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Dispositif de détection des chaleurs des vaches laitières : quel intérêt économique ?

Quels sont les avantages à investir dans un dispositif de détection des chaleurs des vaches laitières ? Zoom sur la dimension économique réelle.

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Podomètre
© D. R.

En matière de dispositif de détection des chaleurs des vaches laitières, il apparaît que la satisfaction des éleveurs équipés porte surtout sur le volet travail – temps passé et confort. En revanche, le chiffrage de l’intérêt économique est plus délicat à estimer. Il n’en demeure pas moins indispensable à éclaircir.

 

Quels avantages ?

De prime abord, les effets zootechniques sont multiples. Le dispositif permet de réduire l’intervalle vêlage-vêlage, mais aussi d’augmenter le nombre de veaux vendus, de modifier la durée de la période de forte production dans l’année et donc les rations, etc. Côté travail, il est plus délicat d’évaluer les gains de  temps passé à la détection des chaleurs. Avant équipement, les pratiques sont très diverses, cependant des repères existent. Après équipement, les éleveurs confirment visuellement l’alerte de manière très variable, selon les femelles, selon le type d’alerte, etc.

 

Quels critères pour mesurer l’intérêt du dispositif ?

Pour connaître l’intérêt économique, il faut s’appuyer sur des simulations. Des situations d’élevage représentatives sont retenues pour servir de base de calcul avec comme critères : la structure du troupeau  (effectifs, race, niveau de production, etc.), la conduite technique (âge au vêlage, part de primipare, délai de mise à la reproduction, critère de réforme, alimentation), mais aussi l’efficacité de la détection, le temps de travail y compris pour la détection et enfin, le prix : des produits vendus, des coûts des intrants, de l’investissement, du travail.

La notion de sensibilité aussi est centrale. C’est le rapport entre le nombre de vaches détectées en chaleur (visuellement ou avec un capteur) et le nombre de vaches réellement en chaleur, ce dernier ne pouvant être connu de manière fiable qu’avec une analyse de progestérone.  Selon les différentes études, le taux de détection visuelle a été mesuré entre 35 et 90 %, selon le nombre d’observations journalières et leur durée. Avec un capteur, ce taux atteint 75 à 90 % sur la deuxième chaleur des laitières, taux atteint avec au minimum 30 mn d’observation visuelle.

Or, on sait qu’un éleveur sur deux consacre seulement une période par jour à l’observation, tandis que les autres observent en effectuant une autre tâche.  Cette simulation a repris 7 cas type du dispositif Inosys. Les résultats sont calculés avec une évolution du troupeau sur 10 années. La sensibilité retenue a été de 50 % avant équipement et 90 % après. Le contexte économique retenu est l’année 2014.

En situation de  vêlages groupés, toutes les VL sont équipées, Pour évaluer vos performances, vous pouvez les situer avec les élevages comparables en Normandie et simuler une amélioration économique hors coût du travail sur le site de l’Idele : https://bit.ly/2VuSSir

 

Avec le coût du travail : une  étude en Allemagne

A partir des données allemandes, les simulations prennent en compte les coûts du travail, d’un équipement moyen soit un coût d’investissement annuel  de 22 à 36 €/VL/an. Le retour sur investissement a été calculé avec les produits et les charges en plus ou en moins dont les charges liées à l’équipement et au travail.Tous les chiffres sont positifs. En moyenne le gain est envisageable pour tous les systèmes dans ces conditions en prenant en compte le coût du travail. Testé aussi avec la race mixte Simmental, le retour est aussi positif, avec un niveau moindre qu’en Prim’Holstein.

 

Ce qu’il faut retenir

Avec le dispositif, les évolutions induites pour le troupeau, à moyen et long terme, comportent moins de réforme pour cause d’infécondité, des vaches qui vieillissent, plus de génisses disponibles pour la vente, une réduction de la période improductive et plus de veaux vendus par an. Le gain économique est d’autant plus élevé, lorsque le coût du travail est pris en compte, et que le taux de détection visuelle est faible avant équipement.

C’est aussi valable lorsque les génisses qui vêlent tardivement sont équipées, que le niveau de production laitière est élevé, que l’effectif est important, que le coût d’acquisition et d’entretien des capteurs sont faibles, que les vêlages sont étalés et, enfin, que le prix du lait est élevé. Ainsi, selon la situation de départ, les décisions d’investir peuvent se raisonner.

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