Deux millions d'euros pour renforcer la protection sanitaire des élevages porcins
L'État a prévu une dotation de 2 millions d'euros pour améliorer la protection sanitaire des élevages porcins et renforcer le maillage du territoire national en auditeurs formés à la biosécurité porcine.
L'État a prévu une dotation de 2 millions d'euros pour améliorer la protection sanitaire des élevages porcins et renforcer le maillage du territoire national en auditeurs formés à la biosécurité porcine.
Il est ainsi prévu de financer sur l'année 2025 près de 3 000 audits biosécurité chez les "petits détenteurs" de porcs ayant commercialisé moins de 1 000 porcs sur l'année 2023 et n'ayant jamais eu d'audit ou un audit antérieur à 2022 ainsi que chez les détenteurs de sangliers.
Le dispositif est mis en œuvre via l'ANSP* et ses correspondants régionaux ainsi que les GTV (Groupements techniques vétérinaires). L'audit, entièrement pris en charge par l'État, se fait via l'outil Pig Connect Biosécurité.
Les éleveurs concernés ont tous reçu un courrier postal ainsi qu'un mail sur le dispositif. En Normandie, cela représente potentiellement près de 190 élevages. Les détenteurs sont invités à contacter leur vétérinaire. Si ce dernier n'est pas formé à l'outil Pig Connect ou pas disponible, les éleveurs ne doivent pas hésiter à joindre le GTV Normand ou l'Union normande des groupements porcs (UNGP), relais de l'ANSP en région sur ce dispositif, qui pourront les orienter vers un auditeur à proximité.
Un audit biosécurité, pour quoi faire ?
Il ne faut pas confondre audit biosécurité et formation à la biosécurité. L'audit permet de mesurer le niveau de biosécurité de l'élevage et d'élaborer, avec le conseil du vétérinaire un plan de mise en conformité si c'est nécessaire. Pour rappel, le respect des mesures de biosécurité en élevage permet de limiter le risque de diffusion de maladies infectieuses (fièvre porcine africaine, maladie d'Aujeszky, brucellose porcine, trichinellose, SDRP, etc.).
Ce dispositif va aussi permettre de former près de 600 auditeurs supplémentaires sur tout le territoire national. En cas de fièvre porcine africaine (FPA), cela permettra d'intervenir plus rapidement. En effet, en zone réglementée, les mouvements seront plus limités pour les porcins et ne pourront avoir lieu qu'après visite et validation d'un vétérinaire.•
* L’ANSP, Association nationale sanitaire porcine, est en charge de la coordination du projet. Elle est constituée des associations régionales sanitaires porcines, d’Inaporc, de La Coopération Agricole et de la Fédération nationale porcine.
Représentation des zones réglementées de fièvre porcine
africaine en Europe au 27/11/2024. © Arip Normandie
La FPA poursuit sa progression en Europe
Elle est aux portes de la France. En Allemagne, elle continue de s'étendre, notamment dans le Land de Hesse, Land le plus boisé d'Allemagne où le nombre de cas confirmés sur la faune sauvage ne cesse d'augmenter. En Italie, dans le Piémont Ligurie, zone proche de la France, la progression semble se stabiliser. L'impact sur les élevages dans les zones réglementées est très important compte tenu des restrictions de mouvements. La France n'est pas à l'abri d'une contamination, que ce soit par la faune sauvage ou par une introduction humaine (effet “sandwich”).
Dans un tel contexte, le respect des mesures de biosécurité est plus que jamais essentiel. En dehors du fait que cela permet de protéger les élevages de contaminants extérieurs, c'est un élément qui sera pris en compte pour la circulation des animaux en cas de zone réglementée. Les élevages non conformes auront beaucoup plus de difficulté à sortir des animaux. L'impact économique pour les éleveurs et la filière pourrait être très important, avec des conséquences possibles à l'export.•
Qu'est-ce que la fièvre porcine africaine ?
Pour rappel, le virus de la fièvre porcine africaine affecte uniquement les porcs et les sangliers et entraîne une forte mortalité des suidés (95 % à 100 %). Il n'existe ni traitement ni vaccin autorisé en Europe. Sa propagation est une menace pour le cheptel porcin et plus largement pour l'économie de la filière. Ce virus, non transmissible à l'homme, ne représente aucun danger pour l'homme, ni par contact ni par consommation de viande.