculture diverse et variée qui répond à toutes les attentes du consommateur".
" Un des enjeux est de favoriser la dynamique d'installations et de renouvellement. Mais l'agriculture est aussi en pleine mutation face au dérèglement climatique qui nécessite de préparer et d'encourager des transitions de systèmes, de diversifier pour être plus résilient", complète Hervé Morin, le président de Région. "Nous participons à l'amélioration des conditions de travail et à la qualité de vie en agriculture pour faciliter la transmission des outils, au développement des circuits courts, des filières biologiques et de proximité, nous soutenons la reconquête de l'élevage normand pour la préservation des écosystèmes basés sur la prairie et la haie et pour une complémentarité avec les grandes cultures, l'émergence de nouvelles filières et produits de qualité que sont, par exemple, les protéines végétales, les huîtres de Normandie, les produits cidricoles, la filière brassicole, les races patrimoniales, le développement de la filière lin et chanvre, et plus globalement la bioéconomie", ajoute-t-il. Sébastien Windsor, président de la Can, abonde : "le salon, c'est aussi une vitrine pour promouvoir nos métiers et susciter des vocations. Alors que la moitié des agriculteurs partira en retraite dans les prochaines années, le renouvellement des générations est un enjeu majeur pour répondre aux défis que sont la souveraineté alimentaire et l'adaptation face au changement climatique".
Évoluer sans cesse
Souveraineté alimentaire, recherche de valeur ajoutée, amélioration des conditions de travail, réduction de l'impact sur l'environnement, adaptation au changement climatique, les enjeux auxquels fait face le monde agricole sont nombreux et poussent les agriculteurs et les agricultrices à évoluer sans cesse. Le dialogue avec la société participe de ses évolutions pour expliquer les pratiques et tenir compte des attentes sociétales. Plus que jamais, le Pavillon Normandie a pour objectif de sensibiliser les visiteurs sur ces sujets au travers d'animations ludiques.•
Le Maroc à l'honneur cette année
Le Sia met pour la première fois un pays étranger à l'honneur, le Maroc. Jérôme Despey, président du salon, évoque un "pays ami", avec lequel la France a établi de nombreux partenariats sur les questions agricoles. Interrogée sur ce choix dans un contexte de tension des relations entre France et Algérie, la ministre de l'Agriculture a rappelé que c'était la décision des organisateurs du salon, tout en affirmant que c'était un "bon choix", qui "prolonge la visite" du président Emmanuel Macron en octobre au Maroc. La France et l'Algérie sont plongées dans une profonde crise diplomatique depuis l'annonce, fin juillet par Paris, d'un soutien au plan d'autonomie marocain au Sahara occidental. Concrètement, le stand du Maroc au sein du pavillon international sera agrandi et présentera des produits "du terroir marocain", huile d'argan, d'olive, safran et dattes, a énuméré le directeur général de l'Agence pour le développement agricole, El Mahdi Arrifi. En retour, la France sera à l'honneur du prochain Salon international de l'agriculture du Maroc en avril.