Aller au contenu principal

Des innovations pour relancer l’élevage

file-alt-63203
L’élevage laitier s’est considérablement réduit en Île-de-France. Il ne reste qu'une cinquantaine de producteurs aujourd’hui.
© L.A.

À Saint-Rémy-de-Chevreuse, Pascal Catteau et ses deux soeurs exploitent la ferme de Coubertin, située dans le Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse. Sur 80 hectares de prairies ils conduisent un troupeau de 65 vaches laitières ainsi qu’une trentaine de chèvres Alpines. La production laitière est transformée et vendue sur place. Pour améliorer le confort de ses troupeaux, mais aussi pour faciliter son travail, Pascal Catteau expérimente pendant quatre ans deux nouvelles technologies. D’une part des capteurs d’ambiance 'Copeeks'. Il s’agit d’observer la circulation de l’air, la lumière, le taux d’ammoniaque et de CO2 dans le bâtiment pour pouvoir ensuite procéder à une meilleure ventilation, éviter les maladies pulmonaires et améliorer le bien-être des animaux. Deuxième expérience, le collier 'Médria'. Un capteur situé sur le collier de la vache collecte des données sur la santé de l’animal. L’éleveur peut suivre le taux d’ingestion et de rumination. Le capteur permet également de détecter les vêlages difficiles, mais aussi les chaleurs silencieuses des vaches, très utile lorsqu’elles sont à l’herbe, de mars à novembre. Ces informations sont capitales pour Pascal Catteau qui pratique lui-même les inséminations car le premier centre d’insémination est à deux heures de route de son exploitation.

Clôtures virtuelles

À Saint-Martin-de-Bréthencourt, Florentin et Germain Genty sont à la tête d’une exploitation en polyculture élevage où ils conduisent un troupeau allaitant de 80 vaches limousines ainsi que 80 brebis. Depuis quelques mois ils testent des clôtures virtuelles dont le procédé est développé par l’entreprise norvégienne 'Nofence'. Là aussi la vache est équipée d’un collier alimenté par un capteur solaire et équipé d’un GPS. Le collier est relié à une application sur laquelle l’éleveur va délimiter sa clôture virtuelle, donc sans aucune barrière physique. Lorsque la vache s’approche de cette clôture virtuelle, une sonnerie se déclenche, puis si elle tente de franchir cette ligne, elle reçoit une décharge mais de moindre intensité que celle d’une véritable clôture électrique. « Il a fallu deux jours d’apprentissage pour que les six vaches équipées s’habituent », déclare Florentin Germain, « mais les voisins, qui remarquaient les vaches sur le bord du pré non clôturé, le long de la route, n’avaient de cesse de nous appeler, pensant qu’une vache s’était échappée. » Le principe présente plusieurs avantages. D’une part il permet à l’éleveur de faire des pâturages tournants sans avoir à tirer des barrières au milieu de ses prairies. Il évite ainsi plus facilement le 'sur-pâturage'. D’autre part, en octobre, il peut mettre son troupeau sur des terres dédiées aux céréales où se trouvent des intercultures. Les vaches broutent ainsi du trèfle ou des féveroles tout en fertilisant le champ.

Un tarif encore élevé mais qui est appelé à se démocratiser

Pour Philip Synnestvedt, directeur du marketing de l’entreprise Nofence « la demande explose, nous avons déjà 2 500 clients. Les clôtures virtuelles sont un outil pour restaurer les sols, économiser des engrais et accélérer les rotations ». Le collier coûte 300 euros et la souscription annuelle à l’application 56 euros.

Christophe Hillairet, céréalier et président de la Chambre d’agriculture d’Île-de-France, voit dans ces innovations « un moyen de redéployer l’élevage dans cette région trop spécialisée en grandes cultures. Le bio se développe, mais pour faire du bio, il faut de la matière organique. Or, nous faisons venir des tonnes de lisier. »

L’élevage s’est en effet considérablement réduit en Île-de-France. « Il y avait 400 producteurs laitiers en 1980. Il en reste une cinquantaine aujourd’hui », regrette Jean-Claude Pette, producteur laitier en Seine-et-Marne et chargé de l’élevage à la chambre régionale. « Toutes ces innovations peuvent attirer des jeunes », estime-t-il.

Sophie Primas, sénatrice des Yvelines, était présente à la Ferme de Coubertin : « l’agriculture est à l’aube d’une révolution aussi importante que celle d’Edgar Pisani. L’innovation est une des clefs pour gagner de la compétitivité et favoriser un retour de l’élevage en Île-de-France », a-t-elle déclaré.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

Mini et maxi-matériel agricole au gymnase Champlain à Yerville

L'exposition "L'agriculture une passion même en miniature" fera son grand retour sous le gymnase Champlain à Yerville dimanche…

Jean Puech d'Alissac.
"JA 76 aura le plaisir d'accueillir les Terres de Jim en 2025"

JA 76 a remporté il y a quelques semaines l'organisation des Terres de Jim 2025. Jean Puech revient sur la candidature du…

Le nouveau conseil d’administration comprend désormais 37 membres. Jérôme Malandain a été élu président, tandis que Justin Lemaitre a été reconduit dans son mandat de secrétaire général.
JA 76 : une nouvelle équipe et un projet enthousiasmant

Vendredi 23 février, les Jeunes agriculteurs de Seine-Maritime ont convié tout leur réseau et leurs partenaires au théâtre…

« C’est une passion pour nous de participer aux concours »

Adhérent à l’AS76, Corentin Godefroy, polyculteur-éleveur lait à Saumont-la-Poterie, est accompagné et suivi par le centre de…

Une chasse aux œufs à la ferme du Chêne

Samedi 30 mars aura lieu une chasse aux œufs organisée par JA 76 à la ferme du Chêne à Allouville-Bellefosse.

Opération de jugement des agneaux par Pascal Canterel et Pierre Gomont.
Un beau succès pour le Forum des races à viande

Le concours dit « de Rouen » a eu lieu le lundi 18 mars. De nombreux éleveurs bovins et cinq éleveurs ovins…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole